Un ancien nous a quittés
jeudi 17 décembre 2020
C’est avec tristesse que nous avons appris par son fils Michel, que Jean LE GAC est décédé hier soir à Montpellier à l’âge de 91 ans qu’il venait d’avoir le 15 décembre dernier.
Il a été le chef de base à Grenoble-Eybens (38) entre 1961 et 1965 avec des déploiements en été à Chamonix (74). Une grosse frayeur en Alouette 3 au-dessus de la mer de Glace, le 30 juillet 1962...
De 1965 à 1970, il était chef de base à Lorient-Lann Bihoué.
Un drame est évité de peu le 16 février 1970 avec le crash de l’Alouette 2 F-ZBAB. Jean Le Gac et le brigadier-chef Roger Bory sont blessés dans l’accident.
À partir de 1970, il réintégré les CRS et commande la Compagnie 56 de Montpellier (34). Il rejoint alors le corps des commissaires et terminera sa carrière comme commissaire divisionnaire à l’Inspection générale de la police nationale en 1987.
En 1983, Robert LE TEXIER lui avait rendu hommage en lui dédiant dans son livre "L’Alouette Rouge".
Il repose au funérarium de Montpellier et ses obsèques se dérouleront le 23 décembre à 14 heures au complexe funéraire de Grammont à Montpellier.
JEAN LE GAC Un Compagnon de l’Alouette nous a quitté le 16 décembre 2020.
Jean LE GAC est né le 15 décembre 1929 à Lorient. Une enfance, une adolescence rude, la guerre, les bombardements de la base de sous-marins et la destruction de l’hôtel restaurant de ses parents, lui auront forgé un caractère digne de ses origines.
Exilé dans la campagne bretonne, il a pu poursuivre des études jusqu’en math-élem, puis obtenu son brevet de pilote, et en 1952 bénéficié d’un programme d’assistance de l’OTAN, pour suivre un entraînement aux USA. Breveté sur T6 Texan, au sein de la 52-F, il s’y fera bon nombre d’amis dont Buzz ALDRIN, retrouvé au Bourget quelques décennies plus tard.
Officier dans l’armée de l’air, il vole en Algérie, Maroc et Tunisie.
Il est affecté en 1954 comme instructeur à l’école de l’air de Salon-de-Provence, sur Sipa puis Fouga Magister sur lesquels il forme entre autres, des pilotes de la Patrouille de France.
En 1960, le voilà dans la Police et les CRS à Sens, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, puis Dax à l’ALAT, où avec son ami Jean FEREC, qui le suivra dans une carrière similaire, ils sont qualifiés sur Alouette II.
Je le revois encore le soir, sur sa chaise, un manche dans la main droite, un « pitch » dans la gauche, les pieds sur des planchettes, s’entraînant des heures à la désynchronisation de ses mouvements.
Lieutenant de CRS, il rejoint en 1961 la Protection civile de Grenoble comme chef de base. Il aura pour collègues, amis, des compagnons tels que, LEPLUS, RIEIRA, LUMPERT, BOVIER, MONTMASSON, BONNELLI, MARET, ROUET, WATTEBLED, FREBAULT, PEREZ, COUVERT, et aussi des secouristes, et des alpinistes tel Lionel TERRAY, Gaston REBUFFAT, Maurice HERZOG, René DESMAISON et tant d’autres qui figurent dans les précurseurs du GH et du secours en montagne.
Lors de la Création du Détachement été Chamonix par la base de Grenoble qu’il dirige, en 1962, il sera victime du 3ème accident de la base de Grenoble à CHAMONIX avec BOVIER. L’Alouette 3 F-ZBAL, lors d’un sauvetage sur la Mer de glace, en plein vol, une porte arrière provoque la rupture des biellettes de commande de pas collectif après la perte d’une porte en vol. Sa manœuvre en autorotation fut d’éviter les nombreuses crevasses de la zone de chute, il n’y eu pas de victimes.
