Le meilleur atout : Le JOKER !

Livre "Le Joker, Pascal Brun pilote du Mont-Blanc"

Publication : 12/12/2020 Auteur(s) : Papycoptere

Pascal Brun aux commandes de son AS350 B3 - Photo DR CMBHUn nouveau livre récemment sorti est à découvrir : "Le Joker, Pascal Brun pilote du Mont-Blanc". Cet ouvrage relate le parcours exceptionnel et les nombreuses activités de Pascal Brun, pilote d’hélicoptères et directeur de Chamonix Mont-Blanc Hélicoptères (C.M.B.H.), société basée à Argentière en Haute-Savoie (74).
Écrit par François Suchel, ce pilote de ligne Air-France nous raconte comment Pascal a eu envie de devenir pilote d’hélicoptère, ses ambitions et les drames rencontrés.

L'Alouette 3 F-ZBBQ de la Protection civile prête à décoller après un "refuel" sur la DZ des Bois, au début des années 70 - Photo DRPascal Brun est natif de Chamonix, et dès son enfance, il voyait donc fréquemment les vols d’hélicoptères de la Gendarmerie et de la Protection civile (à l’époque) dévolus au secours en montagne. Il alla se renseigner sur les moyens de devenir pilote.
Un jour, il franchit la barrière de la DZ des Bois où étaient basées les "voilures tournantes". Il fut très bien reçu par les équipages et surtout par René Romet qui le conseilla sur le chemin à suivre.

Tout en poursuivant ses études, Pascal s’inscrit à l’aéroclub d’Annecy pour obtenir sa licence avion mais c’est l’hélicoptère qui l’intéresse... Arrivé à l’âge auquel l’armée a besoin de ses services, il prend contact avec l’ALAT en 1979, se rend à DAX pour préparer la formation hélicoptère, puis entre au 2e RHC comme pilote d’hélicoptère de combat sur Gazelle. Ensuite, il est affecté au Tchad où l’ambiance n’est pas idéale de sorte qu’il ne renouvelle pas son contrat et retrouve la vie civile.

En 1985, cherchant un employeur, il rencontre Roland Fraissinet qui s’installe à Courchevel avec le SAF. Devant un Lama du SAF (F-GEC, F-GECST ou F-GFCY) - De gauche à droite : Roland Fraissinet, X, Pascal Brun, Félix Germain (président du secours en montagne hélicoptère ), Claude Roy, Claude Evangelisti à Courchevel vers 86 ou 1987 - Photo DR A la fin de leur entretien, il est embauché, avec tout juste 1000 heures de vol ! Les débuts sont difficiles, mais Pascal est nommé Chef de base à Chamonix en 1986. Il ne pouvait rêver mieux !
Les vols se succèdent, surtout le travail à l’élingue, il s’en sort tellement bien qu’il est sollicité en 1989 pour la reconstruction du Refuge des Cosmiques.
À la disparition de Roland Fraissinet, c’est le fils de ce dernier qui prend la suite mais l’atmosphère de travail n’est plus la même, alors Pascal pense monter sa propre société et  En 1992, Chamonix Mont-Blanc Hélicoptères (CMBH) est né - Photo DRrencontre Marc Blanc, le PDG de Mont Blanc Hélicoptères qui lui propose de lui prêter une machine pour démarrer. En 1992, Chamonix Mont-Blanc Hélicoptères (CMBH) est né. C’est une petite infrastructure à Argentière dont la secrétaire est Nadine Couttet qui s’occupe du planning, de l’accueil et de la facturation ; Pascal Brun est le pilote.

Les affaires prospèrent car son sourire, son exactitude et son expérience sont au rendez-vous. Les commandes affluent, il faut du renfort lorsqu’il est débordé, il fait alors appel à un pilote suisse, Corrado Truchet.
Le C.A.F. le réclame souvent pour les secours en montagne quand les appareils de l’État sont tous occupés.
Héliportage d'une benne à béton en Lama de CMBH - Photo Philippe FragnolLe levage étant sa principale préoccupation pour, entre autres, le ravitaillement fréquent des refuges, l’apport de pièces détachées et de pylônes de cabines de téléphériques.
Sa grande expérience est reconnue à la suite de deux participations au Paris-Dakar, pour l’installation du Skyway, un genre de téléphérique, à EURODISNEY et, depuis le Marion Dufresne, des missions aux Iles Kerguelen, la Nouvelle-Amsterdam, etc.
Mais la montagne lui manque. Il participe à des reportages en montagne filmés sur Le SA315B Lama F-GIBK utilisé dans le film "Les Rivières pourpres" de Mathieu Kassovitz, sorti en 2000 avec Jean Réno comme acteur principal - Photo DRChristophe Profit et Catherine Destivelle à la suite de paris un peu fous qui se sont malgré tout bien terminés.
En 1999, il va être sollicité pour le film "Les Rivières pourpres" avec Jean Réno puis pour "007" avec Sophie Marceau et Pierce Brosnan où il côtoie du "beau monde".
Mais rien pour lui ne vaut le portage. Il va participer à la rénovation du Refuge Vallot (4362 m), à la reconstruction du Refuge du Goûter, à l’Aiguille du Midi à bord du Super Puma de Justin Mattia.

