« Ma première mission : se poser sur un phare »

jeudi 17 octobre 2013

À 82 ans, Lucien Labous a été le premier chef de base de la Protection civile à l’aéroport de Pluguffan. Pour les 50 ans de la base, il plonge dans ses souvenirs.

Portrait
Le 1er juillet 1963, Lucien Labous, alors âgé de 32 ans, est promu chef de la toute Lucien Labous, alors âgé de 32 ans, est promu chef de la toute nouvelle base de la Sécurité civile dans le Finistère, à Pluguffan. Il volait sur une Alouette II, ici sur l'Alouette 2 F-ZBAN Protection civile - Photo DRnouvelle base de la Protection civile dans le Finistère, installée à Pluguffan. Elle devient la cinquième base créée sur les 23 que compte aujourd’hui le Groupement d’hélicoptères. « Je venais de faire un stage à l’école de spécialisation de l’aviation légère de l’Armée de terre à Dax. À la sortie de ce stage, j’ai été affecté à la Sécurité civile à Pluguffan. C’était alors une base détachée de Lorient. »

Une cabane allemande comme base
Auparavant, Lucien était officier CRS. Il n’avait alors que très peu d’heures de vol à son actif. « J’appréhendais la mission. On peut clairement dire que nous étions lâchés dans la nature, sans expérience. Ce n’est pas trop rassurant lorsque l’on se dit que l’on doit porter assistance. »

La première base était construite sur un plancher en bois. « C’était une vieille cabane allemande qui venait de Brest. La fougère passait au travers du plancher. Pour éviter d’être envahi, on avait installé du lino au sol. Les pilotes avaient peint les murs. C’était un peu notre seconde maison. »

Et il se souvient encore très bien de sa première mission. « Nous venions d’être appelés pour Nividic, le phare situé au large de la pointe de Pern, à l’ouest de l’île d’Ouessant. À l’époque, la Protection civile ne ravitaillait pas les phares. Mais là, nous devions transporter un technicien des Phares et Balises sur zone. Il devait changer une lampe. Nous nous posions sur le haut du phare sans couper le moteur. 45 minutes après, on revenait le chercher. C’était mon premier vol opérationnel et je ne m’étais jamais posé sur un phare ! »

Lucien Labous a exercé cette première mission avec la peur au ventre. « De toute façon, nous n’avions pas le choix. Dans ce cas-là, on ne ferme surtout pas les yeux et on stationne assez haut. »

Les vols « coqueluche »
Le ciel du Finistère, cet amoureux des hélicoptères le connaît par cœur. « On ne vole jamais très haut donc on a le temps d’apprécier le paysage. » Justement, les vols en hauteur étaient réservés à une mission particulière, les vols pour soigner la coqueluche. « Nous pouvions soigner les enfants atteints par cette maladie longue nommée la « toux des cent jours », lors d’un passage en altitude, à au moins 2 500 mètres. »

À bord d’une Alouette II, le secouriste des airs se faufilait partout. Mais aujourd’hui, il est bien loin le temps où la personne secourue était prise en charge à l’extérieur de l’hélicoptère. « Aujourd’hui, je serais incapable de voler sur Dragon 29. C’est un bijou technologique. Je suis monté une seule fois dedans. Je laisse ça aux nouveaux professionnels. »

Lucien et les anciens autres chefs de base se retrouveront samedi, à Pluguffan pour fêter comme il se doit l’anniversaire. Source : ouestfrance.fr

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