Au frère disparu

Publication : 12/01/2021 Auteur(s) : Francis

Tous les acteurs et passionnés du secours en montagne connaissent l’histoire Epave du Sikorsky H-34 N°377 crashé dans le massif du Mont-blanc - Photo DRtragique vécue en décembre 1956 par les deux jeunes alpinistes Jean VINCENDON et François HENRY qui entraîna la réorganisation des secours à Chamonix (voir ci-dessous).

Nombreux sont ceux qui, en fin d’année, en survolant le Grand-Plateau près du sommet du mont Blanc, pensent à ces deux jeunes qui moururent gelés après avoir rencontré leurs malencontreux sauveteurs.

Déneigement de l'épave du Sikorsky H-34, le 20 mars 1957 - Photo DR Paris MatchIl y a quelques mois, la chamoniarde Josée de Vérité ayant eu l’occasion de faire connaissance avec le frère de François HENRY, a recueilli son souhait de pouvoir posséder un jour une pièce de l’hélicoptère qui s’est crashé dans le massif du Mont-Blanc au cours de cette tentative de secours.

 Mission de récupération du moteur par le CELAG, le 28 octobre 1978 - Photo DR CELAGIl est émouvant de constater que tant d’années après la disparition d’un proche, un tel désir puisse encore être tenu à cœur. Alors comment ne pas s’efforcer de participer et de s’investir dans une telle recherche ?

Il faut préciser qu’initialement, le commandant Le Gall, en charge de la mission, avait prévu de dynamiter l’épave de l’hélicoptère afin d’éviter d’attirer, en ce secteur crevassé, d’éventuels curieux...
Cependant, dans un article du Monde daté du 21 mars 1957, on découvre qu’en raison de la neige très dure, il y aura impossibilité de dégager et de faire sauter la carcasse de l’appareil.

C’est donc en juillet 1973 que le moteur (Wright R-1820) a été retrouvé, "recraché" par le Le petit engrenage provenant du mécanisme interne de la célèbre "relique". Cette pièce munie de son palier en bronze numéroté (LJ-01 BRLD 127552 G 2), Sikorsky H-34 N°377 - Photo F. Delafosseglacier des Bossons. Il a été descendu dans la vallée, le 28 octobre 1978, par les bénévoles du Centre d’Etudes et de Loisirs Aérospatiaux de Grenoble (CELAG) avec l’aide d’un gros appareil biturbines SA-330 Puma de l’armée de l’Air.

J’ai pu, avec la complicité de quelques amis, récupérer un petit engrenage provenant du mécanisme interne de la célèbre "relique". Cette pièce munie de son palier en bronze numéroté (LJ-01 BRLD 127552 G 2), a été démontée sur l’embiellage du moteur de 9 cylindres en étoile qui équipait précisément l’hélicoptère Sikorsky H-34 N°377 accidenté le 31 décembre 1956 en tentant de porter secours aux deux jeunes victimes.

Elle sera envoyée dans un premier temps à Chamonix, puis aux Etats-Unis auprès de son destinataire Jean HENRY, résidant à Los Angeles. Nul doute que son émotion sera grande, sachant que la réalisation de son souhait n’était pas évidente.

Francis DELAFOSSE

Conséquences
Cette tragédie mondialement médiatisée a fait prendre conscience aux autorités qu’il fallait trouver une solution pour sortir du manque d’organisation des secours existants et créer des organismes sous la responsabilité de l’Etat.
Une circulaire ministérielle du 21 août 1958 réglemente le secours en montagne pour qu’il devienne un véritable service public Francis Delafosse étudie la pièce du moteur du Sikorsky H-34 N°377 - Photo F. Delafosse sur l’ensemble des massifs montagnards de France. Deux administrations seront désignées pour cela, tout d’abord les unités de CRS en 1958, puis la gendarmerie, trois années plus tard.

De nos jours, malgré les fabuleux progrès techniques et opérationnels réalisés dans le domaine du secours héliporté, malheureusement rien ne nous permet d’affirmer que ce type de drame ne puisse jamais se reproduire.

Portfolio

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