Adieu La Jeanne

Son dernier tour de piste

Publication : 24/03/2010 Auteur(s) : Jean-Michel Bergougniou

Les larmes ont un goût salé, un goût d’eau de mer diront certains. Quand la Jeanne rentrera à Brest le 27 mai prochain, il est certain que les larmes couleront.
Une Gazelle prête à décoller sur le pont d'envolle de La Jeanne d'Arc - Photo © Yann le Ny - Marine nationale Larmes de joie des familles à quai, larmes de joie des marins du bord de retrouver femmes, amies, enfants après une aussi longue absence, larmes des officiers élèves d’avoir obtenu un diplôme, une affectation, un métier. Mais aussi larmes de tous les "anciens de la Jeanne" et ils sont nombreux ceux qui depuis 1959 ont participé à la construction, à l’armement et aux équipages de celle qui baptisée "La Résolue" Les deux Gazelle de l'ALAT (GQP et GQY) décollent depuis La Jeanne d'Arc - Photo © Yann le Ny - Marine nationale deviendra à la disparition du croiseur Jeanne d’Arc, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc et plus familièrement "La Jeanne".
Et elle ne se laissera pas détourner de sa vocation de formation "la Jeanne" : 45 missions, 768 escales dans 84 pays visités, 6400 officiers formés, plus d’un million sept cent soixante milles nautiques parcourus... y compris la formation des pilotes de l’aéronautique navale et de l’ALAT.
Et puis viennent le dernier voyage, la dernière escale, le dernier accostage, le dernier retour... le dernier jour.
Et j’ai vécu une partie de cette vie, une partie de cette dernière mission.
Les deux Alouette III de l'escadrille 22S de Lanvéoc (100 et 106) stationnées sur le pont d'envol de La Jeanne d'Arc - Photo © Franck Seurot - Marine nationale Et pas n’importe où, en Amérique du sud, de Callao au Pérou à Carthagène en Colombie en passant le canal de Panama.
J’ai pu partager la chaleur des machines rue des réchauffeurs ou à la distillerie des trois rivières, j’ai pu sentir les odeurs de kérosène sur le pont d’envol, courir après ma casquette emportée par le vent des pales des hélicos, vivre les mêlées de l’équipe de rugby et ses troisièmes mi-temps, écouter et vivre le silence dans la lumières des quarts de nuits en passerelle ou en salle d’opérations, participer aux postes de combat ou aux exercices de sécurité.
Ce fut un merveilleux cadeau qui me fût offert.
C’est une partie que je veux partager avec vous maintenant en hommage à tous ces gens qui ont fait l’histoire de ce bateau qui est déjà entré dans la légende.

Au premier plan, l'Alouette III n°106 sur le pont d'envol de la Jeanne d'Arc - Photo © Franck Seurot - Marine nationale Pour rappel
La Jeanne d’Arc a une capacité d’emport d’une dizaine d’hélicoptères. Elle peut mettre en œuvre simultanément trois hélicoptères (décollage et appontage).
Pour la présente mission, elle embarque deux Gazelle de l’ALAT (GQP et GQY) du 3e régiment d’hélicoptères de combat d’Etain ainsi que deux Alouette III de l’escadrille 22S de Lanvéoc (100 et 106).

 Merci à Franck Seurot et Yann Le Ny de la Marine Nationale pour ces 4 clichés de "La Jeanne".

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