Super-Frelon. Prêt à entrer dans la légende

jeudi 15 avril 2010

Le « Super » fera ses adieux un peu avant la Jeanne-d’Arc. Courant mai, la Marine se séparera d’un autre mythe. L’hélicoptère emblématique du sauvetage maritime français effectue ses dernières alertes.
On n’entendra plus le bourdonnement caractéristique du Super-Frelon s’arrachant de Lanvéoc avec ses 3 tonnes de carburant et ses sept hommes d’équipage. Le mythique hélicoptère lourd de la Marine vit en ce moment ses toutes dernières alertes. S'il ne reste actuellement que quatre Super-Frelon à Lanvéoc, ils sont tous en ligne et capables d'assurer les alertes. Ils effectueront leurs adieux, dans l'après-midi du 29avril, en formation groupée au-dessus de Brest - Photo Stéphane Jézéquel Celui qu’on surnomme affectueusement le « bus », referme 48 années de service (*). C’est surtout un appareil qui a marqué le monde maritime par ses capacités d’intervention en haute mer et le nombre de sauvetages réalisés (2.150 personnes hélitreuillées en Atlantique).

A l’aise dans la tempête
Le vent fort ne lui a jamais fait peur. Au contraire, le Super-Frelon a toujours redouté les grands calmes, sa masse demandant un maximum de puissance et le soutien du vent pour tenir le vol stationnaire. A Lanvéoc, les pilotes avaient même trouvé la parade pour embrayer au-dessus de 45 noeuds de vent et éviter de découper la carlingue avec les pâles flexibles à l’arrêt. Ils décollaient à l’abri d’un hangar. Le Super-Frelon s’envolait le plus souvent au coeur de la nuit dans des conditions partagées par une certaine Abeille... On a coutume de dire qu’il y a ceux qui ont piloté et volé sur Super-Frelon et les autres. L’appareil en impose de par sa taille et son poids (13t à pleine charge). Il marque les esprits par son rayon d’action (jusqu’à 175 milles nautiques, soit plus de 300km) mais aussi sa consommation (une tonne de carburant la première heure, 800kg par la suite). Réputé pour sa fiabilité, il n’a cependant pas été épargné par les crashes (le dernier sans gravité en 1995) et les accidents mortels, comme la tragédie de 1987 au large de la Corse (18 victimes).

Compliqué à piloter
Sensible au givre, l’appareil a surtout marqué les pilotes et les mécaniciens par la rusticité de ses commandes et de sa mécanique (trois turbines de 1.650 chevaux). Une vraie usine à gaz à piloter en appliquant des calculs d’apothicaires pour déterminer le volume de carburant à emporter afin de remplir la mission. Pilotage à l’ancienne, concentration maximum à bord d’un hélicoptère qui ne tolère aucune erreur, maintenance conséquente, esprit d’équipe, médicalisation possible à bord... C’est tout cela qui va manquer à la flottille 32F. Dans quelques semaines deux EC225, cousins germains de l’actuel Caracal (EC725) de l’armée de terre venu prêter main-forte depuis un an, arriveront à Lanvéoc. A terme, c’est le très attendu NH90 qui prendra le relais du sauvetage maritime, au cours de l’automne 2011. Stéphane Jézéquel source

* 99 appareils ont été produits et distribués à travers le monde. La France en a exploité 27.

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