Super Frelon en retraite

lundi 22 mars 2010

Célèbre pour ses missions de sauvetage en mer, le Super Frelon va être retiré du service. L’un de ces appareils pourrait finir dans la cité de Colbert.
Une nuit de juin 2009. Le patron du « Bara Lodenn », un chalutier de 28 mètres, signale au Centre régional opérationnel de secours et de surveillance qu’un de ses cinq membres d’équipage est victime d’un malaise. Après consultation du Samu de coordination médicale en mer de Toulouse, il est décidé de recourir à une évacuation sanitaire. Un modèle d’hélicoptère, un seul, est capable en France de rejoindre ce bateau, à 270 km des côtes bretonnes : le Super Frelon. Une unité de la flottille 32 F de l’aéronautique navale décolle donc de la base de la marine nationale de Lanvéoc-Poulmic. 4 h 30 plus tard, le marin indisposé, sera hospitalisé à Brest.

Jean Kermonnach et Jacques Camescasse devant certains des joyaux de la collection.Cela fait près de cinquante ans que ces hélicoptères lourds à long rayon d’action sauvent des vies humaines, quand ils ne sont pas armés pour des missions militaires. Des machines arrivées aujourd’hui à bout de souffle, qui ont dépassé leur longévité théorique.

Leurs premiers remplaçants, les EC-225 d’Eurocopter, sont attendus avant l’été prochain. Le retrait des quatre derniers Super Frelon encore opérationnels se fera simultanément. Et c’est certainement dans des musées que se poseront définitivement certaines de ces mécaniques mythiques, attachées aux périlleuses opérations de sauvetage en haute mer. Plusieurs sites ont déjà montré leur intérêt pour leurs coquettes mensurations (23 m de longueur de fuselage, 18,90 m de diamètre de rotor). Parmi lesquels Rochefort, où l’association nationale des amis de l’aéronautique navale préserve le souvenir de la formation locale des mécaniciens de cette spécialité aérienne.

Un Crusader au printemps
Rien n’est encore signé pour le Super Frelon. Mais les responsables locaux ont très bon espoir de voir l’appareil arriver dans la foulée d’un Crusader, un avion de chasse de l’aéronautique navale, retiré lui aussi du service. Un exemplaire leur est réservé par la base aéronautique navale de Landivisiau (Finistère).

Les Amis, ce sont 200 adhérents, et un noyau actif d’une quarantaine de membres... « les bons jours. Moyenne d’âge : 70 ans », s’amuse leur vice-président Jean Kermonnach. Ils veillent jalousement sur une collection de 22 appareils. Demander cet hélicoptère n’est pas saugrenu. Cela correspond à une tradition bien ancrée sur ce site, auquel la marine nationale réservait ses appareils réformés pour la formation de ses propres élèves mécaniciens, avant que, en 1986, l’amiral qui commandait alors la marine à Rochefort, enracine l’idée d’un musée. L’arrivée du Super Frelon s’accouple donc à l’histoire de l’ancien site aéronautique où défilent désormais des gendarmes en formation.

Et ce n’est pas la submersion du terrain (une trentaine de centimètres) le 28 février dernier, ni le tapis de vase que la tempête y a déroulé, qui vont enliser l’affaire. Ce serait mal jauger la passion de ceux qui suivent leur président, Jacques Camescasse, ni leur obstination, encore moins le soin avec lequel ces amis entretiennent et restaurent une collection unique en France.

Le premier hélicoptère
Des aéronefs qui sont autant de jalons dans l’histoire de l’aéronautique navale. Pièces d’exception, tel cet Oenischem, le premier hélicoptère qui vola en France, en 1923 ; trésors rares, tel ce chasseur Dewoitine qui a vrombi dans le ciel de la Seconde guerre mondiale ; perles uniques, comme cette version marine d’un chasseur Jaguar.

« Le Super Frelon, les Français le connaissent bien. C’est un hélicoptère qui a une vocation militaire, mais qui a passé l’essentiel de son existence à sauver des vies humaines, souligne Jean Kermonnach.
L’État-major de la marine nous a confirmé que nous aurions dans un délai assez court l’un des quatre derniers. Simplement, notre souhait est qu’il conserve un potentiel suffisant pour arriver en vol.
Ce serait un moment fort pour accueillir un nombreux public lors de nos journées portes ouvertes (1), et nous réaliserions une économie sur le transport
 ». Philippe Baroux source

(1) Le site n’est pas aux normes pour recevoir du public. L’association ne l’ouvre donc qu’à un certain nombre d’associations qui doivent former des groupes de moins de dix personnes.

Vos commentaires

  • Le 28 avril 2010 à 12:02, par Chris En réponse à : Super Frelon en retraite

    De tout cœur avec vous, je suis un ancien Mecbo, j’ai fait toute ma carriere sur les Belligous, j’ai commencé avec eux en janvier 79 avec des milliers d’heures de vol, des centaines de treuillage. Je serai a Lanvéoc le 23 juin pour leurs départs en retraite. Ils ont sauvé des gens ; malgré tout j’aurai une pensée pour les collègues disparus au cours des accidents des S-F ...
    Actuellement je suis en Afrique, sur hélico "Dauphin" toujours en activité malgré mes 66 ans.
    Cordiales salutations Aéronautique

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  • Le 17 octobre 2010 à 10:05, par Chris En réponse à : Super Frelon en retraite

    Contente de te revoir

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