Pilote d’hélicoptère et pilote automobile : frères d’excellence
mercredi 28 février 2024
Le 19 février 2024, la base aérienne 115 d’Orange a accueilli Dorian Boccolacci. Le pilote automobile, passé par la Formule 2 pour évoluer aujourd’hui jusque dans l’équipe du grand Sébastien Loeb, a été invité à passer une journée dans la peau d’un pilote d’hélicoptère.
C’est à l’escadron d’hélicoptères 5/67 « Alpilles » que Dorian a pu enfiler une combinaison de vol et se plonger dans une journée en trois dimensions. À son arrivée, la capitaine Séphora, pilote de Fennec, l’attend de pied ferme. « Séphora et moi, on roulait en compétition en kart dans notre enfance, sourit Dorian. On est tous les deux pilotes aujourd’hui, mais sur des machines bien différentes. »
Première étape : le briefing. Parce qu’avant toute mission, il y a une préparation qui se conclue par un briefing complet. Zones de travail, objectifs de l’entrainement de jour, rappel des consignes de sécurité, etc… toutes les cases sont cochées.
Deuxième étape : visite du hangar. Rendez-vous au royaume des mécaniciens, suivis de près par notre pilote automobile. Comparaisons entre un moteur de voiture de course et un (ou plusieurs) moteurs d’hélicoptère, principes de fonctionnement de la mécanique des machines… Silence, les experts discutent. Rudiments du pilotage, « attends, quand tu tires là ça va à gauche, et il faut appuyer là pour aller à droite et rester centré ? Et ça, c’est pour monter et descendre ? Il faut une sacrée coordination » : Dorian découvre la fameuse « 3D ».
Troisième étape : décollage. Harnais serré et casque fermé, Dorian monte à bord de l’un des Fennec de l’« Alpilles ». Dans les airs à la radio, le commandant Thibault, commandant de l’escadron, illustre ses missions principales. Un premier atterrissage, « le Fennec est assez agile pour accéder au sommet d’une montagne et se poser jusque dans une zone boisée pour secourir quelqu’un ». De nouveau dans les airs, un autre Fennec apparaît au loin. « C’est la PO qui vient nous intercepter dans le cadre d’un exercice, explique l’adjudant Nicolas, mécanicien. La PO, c’est la permanence opérationnelle. Ils sont en alerte 24h/24 et 7j/7 pour assurer la sécurité du ciel français ».
Quatrième rendez-vous de la journée : simulateur. Dorian s’installe dans le cockpit, à la place du pilote. Le lieutenant Vincent s’installe en place du commandant de bord : « Tu te souviens de ce que l’on t’a expliqué ce matin ? Fais un premier essai pour t’habituer à la coordination entre tes mains et pieds. Il faut qu’ils soient décorellés, mais coordonnés ». Après plus d’une heure de pilotage, Dorian s’extirpe de la cabine. « Je suis épuisé. La concentration est intense et l’oreille interne est très sollicitée. J’ai l’habitude des simulateurs automobile, mais pas de me déplacer dans la troisième dimension, mon cerveau a besoin d’un temps d’adaptation », sourit-il.
Cinquième et dernière étape : la PO. « C’est eux qui nous ont intercepté en vol ce matin ? » demande Dorian. « C’est bien eux, répond la commandant Marie, commandant en second de l’« Alpilles ». Pendant leur période d’alerte, les équipages vivent dans cet escadron taille réduite, ils mangent et dorment sur place, toujours prêts à décoller ». Un équipage de la permanence opérationnelle, c’est un pilote et un commandant de bord, accompagnés de deux tireurs embarqués. En fonction de la mission, les commandos peuvent être remplacés par un médecin du service de santé des armées, un sauveteur plongeur, ou un mécanicien.
Clap de fin, de retour à l’escadron. « C’était très intéressant, je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant d’informations à enregistrer, avoue Dorian. C’est du pilotage, mais dans un environnement et une dimension totalement différents, j’ai beaucoup appris aujourd’hui. »
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