Dragon 56 : Jean-Louis Tauzia s’envole en Guyane
vendredi 30 décembre 2016
22 ans à sillonner le ciel morbihannais à bord de l’hélicoptère de la Protection civile Dragon 56, pour sauver des vies. Le chef pilote Jean-Louis Tauzia s’en va dans quelques semaines pour de nouvelles aventures, en Guyane. Il effectuait hier, son dernier vol à Lorient.
« On ne tourne pas la page comme ça... Je suis ému, car je sais que c’est la dernière fois que je viens ici », souffle Jean-Louis Tauzia. Après 22 ans aux commandes de l’hélicoptère de la base de la Sécurité civile à Lorient, le chef pilote du Dragon 56 prend son envol. Direction Cayenne, en Guyane. L’émotion est palpable lorsqu’il se déplace dans les couloirs de la base, regardant avec mélancolie la salle des opérations, son bureau et ceux de ses collègues et même la salle de repos de l’équipage. Jean-Louis Tauzia, au léger accent du Sud, est né à Pau, en 1959. « J’ai été breveté pilote le soir de Noël de 1976, à 19 ans », glisse-t-il.
Départ imminent : la Guyane
À l’extérieur de la base, le Dragon 56 est posé. Jean-Louis Tauzia s’arrête devant. « C’est une belle machine, vraiment ». Hier, c’était la dernière fois qu’il prenait le contrôle de l’hélicoptère rouge et jaune. Dans peu de temps, il survolera les forêts de Guyane. Pourquoi cette destination ? « C’est un milieu hostile et les vols y sont particuliers. Il y a des destinations rêvées comme la Guadeloupe ou la Martinique, mais je ne cours pas après la facilité. Ce seront sensiblement les mêmes missions qu’ici : du secours à la personne. Mais je veux me lancer sur quelque chose de nouveau, pour la fin de ma carrière. C’est un peu une remise en question », indique-t-il en souriant.
Plutôt que l’armée la Sécurité civile
Après avoir posé ses valises à Lorient en 1994, Jean-Louis Tauzia est littéralement tombé amoureux du Morbihan. Avant d’y venir, il était dans l’armée. Une carrière démarrée en 1975. C’est une fois à Lorient qu’il se tourne vers la Sécurité civile. « Je voulais participer à des missions de secours du service public. C’est une noble cause ». Il admet avoir toujours voulu venir travailler en Bretagne. « Cela a toujours été un projet de vie. Depuis tout petit, j’aime la mer. En venant à Lorient, j’ai pu concilier deux passions : l’air et la mer ». Son affectation dans le Morbihan, il y a un peu plus de 20 ans, est donc loin d’être anodine. « J’ai souhaité me mettre à la disposition des gens de mer, qui font un travail difficile et respectueux. J’ai pu également profiter des à-côtés aussi, comme les paysages magnifiques survolés : les îles, le Golfe du Morbihan, les côtes... Ce sont des images qu’on mémorise et que l’on n’oublie pas ! »
Des souvenirs marquants
En 22 ans, il aura effectué 12.000 heures de vol, dont 1.500 de nuit. Les souvenirs sont nombreux, les missions de secours aussi. Il en évoque deux en particulier. « En mai, un skipper était au large de Belle-Ile-en-Mer. Son bateau avait pris l’eau. Nous avons dû intervenir à 3 h du matin. C’était une mission très technique, mais qui a été réalisée avec professionnalisme, grâce aux deux plongeurs pompiers et au mécanicien opérateur à bord ». Certaines missions l’ont véritablement marqué. « Un enfant de 9 ans avait la jambe prise dans une machine, à Baud. Les secours l’ont amputé sur place. Le soir, quand je suis rentré chez moi et que j’ai vu mon fils du même âge, ça m’a troublé ». (...) Lire la suite sur letelegramme.fr