Ils apprennent leur métier sur un hélicoptère

vendredi 18 décembre 2009

L’armature d’aluminium gît comme un gros squelette d’insecte sur le sol de l’atelier, huit paires de main s’affairent entre la « servante », la desserte à outils et le corps désossé d’une Alouette, toutes pièces dehors et tous circuits ouverts. Ces médecins en combinaison de travail ont entre 15 ans et 17 ans, et ils sont triplement chanceux.

« Du concret »
LE BLANC-MESNIL, LYCEE ARISTIDE-BRIAND, HIER. Ces huit premiers élèves de la section maintenance aéronautique apprennent en restaurant un Alouette II d'Eurocopter (LP/E.S.)Ils sont la première classe de la nouvelle filière de bac pro maintenance aéronautique, inaugurée en septembre dernier au lycée professionnel Aristide-Briand du Blanc-Mesnil. Ils font aussi l’objet de toutes les attentions par les professionnels du secteur, grâce à une convention officiellement signée hier entre le LEP, la fondation d’entreprise d’EADS, Eurocopter, l’association d’anciens salariés d’Eurocopter, les Alouettes, et celle d’aérospatiale, Matra-Patrimoine. Et grâce à cette convention, ils apprennent leur métier en rénovant un hélicoptère, un Alouette II qui deviendra pièce de musée sur le site Eurocopter de La Courneuve. Son berceau.
En attendant, chaque jeudi matin à l’atelier du LEP où a été transporté l’appareil, « on démonte tout, ensuite on enverra en peinture à La Courneuve, et on remonte tout. Ce doit être fini pour juin », explique Jean-Claude Pascal et Juan Garcias, deux anciens techniciens d’Eurocopter, retraités et bénévoles pour épauler les élèves. Ils sont membres de l’association les Alouettes, qui réunit des anciens du site de La Courneuve, et sont un peu les mentors du groupe de sept garçons et… une seule fille, Aurore, une passionnée qui se verrait bien dans l’armée de l’air. « Mon avenir est dans l’aéronautique, assure-t-elle avec conviction. Après le bac pro, je voudrais entrer à Saint-Cyr, mais pour l’instant… J’apprends, et travailler sur cet hélicoptère c’est vraiment concret. » L’apprentissage « concret », voilà le mot qui vient en effet à Dylan, Norris, Aurore et les autres, absorbés à « tout apprendre de la bête ». Même leur professeur de maintenance industrielle a dû lui aussi suivre une formation. « Démonter, c’est facile, sourit Ali Nemri, mais après… En fait, je découvre le métier en même temps qu’eux, d’autant que la filière est toute neuve, d’où leur petit effectif. »
« C’est une première dans toute l’académie, confirme le proviseur, Fabrice Tabouret, et elle montera en puissance. Si près du Bourget et de Roissy, nouer des partenariats avec des poids lourds du secteur aéronautique et permettre à nos jeunes de travailler avec des professionnels, c’est un véritable atout pour notre petit lycée. Avec la fondation d’entreprise EADS, on s’est rencontrés sur le même objectif de transmission du savoir-faire, de préparer l’avenir de ces jeunes qui sont l’aéronautique de demain. » « La création de cette filière tombait tout à fait bien ! renchérit Marie-Claire Certiat, déléguée générale de la fondation d’entreprises EADS, pilote de cette sorte de « mécénat d’intérêt général ». Elodie Soulié source

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