Par Jean-Luc Ganivet, fils d’André Ganivet
C’était dans les années 50 (1952 ou 53), l’avion était le Morane Saulnier MS 315 "de papa" sur lequel il avait changé les roues et adapté des roues avec freins ainsi qu’une roulette de queue.
Ce jour-là, il y avait effectivement du monde pour une sorte de meeting de l’aéroclub Louis Rouland, maman et moi qui l’accompagnons toujours au terrain de la Fare-les-Oliviers (13).
Papa devait faire une exhibition d’acrobaties prévue avec loopings, renversements, tonneaux, ... et avait prévu de se poser "hélice calée".

Pour rappel, le terrain de la Fare n’avait pas (surtout à cette époque), comme la plupart des terrains, de piste déterminée.
Papa arrive de gauche (côté Vitrolles), impeccable, parallèle et face aux hangars où il y avait le public. Jugeant qu’il était long pour se poser juste devant les hangars, il exécute un "S" au ras du sol… et décroche, les roues avant touchent le sol et l’avion se met en "pylône". Sous le choc, la lanière du casque de Papa casse et roule au sol… maman croit alors que c’est la tête de papa !
Papa est descendu avec précaution, certes gêné de cette erreur de pilotage "perfectionniste". Il a été sanctionné :

– « Ganive ! , comme on l’appelait, tu es condamné à réparer "ton" avion ! »

Il y avait heureusement peu de dégâts et l’hélice calée avait empêché le retournement de l’avion…

Sous le souffle de la Gazelle - Équipage Boulet-Ganivet
Cet exercice avait pour but de vérifier la stabilité de la Gazelle (pré-série 04 immatriculée F-ZWRK) en stationnaire à basse altitude. Il fut ainsi planifié un essai de sauvetage en hauteur au bout d’une échelle de pompiers, par exemple.

André Ganivet devait se hisser dans la Gazelle depuis le sommet de l’échelle et cela à plusieurs reprises... Il a failli chuter, probablement à cause du souffle rotor important et par l’absence de harnais de sécurité !

D’un commun accord, la décision la plus raisonnable était d’interrompre cette manœuvre du fait de sa dangerosité...