Un plan de bataille est lancé pour contrer les vols d’huîtres
« J’ai presque honte de le dire tant, pour moi, ce ne sont pas des ostréiculteurs dignes de ce nom. Mais 15 tonnes d’huîtres ont déjà été volées cette année. Ce ne peut être que par des gens du métier, et c’est inacceptable ».
Olivier Laban, le président des ostréiculteurs du Bassin rencontrait hier le commandant Christophe Berthelin, chef de la compagnie de gendarmerie d’Arcachon. Objectif : faire le point, à quelques encablures des fêtes de fin d’année, sur les moyens mis en oeuvre pour faire la chasse aux voleurs. « Les contrôles vont s’intensifier », avertit le commandant Berthelin. Il précise : « La brigade nautique de gendarmerie patrouille sur le plan d’eau. Et les entrées et sorties des ports ostréicoles sont observées afin de vérifier qu’il ne se passe rien d’anormal ». Il ne s’en cache pas : « Nous nous intéressons d’ailleurs en ce moment à un certain nombre d’individus qui ont un comportement suspect ».

Beaucoup plus de gardes
Car cette recrudescence de vols est impressionnante : « De 5 tonnes volées l’an dernier où trois professionnels ont été interpellés, les vols ont déjà triplé cette année », relève le commandant Berthelin.
Les explications ? « Bien sûr, il y a le manque de stocks d’huîtres. Certains ostréiculteurs n’ont pas les moyens d’acheter ailleurs, dit Olivier Laban. Alors, ils prennent chez le voisin. Mais si ces voleurs, il faut le dire, ne sont qu’une minorité, ils ne méritent pas le titre d’ostréiculteurs. Le décret de gestion du domaine public maritime est sur le point d’être modifié. Il comportera certains critères permettant l’exclusion du métier. Dont le vol d’huîtres ».
En attendant, tout va être mis en oeuvre, dès maintenant, pour contrer les vols : « Les gardes jurés, ostréiculteurs assermentés, qui assurent, durant leur travail, la surveillance des parcs, sont actuellement au nombre de dix ; nous allons les doubler », annonce le président des ostréiculteurs. L’intérêt des gardes jurés c’est qu’ils sont sur l’eau au moment des marées, quand les vols peuvent avoir lieu. « Nous travaillons en coopération avec eux, dit le commandant Christophe Berthelin, ce qui nous permet d’être réactifs. »

Nouvel hélicoptère
Cela dit, la surveillance s’intensifie actuellement et un projet va être soumis au sous-préfet afin que toute navigation professionnelle à partir de 20 heures, soit soumise à déclaration. Ce qui permettra d’éviter les « transports » de nuit.
Par ailleurs, la gendarmerie attend l’arrivée d’un nouvel hélicoptère, un EC 135 qui sera basé à Cazaux et équipé d’instruments permettant la vision nocturne : « Les pilotes sont en formation et leur arrivée est imminente ».

Des hélicoptères qui assureront des « rondes régulières sur le bassin d’Arcachon », prévient le commandant Berthelin. Chantal ROMAN source