La SAG au sommet du volcan

dimanche 3 janvier 2010

Une évacuation d’une ampleur sans précédent
Une heure et demie à peine aura été nécessaire pour évacuer l’enclos du volcan hier en début d’après-midi. En ce samedi, une semaine après la réouverture d’un sentier vers le cratère Dolomieu, le soleil était radieux et le public présent. Les hommes du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) ont allié rapidité et efficacité pour évacuer une soixantaine de randonneurs Le parking du Pas de Bellecombe n’affichait pas complet mais, en tout cas, il n’avait pas vu autant de voitures depuis longtemps. Un casse-tête pour les autorités alors qu’on ne sait pas quelle tournure va prendre la situation. Surtout que l’observatoire, à ce moment-là, n’exclut pas que la lave sorte plutôt au nord du sommet, pouvant dès lors couper le sentier d’accès au sommet ! Dès l’alerte, l’hélicoptère EC 145 de la section aérienne de la gendarmerie décolle de Gillot, direction le volcan. A 13h05, la machine commence à survoler le sommet. L’équipage demande par haut-parleur au public d’évacuer la zone en raison de l’imminence d’une éruption. Tandis que certains randonneurs s’exécutent et commencent à descendre à pied, les hommes du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) repèrent les attardés qu’ils récupèrent au fur et à mesure. La cabine de l’EC 145, plus spacieuse que celle de l’Alouette qui l’a précédé, possède heureusement une capacité qui lui permet de travailler à un rythme accéléré. Au total, une soixantaine de personnes auront bénéficié d’un survol touristique de l’enclos ! Une première dans l’histoire du volcan. source
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Les curieux n’auront pas longtemps pu profiter de l’enclos du piton de la Fournaise, rouvert pour Noël. Déjà, le volcan se réveille. Hier après-midi, l’alerte de niveau 2-1 : « éruption sommitale en cours » a été déclenchée par la préfecture et l’enclos à nouveau fermé.
Une soixantaine de personnes ont dû être évacuées de l'enclos, certaines par l'hélicoptère du PGHM - Photo Jérôme SouvrayLa première éruption de l’année ne s’est pas faite attendre longtemps. Alors que le piton de la Fournaise enregistrait une accalmie de la sismicité volcanique depuis la crise sismique du 29 décembre (188 séismes), un regain d’activité a été constaté, hier en fin de matinée, conduisant à l’évacuation puis à la fermeture de l’enclos du volcan en milieu d’après-midi.
L’observatoire volcanologique du piton de la Fournaise a d’abords enregistré une augmentation du nombre des séismes et des déformations au sommet du volcan, signes avant coureur de l’éruption.
Après une alerte de niveau 1 : « éruption probable ou imminente », déclenchée à 13 heures, l’alerte de niveau 2-1 : « éruption sommitale en cours » a pris le relais peu de temps après. Le piton de la Fournaise est officiellement entré en éruption à 14 h 30, avec une fissure éruptive située dans la falaise limitant les cratères sommitaux Bory et Dolomieu.

Des fontaines de lave invisibles
Hormis un panache de fumée visible depuis le pas de Bellecombe, les amateurs du volcan auront été déçus du spectacle : c’est à l’intérieur que tout se passait. Les fontaines de lave de quelques dizaines de mètres de hauteur n’ont pu être observées que lors d’une reconnaissance conjointe de la gendarmerie nationale (PGHM) et de l’observatoire volcanologique du piton de la Fournaise, ces coulées de lave s’écoulant à l’intérieur du cratère Dolomieu.
D’importants éboulements et des effondrements des falaises internes du cratère Bory ont également été constatés. Ce sont eux qui alimentent en cendres le panache de gaz éruptif qui s’élève alors au-dessus des cratères sommitaux du volcan.

Soixante personnes évacuées
« À 7 heures ce matin, il n’y avait rien, explique le directeur de l’observatoire, Andrea Di Muro. Un peu de sismicité a démarré à 8 heures et a augmenté en intensité jusqu’à entrer en crise. Après avoir observé une injection, nous avons demandé l’évacuation de l’enclos. Il a fallu une heure et demi pour que tout le monde en soit sorti ».
Une soixantaine de personnes ont ainsi été rapatriées jusqu’à l’entrée de l’enclos, dont certaines ont dû être héliportées par la gendarmerie. À 16 h 58 précises, l’opération était terminée.
« Si le magma ne migre pas ailleurs, on peut s’attendre à ce que cette éruption soit alimentée pendant des jours ou des semaines, comme en 2008 », confie Andrea Di Muro en guise de pronostic. Lui et son équipe vont maintenant se pencher sur les données sismiques afin de déterminer si le magma essaie de percer en d’autres endroits. Hier soir, la tendance de l’activité sismique était cependant à la baisse. Caroline GAUJARD-LARSON source

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