Vol de nuit dans l’œil d’aigle de la gendarmerie

jeudi 8 juillet 2010

Ultra-discret et performant. Depuis huit mois, les gendarmes bretons peuvent compter sur l’EC 135. Un hélicoptère doté d’une caméra capable de lire une plaque d’immatriculation distante de 2 km !
Reportage
Erik Le Bihan, l'opérateur caméra dans l'hélicoptère - Photo Ouest-France 22 h, base aérienne de la gendarmerie, à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes. Dans le cockpit de l’hélicoptère EC 135, le commandant Fabien Glemet et son copilote achèvent la check-list. Les quatre pales du rotor principal brassent déjà l’air chaud de la nuit. Et malgré son poids de près de 3 tonnes, l’hélicoptère quitte le sol avec une impressionnante légèreté pour gagner son altitude de transit, à environ 500 m d’altitude.

« Nous allons appuyer une opération de la gendarmerie sur le secteur de Cap Malo, au nord de Rennes », explique le commandant. Au poste arrière, Erik Le Bihan, mécanicien et opérateur, a pris les commandes de la caméra ultra-sophistiquée installée à l’avant de l’hélicoptère, sur le patin droit. « La nuit, on passe en vision thermique. »

Sur l’écran en face de lui s’affiche une image d’une remarquable définition. « À l’aide de cette commande que je tiens en main, je peux zoomer ou demander à la caméra de suivre automatiquement un objectif, quelle que soit la position ou la trajectoire de l’hélicoptère. »

Test sur une voiture circulant sur la RN137 en direction de Saint-Malo. La caméra zoome sur le véhicule, distant de plus de 2 km. « Là, on voit bien que le conducteur porte sa ceinture et on peut lire sa plaque d’immatriculation », précise l’opérateur. Un conducteur qui est à mille lieux de penser qu’il est observé aussi précisément !

Opérationnel en 15 minutes
Quelques minutes plus tard, toujours à l’altitude de 500 m, l’hélicoptère arrive au-dessus de Cap Malo. Sous lui, des gendarmes procèdent à des contrôles routiers. Toujours rivé à l’écran de sa caméra, Erik Le Bihan scrute les lieux. « C’est quoi cette camionnette sur le côté ? On allume le projecteur. » Le pilote glisse vers le nouvel objectif et met en marche le puissant projecteur installé sur le patin gauche. « Avec ça, on peut éclairer un terrain de football à une distance de 300 m. » Le faisceau lumineux télécommandé perce la nuit et éclaire la zone. « Il a un rôle très dissuasif », affirme le commandant. Rien à signaler et l’hélicoptère poursuit sa patrouille en retournant sur Rennes, invisible dans la nuit.

« Si besoin, on peut intervenir là où notre présence est requise. Sur des opérations de surveillance d’événements comme des festivals ou des opérations de sécurisation... », précise le commandant. « Le week-end dernier, nous avons par exemple participé à la recherche du petit Nicodème. Notre caméra thermique pouvant balayer de grandes surfaces rapidement et trouver un corps. » Ou surprendre des trafiquants de drogue en plein deal.

23 h. Retour à la base. L’équipage peut redécoller sur alerte en moins de quinze minutes. Samuel Nohra source

Reportage Ouest-France

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