Interview d’un assistant de vol sur hélicoptère du Samu de Rouen
Vendredi 27 mai 2016
Un hélicoptère depuis 2014
Le projet a fait l’objet d’une étude d’intérêt, avec l’Agence régionale de santé (ARS) : il en est ressorti que le gain de temps, au bénéfice des patients, était indéniable. Depuis septembre 2014, le Samu 76 peut donc compter sur un hélicoptère hospitalier, mis à disposition par une société privée et spécialisée dans la gestion de ce type d’appareils. Basé à Boos, sur le plateau Est de Rouen, il intervient dans une fourchette horaire située entre 8h et 22h.
Il est complémentaire de l’hélicoptère de la Sécurité civile, Dragon 76, dont la mission est plus axée sur le secours. « Chacun ses compétences et ses missions. Par exemple, contrairement à Dragon, l’hélicoptère du Samu 76 n’est pas équipé de treuil, il n’intervient que pour le secours ou le transfert sanitaire », souligne Sébastien Liné, médecin régulateur au Samu 76.
L’avantage de l’hélicoptère ? « Le gain de temps est essentiel. Sans compter le confort du patient : pour certaines pathologies, l’absence de secousses et d’accélérations, c’est appréciable ». 17 minutes pour faire le trajet Rouen-Dieppe : c’est du temps gagné pour sauver une vie, une prise en charge plus rapide, par exemple en cas de malaise cardiaque. D’autant que l’ascenseur qui mène au service des urgences du CHU de Rouen est directement accessible depuis la zone d’atterrissage de l’hélicoptère sur le toit.
« Nous sommes en discussion, actuellement, avec les maires, pour pouvoir utiliser leurs stades de football, dotés d’un éclairage et plateformes idéales pour que l’hélicoptère puisse se poser en cas de besoin », annonce le Dr Sébastien Liné.
Un pilote, un assistant de vol
Dans l’hélicoptère, on trouve un binôme composé du pilote et d’un assistant de vol, une nouveauté pour ce dernier poste, puisque la France était semble-t-il à la traîne en la matière. Pour le Samu 76, trois binômes se relaient ainsi pour être opérationnels avec l’équipe médicale. « J’ai pour ma part eu quelques doutes, au départ, mais l’assistant de vol représente finalement une aide supplémentaire. Ce sont des yeux en plus pour la sécurité », confie Rémy, pilote chevronné, qui a forgé sa longue expérience en tant que pilote dans l’Armée.
Pour lui, techniquement, piloter un hélicoptère pour le Samu ou dans un cadre militaire ne change rien fondamentalement à sa mission, mais il reconnaît que certaines interventions peuvent parfois être difficiles, « surtout quand il s’agit d’enfants », note-t-il.
Chacun sa place, chacun sa mission, c’est un peu la définition que les assistants de vols confèrent à leur rôle dans l’hélicoptère : que ce soit Sébastien (Voir la vidéo ci-dessous) ou Jérémy, tous deux indiquent qu’ils sont là pour aider et veiller à la sécurité. Leur présence désormais à bord de l’appareil est synonyme de gain de temps supplémentaire, puisque l’embarquement des équipes médicales peut se faire « rotor tournant ». source