14-Juillet : en immersion dans les hélicoptères de la gendarmerie
samedi 15 juillet 2023
Engagés depuis fin juin dans la lutte contre les violences urbaines, les deux appareils de la Section aérienne de la gendarmerie ont défilé ce vendredi pour la Fête nationale. Avant de retourner à leur mission pour une nuit traditionnellement agitée.
Depuis le début des violences urbaines, leur bruit sourd est devenu presque familier à Marseille. Au cours des nuits d’émeutes qui ont éclaté dès la fin juin, les deux hélicoptères de la Section aérienne de la gendarmerie (Sag) d’Hyères ont été les yeux des policiers aux prises avec les émeutiers. "On commence à avoir de très bons repères", sourit le colonel Martin Patier.
Mais ce vendredi après-midi, le commandant du groupement sud des forces aériennes de la gendarmerie, lui-même pilote, prépare une mission inhabituelle. Les deux machines de la Sag ont été déployées sur le camp militaire de Carpiagne. Il y a là un Écureuil, une vénérable machine, appréciée de ses pilotes pour son confort, et de ses mécaniciens pour sa rusticité. Et un EC-135, bien plus récent et bardé d’électronique. Les deux hélicos sont en configuration "violences urbaines", équipés d’un énorme phare de recherche capable d’éclairer un stade comme de désigner un objectif en concentrant son faisceau. Au besoin, un filtre infrarouge le rend invisible depuis le sol, sans jumelles de vision nocturne.
Au cours des émeutes, la caméra "boule" qui équipe l’EC-135 a, elle, permis de retransmettre en direct les images des violences au PC de la sécurité publique, à l’hôtel de l’Évêché, tandis qu’un policier assurait la liaison à bord, aux premières loges, derrière les écrans de contrôle.
Déployés à nouveau le 13 juillet, en prévision de nouveaux heurts, les hélicoptères ont aussi permis cette semaine au GIGN de se préparer à sécuriser les Jeux olympiques au large de Marseille, à l’occasion des "Test events".
Mais ce vendredi, entre deux missions de surveillance, c’est un exercice de précision qui attendait les pilotes. Un vol en patrouille au ras du Vieux-Port pour ouvrir le défilé du 14-Juillet, à 120 m au-dessus de la tribune officielle. Rien d’insurmontable a priori, pour ces équipages chevronnés, habitués à voler de jour comme de nuit, même bardés d’équipement dans un air un peu trop chaud. Mais il fallait se synchroniser avec un autre appareil, plus haut, et beaucoup plus gros : un Airbus A330 MRTT, l’un des nouveaux avions ravitailleurs venu de la base d’Istres. En tête, dans l’EC-135, Martin avait laissé les commandes à Jean-François pour veiller sur le chronomètre, tandis qu’à bord de l’Écureuil, François et Nicolas se tenaient quelques dizaines de mètres en retrait. Vingt minutes d’attente au-dessus de la Valentine et des golfeurs de la Salette, puis une boucle millimétrée à l’entrée du Vieux-Port, afin de s’insérer juste devant "Vaillant 14", l’Airbus lancé 300 mètres derrière, pour quelques minutes de défilé, toutes sirènes hurlantes. Mission accomplie à la seconde près. Et déjà une autre en vue, après un complément de kérosène : veiller, encore, sur la nuit du 14-Juillet. Source : .aprovence.com