Accident d’hélicoptère à la Réunion

dimanche 21 février 2010

Accident d’hélicoptère à Pont d’Yves : un mort et deux blessés légers
Un hélicoptère type “Alouette 2” a chuté au chemin Cabeu du côté de Pont d’Yves, en fin d’après-midi. L’un des quatre passagers, Philippe Boulanger, âgé de 43 ans, est décédé, deux des trois autres sont légèrement blessés. Le pilote s’en est sorti indemne.

Le sous-préfet de Saint-Paul, Thomas Campeaux est maintenant sur le lieu d’accident au chemin Cabeu à Pont d’Yves au Tampon. Tout le secteur a été bouclé selon plusieurs auditeurs qui sont intervenus sur Radio-Freedom, juste après l’accident de l’Alouette 2.

Les enquêteurs de l’aviation civile doivent se rendre sur place”, a précisé également sur les ondes de Freedom, Thomas Campeau, sous-préfet de Saint-Paul. Selon les informations qu’il a données sur la radio : “Il y avait cinq personnes dans l’hélicoptère. L’accident a fait un blessé grave, trois blessés légers et le pilote lui s’en est sorti indemne”.

La situation a évolué selon le dernier bilan effectué par Patrick Smith en direct sur Télé Réunion : “Un des passagers est décédé et deux sont légèrement blessés”. Selon nos informations, une femme souffre de blessures dans le dos, tandis qu’un homme a un bras cassé.

Le pilote et le quatrième occupant s’en sortent indemnes, du moins d’un point de vue physique puisque le pilote est décrit comme étant très choqué.

Le préfet a indiqué par ailleurs que les causes du “crash” sont pour l’heure toujours inconnues.

L’hélicoptère revenait du fond de Grand Bassin et c’est au moment de l’atterrissage que l’appareil a été prix dans un vortex qui l’a projeté au sol, au niveau de la "DZ" (zone atterrissage). Le choc a été violent : la cabine a été littéralement arrachée de l’appareil et le rotor s’est brisé en plusieurs morceaux.

A noter que cet accident aurait pu connaitre une fin bien plus grave encore puisque l’appareil s’est immobilisé sur le bord de la falaise. Comme l’a dit un sauveteur sur place, "deux mètres plus loin, et il y avait quatre morts"... Jismy Ramoudou et Pierrot Dupuy source
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22-02-2010 - “Jean-Jacques Grondin est un pilote très expérimenté
L’hélicoptère de type Alouette 2 était une machine privée, gérée par l’association loi 1901 “Petits Yabs”, basée à Bras de Pontho au Tampon. C’est à titre privé que Jean-Jacques Grondin, le pilote, transportait ses trois passagers. Jacky Lebon, président de l’héliclub de Bourbon, instructeur en instance de renouvellement et ami du pilote, apporte des éclairages sur le pilote et les circonstances de l’accident. “ Jean-Jacques Grondin est quelqu’un de très expérimenté. Formé localement, il fait partie de cette première génération de pilote qui a été testée par des inspecteurs venus de France. Il était pilote d’ultra-léger motorisé (ULM) depuis une dizaine d’années et pilote d’hélicoptère depuis six ans. Il a beaucoup de pratique sur cette machine, un hélicoptère de type Alouette 2, et était habitué à travailler sur des terrains exigus. Il a aussi de bonnes connaissances en aérologie ”, précise Jacky Lebon, président de l’héliclub de Bourbon. Il a d’ailleurs été contacté par téléphone par Jean-Jacques Grondin, juste après l’accident. “ Il m’a appelé, un peu perdu. Il m’a expliqué qu’il ne pense pas avoir eu une panne moteur mais, que ce serait plutôt une perte de portance. Il était devant sa zone de posée mais, il a constaté que l’ensemble des facteurs qui lui permettait de garder sa hauteur n’était pas réuni ”, explique-t-il. Ainsi, de nombreux éléments peuvent être en cause. “ Ça peut être dû à une perte de puissance, à l’aérologie, à un vent qui passe brutalement, une bulle d’air chaud... Jean-Jacques avait deux solutions. Il pouvait essayer de dévaler la pente pour retourner vers le lit de la rivière ou se poser sur ce terrain qu’il connaissait bien. Maintenant, les autorités vont œuvrer pour déterminer les circonstances et les causes exactes de cet accident ”, conclut Jacky Lebon. Van H. source
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22-02-2010 Crash d’hélicoptère du Tampon
L'Alouette 2 F-GLXL, l'hélicoptère accidenté, il y a quelques jours, photographié juste après qu'il ait débarqué des touristes Il est toujours impossible ce matin d’approcher des restes de l’hélicoptère qui s’est écrasé hier vers 17h au chemin Henri Cabeu, au Tampon, faisant un mort, Philippe Boulanger, et deux blessés légers.

