Avec son hélicoptère en kit Serolor prend de la hauteur

dimanche 21 mars 2010

Serolor de Florange, fabricant de pièces mécaniques envisage de construire… un hélicoptère en kit. Nouvel envol.
Longtemps, il l’avoue, Thierry André n’a été qu’un « vilain petit canard ». Du genre à avoir des idées sur tout ce qui concernait la vie des entreprises qui l’embauchaient. « Disons que je faisais haut et fort des suggestions sur la gestion, la fabrication, l’organisation… »
Résultat : avant de prendre les commandes de sa propre PME, Serolor, l’homme aura connu quelques turbulences professionnelles. Quinze sociétés en dix ans ! Mais depuis 1998, ce passionné de mécanique et de sports aériens s’est stabilisé ; Serolor grimpant à son rythme côté salariés (7 désormais), équipements (« nous avons été les premiers à utiliser des machines cinq axes de fraisage, par exemple ») et clientèle.
Aujourd’hui, la société peut donc honorer la production de pièces mécaniques aussi bien pour des équipementiers automobiles que des horlogers (Rolex en 2e monte !), des carburiers, des activités sidérurgiques… Avec 60 % de production partant à l’export, tout irait donc pour le mieux pour cette société de la Zone Sainte-Agathe de Florange.

Essais cet été
Sauf qu’avec les premiers nuages de la crise, fin 2008, « Il fallait prendre un virage pour ne pas tomber », reconnaît Thierry André. Et d’orienter ses équipes sur un projet qui trottait dans sa tête depuis quatre ans : produire dans ses ateliers, un hélicoptère en kit. Idée saugrenue ? « Pas tant que ça ! Un hélico, ça n’est qu’un assemblage de pièces mécaniques comme nous savons en faire. Moi qui vole depuis l’âge de 18 ans sur deltaplane, parapente, ULM, je sais que nous sommes capables de tenir ce challenge ».
Désormais, le projet est couché sur plan, calculé sur ordinateur, testé via des logiciels spécialisés et les premiers éléments sortis des machines.
H1G1 est donc en bonne voie. Ce sera un biplace, tripale, équipé d’une turbine, long de 8 m avec 100 nœuds espérés au compteur. « Les essais au sol et en vol auront lieu cet été, s’avance Thierry André. J’espère pouvoir décrocher le certificat de navigabilité immédiatement et filer ensuite au Salon Hélitech d’Estoril, au Portugal, pour débuter la commercialisation ».

Double casquette
Cela donc laisse encore quelques mois à la PME. « La Lorraine, j’y tiens à cette localisation. Je veux que la société progresse, mais ici ! », insiste l’entrepreneur. Thierry André et son équipe doivent encore réfléchir au plan marketing, à la future commercialisation, au service après-vente. « Une chose est sûre : il y a une place sur le marché pour ce type d’engins. Depuis des années, on en parle sur le bord des terrains d’aviation mais peu de projets ont débouché. Généralement, ils étaient portés par des mordus de vol mais pas forcément des mécaniciens-businessmen. Nous, on a la double casquette ! »
Alors, pour qui le H1GI ? De riches particuliers, par exemple, souhaitant s’offrir un petit hélico perso. Et pourquoi pas aux gendarmes surveillant les bords de mer, aux fermiers souhaitant regrouper leur troupeau sur de vastes étendues (« En Australie, ça peut cartonner ! ») ou aux écoles de pilotage.
« Car, est persuadé son concepteur, cet hélicoptère peut vraiment décoller sur ce marché de la formation. Il est petit et consomme bien moins que les "gros" Alouette ! Il pourrait participer, à sa façon, à la démocratisation de l’hélico ». Ah, si seulement maintenant, quelques subventions aidaient au décollage du « bébé » de 700 kg ! Patrick Jacquemot source

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