Depuis le 13 octobre, ma titine bleue s’était envolée sous mes yeux pleins de larmes, dernier au revoir, dernier stationnaire face à moi avant de s’envoler très loin dans le ciel... ce petit point noir qui peu à peu s’est enfui dans cet océan bleu...
Depuis ce jour, je ne cessais de me demander si, un jour, il reviendrait à la maison.
Au début, c’était bien évidemment à l’ordre du jour puis, peu à peu, ils décidèrent de me retirer ce petit hélico qui m’est si cher pour l’envoyer loin d’ici : à Mayotte.
A l’écoute de cette nouvelle, je fus bien triste moi qui croyait dur comme fer retrouver mon brave JCB sur sa terre basque, mais c’est pas pour autant que je me suis laissée abattre...
Dimanche 3 mai, sous un temps quelque peu couvert, mon homme et moi prenons la route dans l’après-midi en direction de Poitiers pour la première étape, que nous atteindrons dans la soirée.
Un petit stop pour la nuit, nuit qui, pour moi fût drôlement longue et difficile à me bercer !
Les premiers rayons de soleil pénètrent la chambre de l’hôtel, nous somme le lundi 4 mai et c’est le grand jour. Direction la voiture, nous prenons la route vers Le Blanc pour retrouver celui de mon enfance et celui qui représente tant pour moi, mon JCB bien sûr !
1h15 de route s’offre à nous pour atteindre notre destination, bon sang, mais que le temps est long et plus les kilomètres diminuent et plus mon cœur s’emballe...Je regarde défiler les nuages la haut dans ce ciel, puis les différents paysages qui nous entoure jusqu’à ce que ce panneau viennent me border les yeux de quelques larmes...
Nous y sommes enfin... Nous venons d’atteindre la ville que j’attendais tant après 6 heures de route juste pour ce bel oiseau bleu. Nous avons rendez vous sur base à 16 et il n’est que 13h15... le temps va être long, nous faisons le tour de base à plusieurs reprises en espérant voir ce petit bleu que j’affectionne tout particulièrement.
Mais il n’en sera rien, il me fera patienter et me laissera sur ma fin jusqu’à 16h. En attendant nous allons donc faire un tour au terrain pour admirer les 2 Pilatus qui s’y trouvent, mais rien n’y fais, je suis surexcitée, la tête pleine de souvenirs, de pensées, un mal de ventre qui ne me lâche plus et les yeux remplis d’images passées.
Après cette attente que je qualifierai de bien plus interminable, 16h arrive... nous nous présentons au poste, nous sommes attendus chez mes hélicos... ça y est, il est l’heure, mon cœur s’emballe...
Arrivée enfin devant la porte du hangar, l’impatience me gagne, les secondes se transforment en heure, nous nous rapprochons peu à peu de cette porte qui s’ouvre et que je finis par franchir... devant nous : JCK, JCH,JCC, JBE, JCS mais je n’ai d’yeux que pour un petit hélico qui se trouve au fin fond du hangar, tout remonté, tout brillant... je le reconnais de suite...
Mes pas me rapprochent de mon ange gardien, voilà... nous y sommes, me revoilà de nouveau face à lui...les larmes m’envahissent, je tapote sa douce carlingue si étincelante, il est magnifique, comme neuf....
Et je repense à tous ces instants fabuleux, tout me retraverse la tête, mais quelle beauté...
L’ayant raté à une semaine prêt sur Toussus-le-Noble, mon regret depuis me pesait lourd sur la conscience... mais aujourd’hui, j’y suis, je ne cesse de tourner en rond autour de mon petit bijou que je couvre de bisous et de câlins, face à lui, je l’admire et les larmes me bordent encore et toujours, je suis émue... comme jamais je ne l’ai été, je suis avec mon bébé, moment que j’attends depuis le 13 octobre...
Pendant que mon homme admire l’arrivée du 135 JDC, moi je profite de mes derniers instants avec mon bel ange bleu.
Bien évidemment tout a une fin, et après 1h15 passé aux côtés de celui qui a fait de mon enfance un rêve de gosse devenu réalité, c’est avec du baume au cœur et un immense soulagement que je le quitterai. Pars tranquille mon petit ange bleu, moi j’aurai au la chance de pouvoir venir te dire au revoir et de te remercier encore une fois avant que tu ne t’en ailles a des milliers de kilomètres mais je me suis promis une chose, on se reverra... sous ce beau ciel de Mayotte... Dans une semaine tu t’en iras et c’est par la pensée que je t’accompagnerai tout au long du voyage et même pour le reste du temps, au fil des années je continuerai de parler de toi car c’est avec toi que j’aurai vécu ma plus extraordinaire et plus belle de toutes mes histoires aéros.
Alors voilà, je continuerai à rêver de toi en regardant le ciel et en repensant à tous les souvenirs que tu m’as laissé, j’espère un jour avoir la chance de pouvoir voler à nouveau en hélico gendarmerie, après tous, les rêves font vivre et aujourd’hui ma vie est devenu un rêve qui prends vie chaque jour d’avantage.
Je continuerai de rêvasser devant son petit frère que j’aime tant et qui n’est qu’à quelques centaines de kilomètres de moi, en attendant, un jour, de retrouver celui qui m’est si cher.
A tous ceux qui ont donné vies à mes rêves les plus fous : un immense merci qui vient du fond du cœur.