Le pilote quant à lui, Jean-Jacques Grondin, est indemne.

Jean-Jacques Grondin aux commandes de son hélico, il y a quelques jours Il revient maintenant aux gendarmes de la brigade des transports aériens de trouver les raisons de cet accident, même si hier soir, sur place, on évoquait un vortex, un tourbillon de vent qui aurait pu plaquer l’appareil au sol. source
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Photo Patrick Georget
Photo Patrick Georget
Photo Patrick Georget
Photo Patrick Georget

Reportage linfo.re du 22-02-2010
Interviewé :
 Jacky Lebon (Pilote Instructeur)

Reportage France Ô du 22-02-2010
Interviewés :
 Jacky Lebon (Pilote Instructeur)
 Jean-Gabriel Mondon (Ex-pilote de Gendarmerie)
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27-02-2010 - Crash d’hélicoptère : “On est des miraculés
Lilian Fontaine était dans l’Alouette II, qui dimanche dernier s’est lourdement écrasée, chemin Henri-Cabeu, faisant un mort. Ce père de famille, âgé de 49 ans, bras en écharpe, revient sur ce tragique accident. Rencontre à domicile.

Lilian Fontaine est depuis dimanche, quasi quotidiennement sollicité pour rencontrer divers médecins experts. Enquête médico-légale obligeClair. Net. Et précis. “ Si on me le demande dans cinq mois, deux ans, je pourrai encore le raconter ”. Lilian Fontaine n’est pas prêt d’oublier le premier accident de sa vie. Et quel accident. Un crash d’hélicoptère. Cet habitant du Pont d’Yves faisait partie de l’équipage de l’Alouette II, qui s’est tragiquement écrasée, dimanche dernier, chemin Henri-Cabeu au Tampon. “On était prêt à atterrir et la machine est tombée.” Clair, net et précis. “On était à trois, quatre mètres du sol. Il n’y avait pas de secousse, rien. Elle est tombée, paf “, poursuit Lilian, le bras gauche ceinturé d’une écharpe. Souvenir encore gonflé. Ce père de famille se trouvait à l’avant de l’appareil, juste à gauche de Jean-Jacques Grondin, le pilote. “ Il était en action pour se poser. Quand on est sorti du rempart, on était à une dizaine de mètres de la piste. Après la paroi, on est descendu pour atterrir et en une fraction de secondes, il est tombé droit. Il a éclaté, cela a tout cassé. On est vraiment tombé droit. C’est après le choc qu’il est parti en biais “, précise Lilian. Clair, net et précis. Il affirme que personne dans la cabine ne s’est affolé. Pas le temps. “On voyait tout. Quand il est tombé, cela a écrasé la cabine, le tableau de bord s’est détaché. C’est là qu’il a plongé de côté”, reprend Lilian.

Je suis cassé physiquement mais moralement je suis fort
Sa femme, Marie Nativel, se trouvait juste derrière lui, son ami Philippe Boulanger à ses côtés. “Quand on est sorti, les cinq minutes qui suivaient, on était tous conscients !”. Il revoit encore le futur beau-père de sa fille s’asseoir non loin de l’hélicoptère, lui lancer : “T’inquiètes pas, ça va.” Et puis, il se souvient, tâter ses poches, passer son téléphone portable au pilote. “C’est mon téléphone qui a appelé les secours mais c’est pas moi”, sourit-il en posant son regard sur la table. Le dit objet est là, clapet fermé. Clair, net et précis. Lilian poursuit. “On voyait le kérosène qui commençait à couler. Jean-Jacques a appelé un ami instructeur. Il fallait tout éteindre pour éviter que cela ne prenne feu.” Le risque écarté, les quatre occupants se voient rapidement pris en charge par les premiers arrivés puis les secours. “On est des miraculés.” Une parole qu’il retiendra de cette infirmière croisée au centre hospitalier de Saint-Pierre où il est emmené. “On était à trois, Jean-Jacques, ma femme et moi.” Côte à côte sur des civières, les deux amis ne parlent pas. “C’est là qu’un médecin m’a dit que Philippe était mort.” Son ami est le dernier à avoir été transporté. Resté sur place pour se voir prodiguer les premiers soins. “J’ai pas vu, confie Lilian Fontaine. Vous savez, madame, je le considérais comme un frère. Je suis fils unique ”. Clair, net et précis. Cet agriculteur revient sur ses descentes régulières à Grand-Bassin. “On a une maison, c’est un héritage de mon beau-père. Elle se situe sur un Îlet ”. À l’évocation de ce petit paradis, son visage se détend un peu plus. “Si, on me dit demain, Lilian on t’emmène en hélico là-bas, je dis oui de suite. C’est clair ”.

