L’hélicoptère Pescara 2R

Publication : 15/09/2008 Auteur(s) : Papycoptere

Des nouvelles du Pescara 2R
En l’an 2006, Gérard Feldzer, Directeur du Musée de l’Air et de l’Espace, m’avait demandé de l’aider au niveau des hélicoptères. Avec l’accord de Christian Tilatti, le conservateur et Pierre Romefort, Responsable Technique à Dugny, je suis allé fouiller de l’autre côté des pistes du Bourget et là un choc m’attendait ; jugez plutôt. J’ai découvert dans le fond d’un hangar un appareil qui avait été conçu et piloté par le célèbre Marquis Pateras-Pescara de Castelluccio. Ce dernier, il faut se le rappeler, a construit quatre aéronefs, le 2R, le 2F, le 3F et le 4S. Avec le 2F il avait battu le record de distance en ligne droite avec un bond de 736 mètres. Il fut à l’origine du pas cyclique et de la future procédure d’autorotation.
Pour avoir certitude que cet hélicoptère était bien sorti de ses études, j’ai eu la chance de retrouver deux de ses descendants grâce à mon complice Pierre Poupardin. Tout d’abord Marc, son neveu et grâce à lui Christian, son fils. Après avoir réuni tout ce beau monde, nous avons sorti la machine de sa caisse et quelle ne fut pas notre surprise, ce dernier était presque complètement en bon état.

Seules les pales (16 au total) des rotors contrarotatifs (2 en tout) et montés sur un seul arbre avaient souffert. Au fur et à mesure, chaque pièce a été photographiée avant et après démontage et numérotée. Il a fallu au Service Technique de Pierre Romefort une certaine dose de patience pour nettoyer puis remonter le Pescara 2R afin qu’il soit exposé au Musée de l’Air. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et je vous devais bien cela. Huit personnes ont travaillé sur l’appareil. Toutes les pièces ont été traitées au Corindron et finies à la Bille de Verre.

Pour les pales, c’est une spécialiste de l’entoilage qui a œuvré. Après avoir désentoilé celles-ci, les pièces touchées ont été refaites à l’identique avec un gabarit. Puis un traitement à la gomme laque a été nécessaire. Le rentoilage a nécessité 42 m² de toile de lin et celui ci s’est effectué en biais, comme l’avait fait faire son concepteur, pour limiter les phénomènes de torsion. Heureusement deux pales encore reliées entre elles étaient encore présentes et ont permis de ré assembler les autres en suivant ce modèle. Chose pas aisée du tout. Comme je l’ai dit au départ il y avait deux rotors de huit pales chacun. La mise en place sur le mât rotor a demandé une certaine patiente. Le remontage s’est fait lentement d’après photographies et documents avec rigueur et méthode.
Après 9000 heures de travail à huit personnes, le résultat était là et le Pescara 2R était le roi de la fête le jour de l’inauguration du « Hall des Voilures Tournantes » le 15 décembre 2007.
Un très beau travail d’équipe pas facile à réaliser.

Vos commentaires

  • Le 14 novembre 2010 à 11:59, par Pateras-Pescara de Castelluccio En réponse à : L’hélicoptère Pescara 2R

    En deux parties
    Bonjour,
    Il y a longtemps que je voulais remercier Jean-Marie Potelle de m’avoir contacté en octobre 2006 pour le rejoindre ainsi que mon cousin germain Marc et bien d’autres pour revoir en pièces détachées l’hélicoptère de mon père que j’avais analysé de fond en comble dans les années 1970 quand il était en caisse au Musée de l’Air à Meudon. A cette époque j’avais un correspondant dans le capitaine Camborde qui m’avait initié sur les voilures tournantes.
    J.M. Potelle m’a devancé dans ma démarche, j’avais l’intention de faire le point sur les archives et l’appareil que je connaissais, ayant pris ma retraite. J’avais fais des photos de détails car je voulais comprendre à cette époque comment fonctionnait le manche à balai etc.

