ERDF a lancé une campagne d’observation des lignes électriques audoises par hélicoptère. Vendredi, c’est de l’aérodrome chaurien que l’engin décollait.
Ciel gris, plafond bas et pluie fine. A neuf heures du matin, malgré des conditions climatiques peu propices, l’hélicoptère de type AS 350 décolle de l’aérodrome Jean-Doudiès sous les yeux de Didier Souffron, chef d’agence d’ERDF Aude (Electricité réseau distribution France) et d’Alain Martre, responsable de l’élagage. A bord de l’engin, le pilote Georges Moulin, accompagné de Hugo Roux l’observateur et de Pierre Thomas le navigateur. Tous trois sont partis pour trois heures d’un vol sportif, à très basse altitude au-dessus du département. Leur mission : inspecter et analyser quatre mille kilomètres de lignes électriques aériennes pour permettre aux équipes au sol d’ERDF d’assurer une bonne maintenance du réseau pour éviter les pannes d’électricité. " Pendant quatre semaines, la société Jet Systems va survoler les lignes moyenne tension du département pour le compte d’ERDF, explique Didier Souffron depuis la piste d’atterrissage. Autrefois, cette inspection se faisait à pieds, mais l’hélicoptère est beaucoup plus efficace. D’ailleurs, certaines dégradations ne se voient pas du sol." Le coeur bien accroché " Ça fait vingt ans que nous travaillons pour ERDF, alors nous connaissons parfaitement les problèmes que l’on rencontre sur le réseau électrique ", reprend de son côté Georges Moulin, pilote habitué des slaloms périlleux et des vols stationnaires à quelques mètres des lignes électriques. Déjà installé à l’arrière du cockpit, son ordinateur à portée de main l’observateur Hugo Roux confirme : " Il faut avoir le coeur bien accroché car nous volons au plus près des lignes, à environ 10 mètres de hauteur, si bien qu’on peut noter à l’oeil nu la moindre dégradation ". Isolateurs fêlés, témoins cassés, poteaux tordus, câbles endommagés, supports déchaussés ou affaiblis par les rugueuses caresses des vaches ou des sangliers... Rien n’échappe aux yeux aguerris de l’équipage. " Il arrive par exemple qu’une balle perdue de chasseur détache un brin de câble qui flotte alors dangereusement dans le vide, ajoute le pilote , mais depuis une semaine que nous tournons au-dessus de l’Aude, nous voyons surtout les conséquences de la tempête Klaus. " Une question de sécurité Quoi qu’il en soit, dès qu’un défaut est constaté, ses coordonnées GPS sont aussitôt relevées, cartographiées, puis transmises aux équipes d’ERDF. " Les observations faites en vol sont hiérarchisées en fonction de leur gravité et de l’urgence d’intervention. Certaines sont des faiblesses à surveiller, d’autres nécessitent une intervention immédiate ", complète Alain Martre. Et puis, l’équipage a aussi pour mission de déterminer de façon précise les secteurs à élaguer et les lignes menacées par la croissance ou la chute éventuelle d’un arbre. Au final, de l’oeil attentif de l’équipage dépendent la sécurité de tous et l’approvisionnement en électricité des 254 800 clients audois d’ERDF. A. P. source