Le dernier vol de l’un des hélicoptères Super Frelon

mercredi 5 mai 2010

L’un des quatre derniers hélicoptères Super Frelon encore en activité a effectué hier une ultime escale à la base navale avant de rejoindre le musée.
Un bruit sourd en provenance de l’embouchure, puis un hélicoptère hors normes qui fait son apparition dans l’axe des flots. Après un large virage au-dessus du coude du fleuve, l’impressionnant appareil s’approche en crabe de l’héliport, avant de s’y poser au milieu d’une poussée de souffle qui balaie tout ce qui traîne alentour.
L’un des quatre derniers Super Frelon de la Marine nationale vient de se poser sur la base navale de l’Adour. C’était hier, en milieu d’après-midi, sous un ciel plombé et un vent glacial à faire frissonner le marin le plus endurci. Une ultime escale pour cet engin qui rejoindra ce mercredi le Conservatoire de l’air et de l’espace à Bordeaux-Mérignac afin d’y couler une paisible retraite.
Le pilote du dernier vol, Olivier Mabille, et le commandant de la base navale, Thibault Collin - Photo Patrick Bernière Piloté par le lieutenant de vaisseau Olivier Mabille, l’engin était parti hier matin de la base de Lanvoéc-Poulmic dans le Finistère et s’était posé dans un premier temps à l’usine Turbomeca de Tarnos. Première étape de cette journée d’adieu, histoire de saluer le fabricant historique du moteur de l’appareil.
À son bord, treize hommes, dont les sept qui composent l’équipage habituel d’un tel engin, ainsi qu’une équipe de six techniciens qui accompagneront son installation définitive au musée. Il totalisera à l’arrivée plus de quatre mille heures de vol et près d’un demi-siècle d’existence, puisqu’il avait effectué sa première sortie en décembre 1962… Une autre époque.
Ainsi s’achève en tout cas l’histoire d’un appareil mythique. Le Super Frelon est en effet l’hélicoptère militaire le plus grand jamais construit en France. Ses dimensions donnent le vertige. 24 mètres de long, un poids de 13 tonnes, des pales d’une envergure de 18 mètres et, à l’intérieur, 27 places assises. Même le Caracal, le plus gros porteur actuellement utilisé par l’armée, ne possède pas ces références.

Le Saint-Bernard des mers
Celui qui s’est posé hier à Anglet peut en outre s’enorgueillir d’avoir contribué à sauver la vie de plus de 2 500 personnes, conformément à l’une de ses missions principales, le sauvetage en mer. Comme l’ensemble des appareils du même type, on l’appelait d’ailleurs le Saint-bernard des mers.
Mais l’histoire des Super Frelon est aussi faite de bien d’autres épreuves. Il a servi notamment dans l’hélitransport opérationnel, le contre-terrorisme maritime, l’appui aux commandos de marine et aux troupes du GIGN. Exclusivement dédié à la Marine nationale, il a fait le tour du globe et servi sur tous les fronts des dernières décennies : Koweït, Irak, ex-Yougoslavie…
Une trentaine de Super Frelon ont été mis en service depuis les années 60, ils ont totalisé 135 000 heures de vol. Désormais, cet engin est remplacé par des hélicoptères de type NH 90, dont les trois premiers exemplaires seront livrés à Lanvéoc en 2011. Dans l’immédiat, le dispositif de sauvetage en mer et de surveillance des façades maritimes reste assuré par des Dauphin et des EC 225.
Les trois autres Super Frelon encore en activité prendront également leur retraite ces jours-ci, respectivement au musée de l’Air et de l’espace du Bourget, au musée de Rochefort et au musée de l’Hélicoptère de Dax. Philippe Hemmert source

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