L’hélicoptère du SAMU 11 restera basé à Carcassonne

samedi 20 février 2010

En 2003, les élus audois avaient arraché le maintien à l’année d’un hélicoptère du SAMU 11. Grâce au soutien des conseils général et régional et du Sdis, cet appareil stationne sur l’héliport de l’hôpital de Carcassonne de mi-septembre à mi-juin.
L'EC 135 du SAMU 11 - Photo © BarreauSous une pluie fine poussée par le vent, tout le monde avait les yeux rivés sur le nouvel hélicoptère du SAMU 11, hier matin. Dédié au transport sanitaire, l’Eurocopter 135 peut intervenir partout dans l’Aude, 365 jours par an.
Pourtant, la présence de ce bimoteur aux abords du centre hospitalier de Carcassonne n’a pas toujours coulé de source. Au printemps 2003, l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) avait projeté de remplacer l’hélicoptère du SAMU 11 par des appareils basés à Montpellier et Perpignan, et intervenant sur la région.
Cette décision avait provoqué une levée de boucliers dans l’Aude. Cela faisait quinze ans que notre département était doté d’un appareil chargé d’intervenir sur des missions d’urgence.
A la suite de multiples courriers et manifestations, le positionnement d’un appareil basé toute l’année dans l’Aude avait été obtenu. En contrepartie, le Service départemental de secours et d’incendie (Sdis) avait dû assurer les deux tiers du budget, l’ARH ne finançant plus qu’à hauteur d’un tiers. En 2009, cela représentait 621 953 E à la charge du Sdis et 310 977 E pour l’ARH.
Hommage au préfet Bougrier En mettant la main à la poche dès 2003 , le conseil général , qui finance largement le Sdis, avait débloqué la situation. Deux ans plus tard, la Région apportait une subvention représentant 30 % du coût de l’opération. En 2009, cela représentait 186 586 €.
Autres conséquences de l’accord conclu avec l’ARH : les décisions d’intervention de l’hélicoptère sont prises par le médecin régulateur du SAMU 11 ; et l’appareil peut être amené à effectuer des missions de renfort à l’extérieur du département.
Après une première convention passée entre tous les partenaires sur les années 2004-2009, une deuxième a été signée pour la période 2010-2015. L’hélico stationne à Carcassonne neuf mois par an et à Narbonne pendant les trois mois d’été.
Hier, le président du conseil général, Marcel Rainaud, voulait aussi se rappeler de ceux qui l’avaient aidé à obtenir le maintien de l’hélico. "Le préfet, Christian Bougrier, nous avait apporté sa contribution contre l’ARH ! Je ne sais pas si on pourrait revoir ça... Cette année-là, on avait demandé combien de vies avait sauvé l’hélicoptère et on nous avait répondu 45. Mais même pour une vie, ça aurait valu le coup de se battre".
"Aux couleurs blanches du SAMU, l’hélicoptère pourra exceptionnellement substituer le rouge pour des missions de reconnaissances contre les feux de forêt", a précisé Jacques Hortala, président du Sdis. G. R. source
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Le Samu audois doté d’un nouvel hélicoptère
Conseil général et service départemental d’incendie et de secours (Sdis) ont lutté vent debout pour garder leur hélicoptère. Alors, lorsqu’ils présentent le tout nouvel appareil dont est doté l’hôpital, Marcel Rainaud, président du conseil général, et Jacques Hortola, président du Sdis, ne cachent pas leur fierté. Photo © Julien Fitte Surtout, ils en profitent pour insister sur l’importance d’un tel équipement, qui a bien failli leur filer entre les doigts.
Retour en arrière. En 2003, l’agence régionale d’hospitalisation (ARH) raye tout simplement d’un trait de plume ce type de transport de victimes dans l’Aude. Les moyens héliportés devaient être regroupés à Montpellier, Nîmes et Perpignan.
Une « aberration » pour Marcel Rainaud. « Nous avons ici une population
rurale désemparée en cas de problème grave. Certains vivent dans des endroits difficiles d’accès, comme la montagne Noire ou les Corbières. L’ARH nous a dit qu’on pouvait être défendu par Perpignan, mais c’est faux !
 ».
Et c’est contre tout un système basé sur le « rendement de la médecine » que s’élèvent Marcel Rainaud et Jacques Hortola. « On a fermé des cliniques dans la Haute-Vallée, celles de Quillan et Limoux. C’est toute une population qui a besoin de soins et qui doit être prise en compte », poursuit le premier.
Même à Carcassonne, la situation va se dégradant : « On supprime des postes aux urgences, le service de cardiologie, pour centraliser les moyens. Mais c’est faire fi de la géographie du département. Au départ, l’hélicoptère devait être basé à Narbonne, nous avons dû insister pour qu’il soit à Carcassonne ».
Issue d’une véritable volonté politique, soutenu par le préfet de l’époque, le conseil général et le Sdis ont donc réussi à conserver leur hélicoptère sur Carcassonne. Une opération qui a un coût : en 2009, il s’élevait à 932 930 €, dont un tiers est à la charge de l’ARH, et les deux tiers restants à celle du Sdis, avec tout de même une aide substantielle de la Région : 30 % du coût de l’opération.
Avec un changement : auparavant, l’hélicoptère, rouge, pouvait être utilisé par le Sdis en surveillance. Maintenant, il ne peut plus être utilisé à ces fins mais uniquement pour un but médical.
Cet hélicoptère est également mis à disposition des autres départements. L’été, il dessert le littoral audois, du 15 juin au 15 septembre, « ce qui est logique en raison de la concentration de la population estivale », conclut Jacques Hortola. J. R. source

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