Un peu d’Histoire…
Le motoriste pyrénéen Turboméca est depuis plus de 80 ans le principal fournisseur de moteurs d’avions et d’hélicoptères français et étrangers.
La société fondée en 1938 par Joseph SZYDLOWSKI a commencé son expansion en construisant des compresseurs centrifuges pour moteurs d’avions.
De prime abord installé à Mézières-sur-Seine, elle se délocalise en 1940 pour s’implanter à Saint-Pé-de-Bigorre, près de Lourdes dans les Pyrénées, mais n’y restera que jusqu’en 1942 pour créer une usine à Bordes à proximité de Pau.
C’est à partir de là que tout va commencer.
Après la création de turbine à gaz, de turbo compresseurs et de turbos-réacteurs, le premier propulseur installé sur une voilure tournante fut une turbine à gaz "Arrius II" montée sur l’hélicoptère SO 1120 Ariel III, c’était en 1951. La même année, de nombreux moteurs furent produits, dont le célèbre turbomoteur "Artouste II" produit en grande série qui équipa la première Alouette II dès 1955.
Dès lors, le motoriste ne cessa ne se diversifier en produisant de nombreux propulseurs aéronautiques, mais pas que, puisque Turboméca à propulsé une automobile : la célèbre "Etoile filante "de Renault avec une turbine "Turmo I" en 1951, et le rail, avec l’Aérotrain "Bertin" en 1962, et le prototype du TGV doté avec le "Turmo III" en 1972.
Il serait trop long ici de raconter les huit décennies de Turboméca, mais, côté giraviation, il faut savoir que de nombreux constructeurs d’hélicoptères étrangers ont été motorisés par la France, comme Sikorsky, avec le S-52 doté d’un Artouste 1, le premier H-34 Bi-Bastan et les
S-70 et S-76 mus par des RTM 322, tout comme l’Agusta Westland EH101 Merlin, ainsi que le constructeur germanique Bolkow qui a équipé son modèle 108 d’un "Arrius 2B", et de l’hélicoptère indien "ALH" de deux TM 333.
L’A109 Power d’Agusta (Leonardo maintenant), était motorisé par deux "Arrius 2K1", et le Rooiwalk (à base de mécanique Puma) produit par l’Afrique du Sud, par deux "Malika 1K2", ainsi que deux Hydroptères Aerospatiale (bateaux volants) avec des "Marboré".
Donc, de l’Arriel, en passant par le Djinn, les Alouette, les Frelon, Super-Frelon, Puma et autres Dauphin, Gazelle, Ecureuil, Tigre et NH90, nos hélicoptères français ont largement contribué à la réussite du groupe Turboméca devenu Safran Helicopters Engines en 2018, patronyme, qui, à mon avis est moins agréable à l’oreille que son appellation française originelle, mais cela n’engage que moi.
Les visiteurs du Musée de l’Aviation de Saint-Victoret pourront découvrir la plupart de ces moteurs sur les appareils mêmes dont ils sont équipés, ou seuls exposés dans la "Salle des mécaniques". Un patrimoine bien conservé !
Vos commentaires
# Le 5 février 2021 à 12:02, par Jean-Louis ESPES En réponse à : La société TURBOMECA bien présente au Musée de l’Aviation de Saint-Victoret
Comme à son habitude Daniel nous gratifie d’un joli condensé de l’épopée "TURBOC"... Le musée de St Victoret peut s’enorgueillir d’y présenter
des éléments historiques d’importance. Et celà à moins de 2 nautiques de la capitale mondiale de l’Hélicoptère ! Merci Daniel et bravo...
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# Le 14 février 2021 à 11:02, par Philippe Boulay En réponse à : La société TURBOMECA bien présente au Musée de l’Aviation de Saint-Victoret
Super papier, Daniel. Merci pour cette revue qui nous rappelle non seulement que le moteur est essentiel au vol des hélicoptères, mais encore que le constructeur français a su développer une expertise unique en la matière, et combien le musée d’aviation de Saint-Victoret est un lieu magique pour alimenter notre mémoire !
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# Le 21 février 2021 à 11:22, par lionel "ecspotter" En réponse à : La société TURBOMECA bien présente au Musée de l’Aviation de Saint-Victoret
Bravo Daniel , tu as réussi un joli survol de la synergie entre le motoriste et l’avionneur. Et un coup de projecteur sympa sur un musée dynamique .
Amitié !
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