Exercice à 2800m d’altitude avec le PGHM de l’Ariège

mardi 13 décembre 2011

A quelques jours à peine des congés de Noël, le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) poursuit son entraînement en haute montagne.

A bord de l'EC 145 du DAG - Photo © MidiNews 2011Ce matin c’est avec l’hélicoptère du Détachement Aérien de Gendarmerie (le DAG) installé de manière permanente depuis la fin de l’été à l’aérodrome des Pujols qu’Emmanuel Fauvet et ses hommes ont préparé cet exercice sur les arêtes du Fourcade non loin du refuge du Rulhes dans le massif d’Aston.

La capitaine Alain Valette, pilote du DAG, connaît bien les contraintes de vol qui existent d’un massif à l’autre, notamment le vent du sud des Pyrénées ariégeoises qui complique souvent les manœuvres.

Ce pilote chevronné a travaillé pour le détachement aérien saisonnier de Savignac dans les années 93, il s’agit presque d’un retour au pays après dix ans de secours en Savoie.

Il a donc retrouvé ses marques et son nouvel appareil, l’EC 145 qui a remplacé l’Alouette 3 après 50 ans de bons et loyaux services de secours en montagne, plus rapide, performant et polyvalent (son secteur d’intervention lui permet d’intervenir dans l’Aude, les Pyrénées Orientales ou la Haute Garonne).

Mais il faut profiter de la météo et de cette période creuse pour répéter les secours en montagne : « c’est pour nous absolument vital de s’imprégner des conditions d’évolution de la montagne, explique l’adjudant Sébastien Thomas. On ne peut avoir ces informations que si l’on est sorti la veille.

La pratique au quotidien, c’est aussi un gage de sécurité pour ceux que l’on va chercher […] et c’est également notre raison de vivre notre passion à travers notre profession »

Si 60% des opérations de secours sont réalisées par hélicoptère et 40% à pieds ce n’est pas un hasard.

Les Pyrénées ont la particularité de compter 160 sommets à plus de 2005 m, d’avoir une frontière de 160 km avec l’Andorre ou l’Espagne et d’être dotées de forêts épaisses qui rendent souvent les secours difficiles.

De plus selon ces professionnels du secours en montagne, on rencontre de plus en plus de pratiquants qui idéalisent souvent la montagne et s’exonèrent des principes fondamentaux de sécurité : sortie sans préparation, condition physique ou matériel peu adapté au milieu, etc… si bien que le taux d’accidentologie en randonnées s’aggrave depuis dix ans : on compte pas moins de 118 morts, 2 300 personnes assistées et 1800 interventions.

« Ici les secours sont souvent longs car il faut pouvoir identifier une victime qui ne sait pas s’orienter et qu’on le veuille ou pas la montagne reste un milieu hostile, la moindre fracture peut engendrer une hypothermie… et la mort.

Il faut travailler de nouvelles méthodes de secours, l’hélicoptère nous permet de réaliser des extractions plus rapides et ces exercices réguliers permettent d’éprouver le matériel, la technique et le travail d’équipe » ajoute Emmanuel Fauvet pour qui il est primordial dans ce métier d’aller voir ailleurs comment on travaille pour confronter ensuite les expériences :

« Outre les nombreux stages effectués à Chamonix, la plupart de mes hommes ont une expérience professionnelle sur les autres massifs […]

La gendarmerie avait créé un détachement aérien saisonnier en 1993 à Savignac les Ormeaux avec l’ambition d’avoir à terme un détachement permanent.

La création du DAG à Pamiers est pour nous un avantage car on peut intervenir plus rapidement et conduire avec plus de facilité nos missions de secours »

Des compétences fruit de 40 ans d’expérience que ces professionnels entendent bien garder.

Depuis le 8 juin 2011, la circulaire rédigée par le préfet Jean-Paul Kihl, nouveau directeur de la Sécurité civile, met les choses à plat en clarifiant les interventions des secours en montagne pour essayer de pacifier les rapports entre gendarmes, CRS et Pompiers qui depuis des années manifestent leur mécontentement d’« être ravalés au rang de simples supplétifs des secours » (...) Lire la suite sur ariegenews.com

 Cliquez ici pour voir le reportage de ARIEGENEWS TV et les autres phtos.

Vos commentaires

  • Le 11 mars 2013 à 10:29, par Chris En réponse à : Exercice à 2800m d’altitude avec le PGHM de l’Ariège

    Sébastien Thomas vient de mourir à Chamonix en chutant dans une crevasse.
    Souvenez-vous de lui ; c’était un gars bien.
    Son Oncle Jean-Noël THOMAS

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    • Le 11 mars 2013 à 20:41, par Chris En réponse à : Exercice à 2800m d’altitude avec le PGHM de l’Ariège

      Dans toute la grande famille du secours en montagne, actifs et anciens se retrouvent une fois de plus très éprouvés par une telle disparition accidentelle. Mon meilleur bonjour au passage à Alain... mes pensées et condoléances à la famille de Sébastien.

      Quelque soit son grade, sa fonction ou sa couleur administrative, le décés d’une personne qui engage sa propre vie dans une vocation au service, à la sauvegarde et au sauvetage des autres provoque chez beaucoup d’entre nous un supplément de tritesse.

      Répondre à ce message

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