Le pilote entendu hier
Il ferme cette parenthèse pour ouvrir, un instant, le chapitre de ces multiples déplacements. “On y allait environ tous les cinq, six semaines. J’ai connu Jean-Jacques par des amis. Au départ, il m’a proposé une balade, je lui ai montré notre Îlet. Et puis…” L’idée de faire les trajets devient officielle. Le particulier aménage même une piste sur son terrain pour que l’Alouette II s’y pose. Clair, net et précis. “Je ne le payais pas, comme je l’ai dit aux gendarmes. Je lui donnais une participation pour le kérosène, 70, 80 euros. Quand vous prenez un taxi, c’est pas gratuit ?” La question reste en suspend. “C’était un accident”, une nouvelle affirmation qu’il a réitérée à son ami pilote, mardi avant de sortir de l’hôpital. “J’ai pu le voir deux minutes. Je pensais qu’il était parti.” Les blessures corporelles du pilote sont minimes. “Il allait bien physiquement, mais moralement, je l’ai trouvé fatigué.” Les deux hommes n’évoqueront pas leur drame commun. Juste un échange de banales politesses. Et un réconfort mutuel. L’épouse de Lilian, touchée au dos et à la tête est encore hospitalisée. Hier, Jean-Jacques Grondin serait sorti et aurait été entendu par les gendarmes. Clair, net et précis. “Cinq jours après l’accident, c’est vrai que c’est là. Que l’on ressort d’une catastrophe. On était au bord du rempart. Qu’est-ce qui serait arrivé, si on était tombé ?" L’hypothèse est vite balayée d’un geste de la seule main pas gonflée. “La vie continue. Ce sont les aléas. Je suis cassé, physiquement mais moralement, je suis fort. Et comme je l’ai dit à Jean-Jacques, on va remonter le cap !”. Et il n’attend pas pour cela les résultats des expertises lancées par la justice pour découvrir les causes exactes du crash. Pour lui, c’est déjà clair, net et précis. Nadia Nejda

Juste avant de décoller, il n’avait rien” Son père l’affirme. Sa mère l’affirme. Elle l’affirme. “Il n’avait rien quand il a atterri et décollé pour venir nous chercher.” Cette jeune femme est une des passagères transportées par Jean-Jacques Grondin. Ce pilote avait l’habitude de déposer et de ramener des amis souhaitant se rendre à Grand-Bassin. “ C’était notre pilote ”, insiste celle qui tient à garder l’anonymat. Pour autant, elle ne veut pas garder pour elle, cette information. “ Je suis descendue le matin, il n’y a pas eu de souci. Il a ramené mes parents sans souci. Moi, j’étais dans le dernier groupe. Il devait déposer les gens (Le groupe de Lilian Fontaine, NDLR) et venir me rechercher ”. C’est à pieds qu’elle finira par remonter. “Jamais, je me suis dit que cela aurait pu être moi, non non.” Elle l’affirme clairement. “ C’est un drame ce qui s’est passé. Mais avant, cela se passait normalement ”. Toute cette famille tient à le dire. source

Vos commentaires

  • Le 5 novembre 2010 à 19:32, par Chris En réponse à : Accident d’hélicoptère à la Réunion

    Je suis la cousine de Jean-Jacques Grondin, je m’appelle Techer Céline fille de Lucette Lorion, j’ai vu sa photo sur Internet et j’espère qu’il continue ses tours d’hélicoptère ; courage !
    Je lui donne bien le bonjour ainsi qu’à toute la famille et à son frère Patrick ; à bientôt sur l’Île de la Réunion
    Bisous à tous.
    Marie Céline Techer

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