C’est en 1919 que le Général Caquot proposa la création du Musée de l’Air pour que notre patrimoine aviation ne disparaisse pas. Il sera installé jusqu’en 1973 dans un hangar à Meudon puis rejoindra Le Bourget car l’activité de l’Aéroport va se déplacer vers Roissy Charles de Gaulle. Comment me suis-je intéressé à celui-ci ? Lorsque mon ami Jean Moine est décédé en l’An 2000, ses enfants m’avaient demandé ce qu’il fallait faire de la documentation aéronautique de ce Grand Aviateur. J’eus l’idée de rencontrer le Général Siffre pour créer un Fond Jean Moine, ce qu’il approuva entièrement. De telle sorte que ceux qui veulent consulter ces documents et entre autres ses 7 carnets de vol peuvent le faire au Musée. Mais l’affaire n’en n’est pas restée là. Le Général me demanda si je pouvais présenter l’hélicoptère et m’en occuper une fois par mois. C’est donc à bord de l’Alouette 2 AS N°01 que je faisais monter enfants et grandes personnes pour leur expliquer la mécanique, les commandes et le vol de l’hélicoptère. Bien entendu je présentais également les autres appareils à proximité.
Quelques temps plus tard, il me demanda, dans le cadre du festival du film aéronautique, d’animer une journée hélicoptère. Cela fut un succès en présence de madame Le Général Valérie André et de l’amiral Heger. Malheureusement le successeur du Général Siffre fut moins enthousiaste et je dus m’arrêter là.
Puis vint Gérard Feldzer, qui n’était pas Général mais un personnage dynamique et connaissant l’aviation à un très haut niveau. Lors d’une réception, ses mots me sont restés en mémoire « donne-moi un coup de main pour les hélicos « . Je le fis avec plaisir et lui proposai par écrit plusieurs solutions. Le résultat est là aujourd’hui puisque les hélicoptères sont tous regroupés dans le même hall et nous avons pu remonter le Pescara 2R qui était stocké à Dugny de l’autre côté de la piste 03. Qu’y trouve-t-on aujourd’hui ? Tout d’abord dans le hall maquettes, certes la maquette de l’hélicoïde de Léonard de Vinci, de Launoy et bienvenue, de Sir Georges Cayley celui de Cornu mais aussi une Alouette 2 Astazou version agricole, une Alouette 3 sur flotteur, un SA 330 Puma et plus rare une SA 360 Dauphin premier modèle. De nombreux croquis sont également visibles.
Dans les halls C et E, il reste un autogire Lioré et Olivier C 302 N° 15 que pilotait Stackenbourg, l’alouette 2 Alpha Sierra N° 01, le Super Frelon N° 01 et au plafond le Bréguet G 3 à rotors coaxiaux contrarotatifs et l’Arriel 2 de la SNCASO à rotor mu par éjection en bout de pales (statoréacteurs).
Dans le hall hélicoptère également : l’hélicostat d’Oemichen N° 6 avec son célèbre ballon présenté en 1935, l’appareil du Colonel Renard de 1903 qui fit quelques bonds, l’autogire de La Cierva, le SE 3101 cher à Jean Boulet car pesant 10 kg de moins que Stakenbourg, il put le décoller.
Autre merveille : le FA 330 qui, tracté par un sous-marin, pouvait grâce à son pilote, observer les mouvements des autres bâtiments ; bien sûr le Pescara 2R, le Hiller UH 12 B que Valérie André pilota en Indochine, l’Alouette 3 Gendarmerie Bravo Lima venue de Chamonix avec un palmarès record de personnes sauvées.
Egalement le SO 1220 Djinn monoplace qui a servi à Jean Dabos pour les essais et, non loin, l’appareil de Cornu à l’échelle 1 reconstruit par les élèves de l’Estaca. Enfin est pré
senté l’appareil original inventé par Ponton d’Amécourt, le créateur du mot hélicoptère. D’autres engins plus ou moins farfelus sont également présentés.
A noter que lors de l’inauguration, des Ingénieurs d’EADS ont présenté une réplique du Cornu qu’ils ont essayé de faire voler à Toulouse. Ils y sont presque parvenus puisque les roues avant se sont soulevées de 30 cm. Peut être un problème de centrage longitudinal. L’appareil était équipé d’un moteur de 60 cv, celui de Cornu n’avait que 24 cv.
Je vous incite tous à aller voir ce département hélicoptères qui est une réussite mais il faut savoir qu’à Dugny, il reste à remettre en état : un Sikorsky H 34 marine, un Bell 47, un autogire Gary GR 01, deux Alouette 2, une Marine sur roues et une de l’Armée de l’air.
Pour ma part, je garde également les contacts avec le musée de l’ALAT à Dax dont je vous reparlerai et celui très impressionnant de Buckeburg en Allemagne dont je vous parlerai aussi.
En attendant, regardez ces photos faites par mes amis Pierre Poupardin et Frédéric Halin.
Lettre de J-M Potelle envoyée à Gérard Feldzer pour le Musée de l’Air suite à sa demande.
Objet : HELICOPTERES
IMPLANTATION :
Il serait bon de regrouper tout ce qui est Voilures Tournantes dans un même hall. Que ce soit Hélicoptères autogires. En plus, je pense que les mettre par ordre de leurs années de fabrication serait un plus pour permettre aux visiteurs de voir l’évolution des différents systèmes. Il serait également possible de récupérer des pièces à exposer, moteurs, têtes rotors, coupes de pales etc…
Dans ce hall peut être également présenté de belles photos anciennes, nouvelles et surtout d’hélicoptères en action. Pourquoi ne pas envisager de mettre un simulateur de vol dans une cabine usagée ? Nous pourrions éventuellement utiliser la cabine du Bell 47 dont j’irai voir l’état à Dugny.
ANIMATIONS : Je suis prêt à revenir une fois par mois pour ouvrir les portes de l’Alouette 2 afin d’expliquer la technique et le pilotage de ses engins bizarres ainsi que parler des autres appareils comme je l’ai fait avant l’arrivée du Général Alban. Il serait également bon de faire une petite conférence sur un sujet bien déterminé concernant les hélicos à une fréquence à définir. Possédant plus de 200 films sur le sujet une projection pourrait se faire en même temps. J’ai eu l’opportunité de faire cette expérience au Musée et cela avait amené du monde j’ai eu même des reproches de personnes qui n’étaient pas informées de cette demi-journée.
Depuis 1987, il n’y a pas eu de Colloque sur les Voilures Tournantes et c’est bien dommage. Eurocopter organise pour sa part régulièrement des réunions de travail mais n’y ont accès que quelques privilégiés. Hors en 1987, cela se faisait sur trois jours et pratiquement tous ceux qui étaient, soit, concernés directement, militaires ou civils, soit passionnés, y étaient acceptés. Les orateurs venaient de tous horizons et cela permettait une diversification des sujets. Enfin pourquoi ne pas envisager un salon de l’hélicoptère une fois tous les deux ans en alternance avec le Salon ?
Au niveau maquettes, les constructeurs, à mon avis seront preneurs.
CONCLUSION : Je suis donc prêt à reprendre du service étant à la retraite depuis plus d’un an. Ma passion est intacte, et de plus sillonnant la France et les pays limitrophes je peux aller voir sur les terrains si des matériels peuvent nous intéresser.
Colombes, le 10 Mai 2005
Jean-Marie POTELLE
Papycoptère