A Dreux, l’hélico du Samu décolle même s’il est en grève
mardi 3 décembre 2019
Basés à l’hôpital de Dreux, les trois pilotes de l’hélicoptère du Samu d’Eure-et-Loir sont en grève depuis le 24 novembre 2019. Réquisitionnés, ils répondent à toutes leurs missions. L’un d’eux raconte : "Nous réclamons une augmentation de salaire à la société privée qui nous emploie."
« Beaucoup de gens pensent que nous gagnons entre 4.000 et 7.000€ par mois. Ils sont loin du compte… », soupire Patrick Barbier, en ce lundi 2 décembre. Puis il ajoute : « Un pilote d’hélicoptère du Samu débutant gagne 2.700 € prime comprise. Moins qu’un pilote de drone et deux fois moins qu’un pilote de la Sécurité civile. En fin de carrière, son salaire ne dépasse pas les 3.400 € »
Patrick Barbier et ses deux collègues du Samu 28 basé à Dreux, comme 82 % des pilotes d’hélico des Samu de France, réclament ainsi une « augmentation de 500 € net par mois ». Et pour cela, ils observent un mouvement de grève… même s’ils sont au travail tous les jours.
« On n’imagine pas refuser de faire décoller l’appareil. Notre grève, comme celle des médecins et des infirmiers, ne peut pas être une "vraie" grève au sens classique du terme », explique Patrick Barbier.
Mouvement possible jusqu’en 2020
Soutenu par les syndicats du transport aérien (SNPNAC, SNPL), le mouvement affecte les trois sociétés privées qui, en France, travaillent pour les services d’urgence des hôpitaux. La grève est prévue, sauf satisfaction sur les revendications, jusqu’à la fin de l’année. Elle pourrait se poursuivre en 2020.
« Nous travaillons sur des périodes de douze heures, voire quatorze heures par jour, durant sept jours une semaine sur trois. Ni le travail du week-end, ni le travail de nuit, ni les heures supplémentaires, ne sont indemnisés », dit encore Patrick Barbier.
Lourde responsabilité
Ces hommes hautement qualifiés et investis d’une lourde responsabilité transportent, jour et nuit, un médecin et un infirmier urgentistes ainsi qu’un assistant de vol, auprès des malades en situation critique et des personnes accidentées.
« Nous avons une passion totale pour notre métier. Nous aimerions simplement être un peu plus reconnus par nos employeurs », conclut Patrick Barbier. (...) Source lechorepublicain.fr