Premier essai, première transformation. L’hélicoptère du SAMU s’est posé sur le centre hospitalier à 58 m de haut. Avec vue imprenable sur l’aéroport, l’aire de stationnement, le Canigou et la ville.
Le projet ne faisait pas l’unanimité. Beaucoup doutaient de l’opportunité d’une hélistation à l’hôpital de Perpignan, tout juste réhabilité. Ses détracteurs en seront pour leurs frais. Il est 11 h 35, un jeudi de février très ordinaire, l’hélico du SAMU se pose pour la première fois sur l’hélistation en terrasse à 58 mètres de haut. Eric Besse, le pilote d’hélicopère de France qui a plus de 4 000 heures de vol au compteur, sort heureux du bi-turbine blanc du SAMU. " Même à 300 mètres, ce n’est pas évident. On est minuscule. Je voyais à peine la cible, le cercle tout petit. Il doit faire 28 m de diamètre pour une surface de 600 m² . Je viens d’en face de l’aéroport où je suis stationné. Le vent est quasiment nul. C’est super. Quand on sait que 80 jours par an, la tramontane souffle avec violence, il y a de la marge pour bosser."

1’35" pour évacuer le patient jusqu’au bloc Moment historique
Le centre hospitalier s’est doté d’un outil tout en béton de première grandeur. En simulation, il faudra 1’35" pour évacuer un malade de l’hélico et le transporter sur le bloc opératoire. Georges Saint-Jevin, le directeur adjoint et Jean-Marc Maurice, l’ingénieur en chef, ne cachent pas leur émotion. "Vous imaginez, ce gain de temps, les vies que l’on va pouvoir sauver. Pour un coût de 3 à 4ME et alors ! " Quand on sait qu’à Perpignan, on a dépassé en 2009 un flux d’urgence de plus de 650 patients, l’hélistation n’était plus un luxe. "On doit passer quatre tests de nuit et de jour avant d’obtenir l’agrément" glisse Jean-Marc Maurice. "L’hélistation fonctionnera 24 / 24 heures. Elle ne sera mise en circulation à plein temps, pas avant dix mois à cause des travaux de la deuxième tranche du centre. " Il faudra être patient. Le centre hospitalier de Perpignan s’est armé pour le futur, pour le transport de dons d’organes en se dotant d’un outil de réactivité unique dans la région. Il n’était pas de trop quand on sait que Perpignan a une vocation d’urgence régionale. D.J. source