Après l’avalanche de l’Aiguille Verte du 7 juillet 1964, avec Alouette 3 qu’il pilote, venu de la Base de Grenoble, il effectuera la récupération des corps des 14 victimes, 4 professeurs guides et 9 stagiaires de l’ENSA, et du champion du monde de slalom Charles BOZON. Cette mission et la perte de plusieurs amis, le marquera profondément.
En 1966, promu capitaine de CRS il remplace à Lorient Lann-Bihoué Jean FEREC qui devient chef de base de Grenoble, Jean LE GAC y sera détaché, pour les Jeux olympiques de 1968.
Durant sa période sur Lorient, il aura toujours à l’esprit l’accident de Jacques DUMAS et Raoul LE BERGER. La base de Lorient assure alors de très nombreuses missions tout au long de l’année. VINCLE, BORY, BREJOT, LECLERC, COLIN et d’autres seront de ses coéquipiers.
Le 16 février 1970, détachée en Normandie isolée par une tempête, son l’Alouette 2 F-ZBAB Protection civile de Lann-Bihoué effectue un posé dur après une chute de 400 m, suite à une panne de turbine. Jean LE GAC et le brigadier-chef Roger BORY (mécanicien) s’en sortent, mais BORY en subira longtemps les séquelles.
Il quitte le GH à la mi-1970 car promu commandant il sera pendant 5 ans à la tête de la CRS n°56 de Montpellier (indicatif Marius autorité). Puis Paris, Commandant principal (Lieutenant-Colonel) au SC CRS, puis DCSP, il intègre en janvier 1978 le corps des commissaires de police ; il dirigera en tant que commissaire principal, le bureau des personnels du service central des CRS, puis le service de Sécurité du ministère de l’Intérieur.
Promu commissaire divisionnaire, il termine sa carrière en 1987 à l’IGPN.
Jean LE GAC fut médaillé d’or pour Actes de Courage et Dévouement, médaillé de l’Aéronautique, Chevalier de l’Ordre national du Mérite, Chevalier de la Légion d’Honneur.
Au ministère et directions centrales, il s’est employé à ce que les personnels méritants soient honorés à leur juste valeur.
Durant cette période aux services, directions centrales et au ministère, avec son ami Jean FEREC qui l’avait suivi, ils n’ont cessé de garder un œil aguerri sur le Groupement. Ils y avaient nombre d’amis, anciens des bases ou de l’échelon central comme LABOUS, GACOIN, JOSSE, FROMMWEILER, MALTETE, CHEVALIER, et bien d’autres.
Outre des incidents d’avion avant la période Protection civile, Jean LE GAC aura subi deux crashs majeurs en hélicoptère dont il sera sorti indemne grâce à un ange gardien efficace. Ce dernier il l’aura aidé avec son opiniâtreté, à faire face à diverses pathologies combattues comme il le faisait au manche de son hélico.
En décembre 2020 son ange gardien épuisé, l’a accompagné dans un dernier vol pour rejoindre nombre de nos amis disparus.
Ses récits relatant ses années au GH, ses discussions avec collègues, membres et hauts responsables des services voire plus haut, lui ont valu là l’époque le surnom “d’Alouette Rouge”. En 1983, son ami commissaire, Robert LE TEXIER en a relaté quelques-unes dans le roman “L’Alouette Rouge” qui est dédié à Jean LE GAC et à tous les pilotes et mécaniciens de la Sécurité civile.
Bravo Papa !
Michel LE GAC
Vos commentaires
# Le 29 juillet à 21:00, par LAFOND Luc fils de Marc En réponse à : Un ancien nous a quittés
Bonsoir Michel
Merci pour vos écrits pour retracer
le parcours de votre Papa, c’est
pas compliqué, j’en ai eu les larmes
aux yeux...
Aussi tous ces faits, ces noms ces photos
m’ont rappelé des moments et la gentillesse
de ces oncles d’adoption que certains
ont été pour moi, et quelle bravoure à
tous, votre Papa a rejoint le mien 6
mois et 5 jours après. Affection et amitiés
Luc
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