Tiphaine M, première femme mécanicienne aéronautique en gendarmerie

lundi 8 mars 2021

8 mars : la journée internationale des droits des femmes
Rencontre avec la lieutenante Tiphaine M, première femme mécanicienne aéronautique en gendarmerie et première femme officier dans les Forces aériennes de la gendarmerie nationale.
Dès son plus jeune âge, le milieu de l’aéronautique l’attirait. Son père parachutiste dans l’armée n’y est pas pour rien dans cette passion !
Dès l’obtention de son baccalauréat, elle a postulé dans l’aviation légère de l’Armée de terre pour devenir pilote. Mais elle a essuyé un refus. Le métier était déjà difficile d’accès pour les hommes, quant aux femmes, cela était quasi impossible. La lieutenante Tiphaine M. a une volonté qui déplace les montagnes.

CFAGN : Avez-vous renoncé à votre rêve de devenir pilote ?
Lieutenante Tiphaine M : oui et non !
La passion des hélicoptères a été plus forte que tout. Le CIRAT (Centre d’information et de recrutement de l’armée de terre) m’a proposé une alternative et m’a orientée vers la mécanique aéronautique pour rester dans le milieu des hélicoptères. Je suis devenue mécanicienne cellules et moteurs, et de surcroit aussi la première femme mécanicienne sur hélicoptère en gendarmerie (2003). Ayant été "refoulée" par l’aviation légère de l’Armée de terre en tant que pilote, j’ai donc choisi de devenir pilote de ligne dans le civil. Métier que j’ai exercé en 2015-2016 avant de revenir au sein des Forces aériennes de la gendarmerie nationale.

CFAGN : Quelle est votre formation ?
Lieutenante Tiphaine M : Je suis issue de l’école d’Issoire (Ecole Nationale Technique des Sous-Officiers d’Active, ENTSOA) pour la formation militaire et technique, puis j’ai fait mon stage d’application à Bourges (Ecole supérieure d’application du matériel ESAM) avant de rentrer en gendarmerie. Puis j’ai effectué ma formation de mécanicien de bord au groupe instruction de Cazaux.
En janvier 2017, j’ai obtenu le concours des officiers de Gendarmerie rang et le grade de lieutenante par la suite.

CFAGN : Quel est votre souvenir le plus marquant ?
Lieutenante Tiphaine M : j’ai eu la chance d’effectuer plusieurs secours dont un en particulier me reste en mémoire, car il a été couronné d’une lettre poignante de la victime nous remerciant. Nous sommes en pleine saison estivale quand l’hélicoptère basé à Lannion est engagé sur la disparition d’un homme parti en mer. La météo s’étant fortement dégradée, la famille est inquiète et nous sommes le dernier moyen capable de lui venir en aide. Nous décidons de décoller et retrouvons en quelques minutes, le bateau échoué sur un rocher. Par chance, la mer n’est pas encore assez montée et permet à l’homme de se tenir debout sur une partie du rocher. Rapidement, nous hélitreuillons notre plongeur aux côtés de la victime en hypothermie afin de la prendre en charge. Remontés au treuil, un par un, l’hélicoptère extirpe en quelques minutes la victime et le plongeur d’un piège qui aurait pu entraîner un drame et transfère la victime au centre hospitalier.".

CFAGN : Est-ce un atout d’être une femme ? Comment est-on accepté dans un monde d’hommes ?
Lieutenante Tiphaine M : J’ai dû comme les autres montrer de quoi j’étais capable. Il n’était pas imaginable que l’on me fasse de cadeaux. On a exigé de moi ce que l’on demande à tous ceux qui postulent comme mécanicien. Il me fallait être, comme eux, professionnel.

CFAGN : Quel est l’hélicoptère sur lequel vous aimez travailler ?
Lieutenante Tiphaine M : L’EC 135 et l’EC 145 qui sont les dernières générations d’hélicoptère en gendarmerie. Source

Vos commentaires

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.