Premier vol d’hélicoptère avec Galiléo

mercredi 24 mars 2010

Un premier vol d’hélicoptère, utilisant les signaux du futur système européen de localisation par satellites aux fins de navigation, vient d’être réalisé avec succès. Outre un guidage précis tenant compte du relief, le système informe aussi l’utilisateur sur la fiabilité des informations qu’il lui fournit.
Un tunnel virtuel dans l'espace qui guide le pilote vers son objectif - Photo Eurocopter, Stefan Haisch Le constructeur d’hélicoptères Eurocopter vient de réaliser avec succès un premier vol d’essai d’un hélicoptère EC145 sur la plate-forme de test et développement GATE (Galileo Test and Development Environment) située à Berchtesgaden, dans le sud de l’Allemagne.

Lors de cet essai en vol, les signaux du futur système européen de navigation par satellites Galileo ont été exploités pour la première fois par un hélicoptère aux fins de navigation. Pour cela, les signaux qui seront émis par Galileo ont été simulés par des antennes de transmission, des ‘‘pseudolites’’, installées sur six sommets montagneux entourant la plate-forme d’essais GATE.

Ce vol d’essai correspond à l’une des trois campagnes de démonstration menées dans le cadre du projet de recherche européen MAGES (Mature Applications of Galileo for Emergency Services). Ce projet, financé par l’Autorité de Supervision de Galileo (GSA), a pour objectif de démontrer les avantages des systèmes de géolocalisation EGNOS et Galileo pour les services d’urgence.

Une alternative au GPS américain
Dans le domaine des services de sauvetage héliportés, Galileo pourrait un jour entraîner un changement de paradigmes. En effet, il existerait alors un second système de navigation par satellites, indépendant du service GPS American Navstar, quoique compatible avec ce dernier, et par ailleurs susceptible, dans le cadre du service de sécurité Safety of Life, de fournir des informations relatives à la fiabilité du signal.

Combinée à des données précises et fiables relatives au relief et aux obstacles, ainsi qu’à des données de trafic actualisées en permanence, cette solution autoriserait le développement de nouvelles procédures de vol, qui permettraient aux hélicoptères de sauvetage de se poser à proximité immédiate du lieu d’accident, même en cas de météo difficile. Actuellement, de tels atterrissages ne sont possibles que si les conditions météorologiques autorisent le vol à vue.

Guidé par un tunnel virtuel
Au cours du vol d’essai, le pilote installé dans le cockpit de l’EC145 expérimental a utilisé un système de vision synthétique développé par Eurocopter, qui affiche en perspective le terrain en dessous et tout autour de l’hélicoptère. Le positionnement du terrain synthétique affiché s’appuie sur des données fournies par Galileo. Le pilote disposait d’une aide à la navigation supplémentaire, à savoir une symbolique spéciale de type ‘‘tunnel-in-the-sky’’ corrélée à la trajectoire de vol prévue. Ainsi, il a pu suivre en toute sécurité dans le relief montagneux la trajectoire prévue jusqu’à sa destination.

Dans le cadre de l’essai en vol, une ‘‘alarme d’intégrité’’ signalant l’un des satellites Galileo simulés comme étant défaillant a également été évaluée. À l’avenir, ces informations d’intégrité permettront à un système de navigation adapté d’informer le pilote qu’il peut être dangereux de poursuivre le vol lorsque la fiabilité des informations de navigation transmises par Galileo ne peut être garantie.

Un guidage automatique vers une personne en danger
Ce vol d’essai a également permis de démontrer d’autres solutions innovantes pour résoudre des problèmes connus. Par exemple, l’équipage de l’hélicoptère a pu voler directement jusqu’à un ‘‘pompier blessé’’ et le ‘‘sauver’’ grâce au transpondeur alimenté par batteries rechargeables dont il était équipé. Celui-ci a permis d’afficher directement sa position sur l’écran du système de navigation embarqué.

Ce système s’appuie sur la technologie de transpondeur développée par Funkwerk Avionics. Le transpondeur ADS-B utilisé par le système détermine sa position courante par GPS et transmet ces informations en continu (ADS-B Out). À bord de l’engin de sauvetage, le récepteur reçoit ces signaux (ADS-B In) et les envoie au système de navigation de l’hélicoptère où la position de la personne à secourir est affichée en fonction des données reçues.

L’avantage de ce système est qu’il fonctionne sans nécessiter d’infrastructures au sol, tel qu’un réseau GSM par exemple. En effet, de telles infrastructures ne sont pas disponibles partout (incendies de forêt dans des régions inaccessibles, par exemple) ou peuvent être détruites par l’événement proprement dit. Initialement développé pour des applications de surveillance de l’espace aérien, le système ADS-B a démontré sa valeur dans différentes circonstances, notamment pour la surveillance des déplacements de véhicules au sol, dans des aéroports, par exemple. Jean-François Prevéraud source

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