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    • Le 14 novembre 2010 à 12:02, par Christian Pateras-Pescara de Castelluccio En réponse à : L’hélicoptère Pescara 2R

      Deuxième partie :
      Bonjour
      J’ai donc documenté l’équipe de restauration, par des brevets, des photos et des textes de présentation de Meudon. J’ai lancé que c’était un type 2R en référence au moteur en étoile en pensant que grâce à mes documents une meilleure approche de l’appareil serait faite, étant donné qu’il datait de 1925 et pas de 1922. Ingénieur ESIEE, je pensais que des réunions de travail seraient organisées, m’étant inscrit à l’AAMA (article dans Pégase n°126 d’octobre 2007) et à la fin de mon site www.pateras-pescara.net où j’avais mis à la fin : une annonce de restauration avec une reproduction des panneaux qui accompagnaient l’hélicoptère Pescara. (par exemple en Suisse dans les années 50).
      Ayant essayé de communiquer avec des spécialistes du Musée de l’Air et de l’Espace sans succès, j’ai réalisé des articles sur d’autres supports (3AF, Aérofrance etc ) et calameo.com. etc.
      Finalement en examinant mes documents, l’appareil serait une partie du 2F du record du 18 avril 1924, le mat correspondrait au 3F annoncé par le Lt colonel Lamé (voir son livre de 1934). Il doit bien y avoir une trace de la provenance de l’appareil, quand le Musée de l’Air de Meudon l’a récupéré. J’ai évoqué cela avec M. Christian Tilatti !

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      • Le 14 novembre 2010 à 14:36, par Christian Pateras-Pescara de Castelluccio En réponse à : L’hélicoptère Pescara 2R

        Bonjour,
        Pour compléter mes propos, j’affirmerais que j’ai passé 3 jours au Bourget avec ma femme et mon caniche. J’ai été très bien reçu à Dugny par M. P. Romefort et son équipe avec lesquels j’ai pu parler technique ; L’atelier contenait des machines outils identiques à celles qui équipaient l’usine où j’ai passé 20 ans comme directeur technique. Je ne sais pas si ma venue fut utile, mais j’indiquais entre autre la nature du moteur en étoile (Salmson de 280 cv). Le précèdent (2F) avait un moteur Hispano-Suiza de 180 cv et le 2R un moteur Rhone de 160 Hp, le First, celui qui est dans les Larousse de 1922 à 1940 un moteur de 40 cv. Le LT Lamé cite un 3F avec un moteur de 260 à 300 cv il aurait été essayé à Saint Raphaël par mon père en 1926. J’ai aussi été très bien reçu aux archives et au bureau de l’AAMA, association que je quitterai fin 2010. car mon travail n’a pas servi. J’en ai pour preuve les propos tenus par M. G. Feldzer sur mon père dans un film dit documentaire « Les incroyables machines volantes du professeur Oehmichen » Film qui relève à mon avis : plus d’un roman où a été inclus des films historiques. J’ai expliqué à partir d’Aérophile de l’époque dans le n°114 d’Aérofrance du 2e trimestre 2010 pourquoi ce film contenait des erreurs historiques. A quoi bon faire du bénévolat dans de telles conditions où il faut comme le fait remarquer M. Feldzer dans le film « il faut être le premier » en parlant de l’exploit de M. Oehmichen aux commandes du laboratoire volant n°2 avec ses douze hélices. Il faut oublier que le Marquis Pateras-Pescara un argentin au commande de son hélicoptère avait fait deux fois le kilomètre en janvier 1924 et en fait de bond, il avait parcouru en ligne droite les 736 m. qui lui valurent le record du monde de distance pour hélicoptère. Mrs C. Tilatti et P. Romefort avaient photographié la médaille (AU MARQUIS PATERAS PESCARA Record du monde de distance en hélicoptère 18 avril 1924) que j’avais montrée. Ce record est enregistré par la F.A.I.
        Les bonds étaient en 1907. et encore sans photos ni huissier. En tout cas je suis le premier a respecter les documents de l’époque (et je l’ai cite) sur les travaux du Marquis Pateras-Pescara.
        Salutations

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