Même après 40 ans aux commandes d’un hélicoptère, ces pilotes « ne se lassent jamais » de la vue depuis le ciel

mardi 6 juin 2023

Les hauteurs de nos villes fourmillent de vie et d’activité, parfois surprenantes. A Strasbourg, les pilotes de la Sécurité civile enchaînent les vols et les situations d’urgence
Combinaison ajustée, démarche chaloupée, regard assuré. Claude Schahl, 56 ans, Claude Schahl, pilote de l'hélicoptère de la sécurité civile Dragon 67. Strasbourg le 12 mai 2023 - Photo G. Varela / 20 Minutesn’a pas une vie comme tout le monde. Lui, il la voit d’en haut, généralement entre 300 et 500 mètres d’altitude, tous les jours ou presque. Pilote d’hélicoptère depuis près de 40 ans, dont la moitié aux commandes de l’hélicoptère rouge et jaune Dragon 67 de la Sécurité civile, il vibre, tout comme son équipe, à chaque appel téléphonique qui requiert leur assistance depuis la base de commandement située à l’aéroport de Strasbourg-Ebtzheim.

L’intervention d’urgence, celle qui sera peut-être déterminante pour la victime, c’est son quotidien. A peine sa combinaison enfilée en ce début de journée, qu’un coup de téléphone retentit. Dans le hangar où est stationné un EC 145 récemment révisé et rutilant, toute l’équipe se fige. Il va falloir y aller, Dragon 67 est attendu rapido à Bischwiller, petite commune à une trentaine de kilomètres de la capitale alsacienne. Sorte de « chirurgien du ciel », ancien pilote d’hélicoptère dans l’armée pendant une vingtaine d’années, Claude reste calme, inspecte rapidement mais précautionneusement sa monture, enfile son casque, avant de lire avec méthode la check-list… L’équipage embarque, le rotor est lancé. Il n’a fallu que quelques minutes pour voir le Dragon 67 aller sauver une vie.

Trois missions par jour en moyenne
Un travail d’équipe, dans des conditions extraordinaires pour un quotidien presque ordinaire mais avec une responsabilité qui au final, lui revient, à lui seul : celle «  Claude Schahl, pilote de l'hélicoptère de la sécurité civile Dragon 67. Strasbourg le 12 mai 2023 - G. Varela 20 Minutesd’assurer la sécurité de son équipage avant tout », rappelle Claude Schahl. A savoir, celle de son mécanicien de bord, « sans qui un hélicoptère ne vole pas », d’un médecin urgentiste et de l’infirmière qui lui font une totale confiance. Et cela au moins trois missions par jour en moyenne, de jour ou de nuit, témoigne le pilote.
Et de la confiance, il en faut comme ce fut particulièrement le cas fin 2018, lors d’un sauvetage particulièrement spectaculaire, sur la cathédrale de Strasbourg. Ce jour-là, son collègue, le pilote et commandant de la base Olivier Engli, un des quatre pilotes Dragon 67 se relayant jour et nuit, avait été appelé pour venir en aide à une personne âgée ayant fait un malaise cardiaque après avoir monté les 332 marches de l’édifice qui mènent à la plateforme de la cathédrale. « J’étais positionné en vol stationnaire, quasiment au niveau de la pointe de la flèche et à moins d’une quinzaine de mètres latéralement d’elle afin d’être vertical à la plateforme où se trouvait la victime », détaille Olivier Engli.

De quoi voir les bâtiments de la ville comme nul autre ? Pas vraiment. Pour cet hélitreuillage, « il a fallu descendre le câble à son maximum, environ 90 mètres, raconte le pilote, et donc moins de repères au sol. Dans ce cas-là, la flèche, comme tout bâtiment haut, sert de repère au pilote pour maintenir sa verticalité, pour qu’elle soit très précise ». Une situation rarissime reconnaît le pilote.

« On ne regarde pas la ville de la même façon »
« Souvent, dans les villes moyennes, on trouve un terrain de sport, un stade de foot, pour se poser. Mais tout ce qui est grandes villes, on a toujours un œil particulier pour savoir où se poser. On ne regarde pas la ville de la même façon que tout le monde.  » Le danger venant surtout du souffle important de l’hélicoptère qui déplacerait avec violence des objets, du mobilier au sol et qui pourraient détruire ou blesser les gens au sol, précise Olivier Engli. Aussi, à Strasbourg, si l’hélicoptère survole souvent la ville, c’est pour se poser sur l’un des deux héliports du Nouvel hôpital civil ou du CHU de Hautepierre.

« Conscient de cette chance », il l’assure : « on ne se lasse pas, jamais » de cette vue depuis le ciel. De jour comme de nuit d’ailleurs : avec les lumières de la ville, c’est merveilleux. Et de se rappeler quelques vols d’évacuation sur Paris à basse altitude : « Voir la tour Eiffel s’illuminer, avec son phare au sommet, les bâtiments, c’est un moment magique » assure Olivier Engli. Source : 20minutes.fr

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