Mais le 14 septembre 2011 survient un terrible accident, le pilote Jacques Fouque et Sébastien le fils de Pascal, s’envolent pour une mission à Barberine (74) avec deux passagers et c’est le drame, l’appareil s’écrase, ils meurent tous. Le choc est terrible pour Pascal, ce qu’il a vu ce jour-là le hante. Son autre fils, Eliott, a repris les rênes pour aider son père, car il faut que la vie continue, CMBH doit poursuivre ses activités dans la vallée de Chamonix.

Les deux Écureuil AS 350BEe de CMBH en vol, F-HESB (Lilymarie) et F-HLLJ (Lilou) - Photo Anthony PecchiPascal a 60 ans, il n’est pas question de raccrocher, les choses ont évolué, il possède maintenant deux Écureuil B3 et ses deux pilotes, Jérôme Viale et Elliot Brun travaillent sous sa direction. Un nouveau hangar, désormais en dur, protège les machines. Nadine Couttet est infatigable.

Cliquez ici pour en savoir +. La vie de Pascal Brun s'écrit dans le ciel de Chamonix. En un peu plus de trois décennies, il s'est imposé comme l'un des pilotes d'hélicoptère les plus expérimentés du massif du Mont-Blanc, celui qu'on appelle quand tout a été essayé, quand tout semble perdu. Ainsi s'est forgé son surnom : le "Joker". Virtuose, il vole tel un choucas, brave la tempête, pose une poutre au millimètre sur un refuge en construction. Aujourd'hui, il tente de transmettre cette passion à ses proches, dans la joie et parfois le drame.Je vous recommande ce livre, vous partagerez des moments extraordinaires lors de la préparation des missions, de bons moments, de tristes aussi parfois, mais CMBH existe et pour longtemps.

Félicitations à Pascal, appelé le "JOKER", pour ces passionnants récits écrits par François Suchel.
Si vous commandez le livre via CMBH, vous participez en même temps à un sponsoring pour aider Guillaume Desmus, athlète de biathlon de haut niveau dont le père est décédé dans l’accident de 2011.

Voici l’adresse de CMBH : 400 Chemin de la Glacière - Argentière - 74400 CHAMONIX-MONT-BLANC - Téléphone 04 50 54 13 82.

Merci à vous !

Jean-Marie Potelle

Vos commentaires

  • Le 12 décembre 2020 à 11:30, par Anne-Lise Gothié En réponse à : Le meilleur atout : Le JOKER !

    J’ai écouté et lu attentivement les récits et témoignages sur la vie de Pascal dont j’admire depuis longtemps les qualités.

    Ce qui me touche particulièrement c’est de savoir que ce qui lui importe c’est de sauver de sauver la vie d’une personne et cela en dépit du danger. Pascal pourrait faire sienne la devise des pompiers :« Sauver ou Périr ».

    Ce livre aide à mieux connaître la vie d’abnégation, de courage et d’oubli de soi de Pascal. Celui-ci sait reconnaître ses erreurs en début de carrière et en parler afin de faire comprendre à ceux qui rêvent de devenir pilotes, l’importance d’acquérir une bonne formation, de l’expérience et de l’utilité à suivre les conseils des aînés, afin de ne pas mettre en danger la vie de ceux qu’ils iront secourir, par un excès de confiance en soi.

    Soyons aussi être reconnaissants envers ceux qui, à l’exemple de Pascal, mettent leur vie au service des autres.

    Anne-Lise

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    • Le 15 décembre 2020 à 13:32, par DELAFOSSE En réponse à : Le meilleur atout : Le JOKER !

      Un as, un atout, un joker…Pascal Brun a vraiment toutes les cartes pour battre son jeu et ses pales dans ce merveilleux massif du Mont-Blanc.
      Excellent article de Jean-Marie Potelle qui connaît Pascal notre ami à tous, depuis son plus jeune âge, avec sa découverte de l’hélicoptère sur la DZ des bois, ses débuts au SAF et son installation à Argentière.
      Nous lui espérons encore de belles années dans ce métier qui le passionne depuis si longtemps. Qu’il puisse malgré tout, regarder un jour l’arrivée d’une retraite bien méritée sans être obligé de lui dire : « Tu me fends le cœur ».

      Francis DELAFOSSE

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