Un hélico contrôle 3 300 km de lignes électriques
lundi 5 juillet 2010
Pendant un mois et demi, ERDF a survolé l’Anjou. Pour vérifier l’état de son réseau électrique. Et intervenir là où une anomalie pourrait provoquer une panne de courant.
Pourquoi ? Comment ?
Pourquoi utiliser un hélicoptère ?
Question de temps. Pour contrôler les 3 300 km qui alimentent 242 communes, il faudrait, à pied, plus de 9 mois ! Avec l’hélicoptère, six semaines suffisent. À raison de 6 heures de vol par jour, l’équipage contrôle 180 km de lignes 20 000 volts. « C’est un réseau qui tourne beaucoup, constate Grégory Barbier, le pilote d’Air Touraine. Mais il est de bonne qualité. »
Comment procède-t-il ?
L’équipage se compose d’un pilote, d’un navigateur et d’un observateur technique. « Il faut un oeil très exercé. » L’hélicoptère, un Bell 206, vole à moins de 3 m des lignes, à une quinzaine de mètres d’altitude. « La vue est imprenable. Du sol, on n’en verrait pas autant. C’est une très grande aide », confirme Patrick Cornu, agent ERDF.
Quelles précautions ?
Ces vols exigent beaucoup de précision et de technicité. « Le pilote doit avoir fait au moins 2 000 heures de vols et 200 heures sur le type de machine », détaille Grégory Barbier. Il faut également limiter les nuisances : « Nous évitons, autant que possible, de survoler les troupeaux, les fermes et les habitations. »
Cela revient-il cher ?
Il faut compter 20 € du kilomètre. Soit un peu plus de 60 000 € pour l’opération en cours. Ne vaudrait-il pas mieux enfouir les lignes, notamment face aux intempéries ? « Nous enfouissons les lignes en zones boisées. Mais financièrement, c’est colossal, assure Sébastien Gaudré, adjoint au directeur d’ERDF. Et au final, c’est toujours le client qui paie ! »
Quelles sont les anomalies ?
Les contrôles portent sur les fils électriques : « Nous parlons de conducteurs dont des brins cassés peuvent toucher une masse ou un autre conducteur et provoquer une panne. » Sur les isolateurs : « Le verre s’est fêlé ou a explosé sous l’effet du froid, du vent ou d’un coup de fusil de chasse. » Sur les armements : « Ils supportent les lignes et peuvent être tordus. » Sur les parafoudres : « Des cylindres qui se posent juste avant les transformateurs. » Sur les élagages : « Il faut couper les branches trop près des fils. »
Quand interviennent les techniciens ?
Chaque défaut identifié est répertorié, avec son point GPS. À l’issue du diagnostic, un plan de maintenance préventive est élaboré. « Nous traitons d’abord les urgences. Mais il peut y avoir un programme de maintenance lourde. Dans ce cas, on repart avec du neuf, pour 30 ou 40 ans ! » La totalité du réseau angevin a droit à un survol tous les quatre ans. Jean-Michel Hansen source