Fantasticable en hélico

Un article de Bruno Susset

Publication : 31/05/2007 Auteur(s) : Bruno Susset

Le vent a perturbé hier les opérations d’installation du câble de la tyrolienne géante en cours de construction à La Bresse chez Bol d’Air Aventure.

Les oscillations de l’hélicoptère qui négocie son atterrissage sur une étroite plate-forme au bord de la route qui mène à la Schlucht laissent deviner
que le pilote est aux prises avec de fortes bourrasques de vent. « 70 km/h au moins », confirme Sébastien Blugeon, aux commandes de l’Ecureuil B3, « le plus puissant de la gamme », dépêché dans les Vosges par la société Blugeon Hélicoptères créée par son père à Morzine, en Haute-Savoie.
« Si tout va bien, il faut à peine quinze minutes pour dérouler le câble », assure Sébastien Blugeon - Photo Michel LaurentIl fait un temps de chien sur les hauteurs de La Bresse, noyées dans le crachin et le brouillard. Dans les locaux de Bol d’Air Aventure, tout le monde retient son souffle. Régis Laurent, le patron des lieux, comme Philippe Voirin, de la société gérômoise Aerofun, qui a conçu le Fantasticable dont sera bientôt doté le parc des aventuriers exploité par Bol d’Air Aventure.

3.600 heures de vol
Pour déployer le câble de cette tyrolienne géante de 1.300 m, pas d’autre solution en effet que de recourir à des moyens aériens. Mais c’était sans compter avec les caprices de la météo vosgienne. « Je suis parti le matin de Bourg Saint Maurice. J’ai été bloqué par la brume du côté de Gérardmer avant de pouvoir atteindre La Bresse », raconte Sébastien Blugeon.
Quatre ans d’expérience en tant que professionnel et déjà 3.600 heures de vol dans le domaine du levage et du treuillage par hélicoptère. Un pro. Mais modeste. « Mon père, lui, a plus de 19.000 heures de vol ! ».
Pour ces spécialistes, la mission d’hier relevait quasiment de la routine. Il
s’agissait de dérouler un câble précurseur de 10 mm de diamètre entre la
station de départ du Fantasticable, situé chemin de Séchemer et, 120 m plus bas, la gare d’arrivée, au pied de la Moselotte et des installations de Bol d’Air Aventure. Gare d’arrivée impressionnante, puisque juchée sur une tour en bois de plus de quinze mètres de haut, dont la construction
à elle seule a constitué une performance. « Il n’y a pas d’accès, pas moyen d’utiliser une grue » raconte Régis Laurent. « Il a fallu se débrouiller avec des palans, des treuils... ».
L'Ecureuil B3 de la société savoyarde Blugeon Hélicoptères a dû renoncer à installer le câble, mais a néanmoins assuré le transport d'éléments de la gare d'arrivée au sommet de la tour en bois de 15 m, plantée au bord de la Moselotte - Photo Michel LaurentObjectif atteint ! Avec seulement quatre jours de retard sur le calendrier initial pour dresser la structure supportant le système de freinage des chariots sous lesquels seront suspendus les utilisateurs de la tyrolienne déboulant des hauts à 100 km ! de moyenne (des pointes à 120 sont annoncées !).

Délais tenus
« Si tout va bien, quinze minutes suffisent pour dérouler le câble », poursuit Sébastien Blugeon. Assisté dans ce travail de précision par un mécanicien assis en place gauche de l’hélico et dont il suit les instructions. Le vent soufflant hier dans la montagne n’a toutefois pas permis de mener à bien cette opération remise à ce matin très tôt. En revanche, l’hélicoptère a néanmoins effectué deux rotations pour déposer au sommet de la tour d’arrivëe un chargement de poutres en bois, ainsi que la plate-forme élévatrice permettant aux utilisateurs du Fantasticable de rejoindre le plancher des vaches. Par la voie des airs encore, les portiques de la gare de freinage seront déposés aujourd’hui au sommet de
la structure, en deux chargements de 800 kg. « Car la capacité maximale d’emport de l’Ecureuil n’est que de 1,4 tonne », précise le pilote
savoyard. Imperturbable malgré le déchaînement des éléments. Une sérénité de bon augure pour boucler dans les délais cet important chantier représentant un investissement de 450.000 €. « Le câble de 10 mm tiré grâce à l’hélico, nous installerons ensuite le câble définitif de 22 mm de diamètre (4 tonnes !), mais au moyen de treuils », indique Philippe Voirin.
Si bien que les premières descentes sont toujours programmées pour le 23
ou le 25 juin prochain. Bruno SUSSET source
Merci à Michel Laurent pour ses clichés pris à l’occasion de cette mission.

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