L’envol du Fandango

jeudi 19 novembre 2009

Un pilote d’essais recruté, un nouveau moteur certifié, déjà sept commandes et une usine en projet. À la fois léger, sophistiqué et low cost, l’hélico créé par BHR tient ses promesses.
Il s’appelle Fandango. On peut difficilement faire plus basque. « C’est un nom connu dans le monde entier », précise avec un petit sourire son concepteur, Pascal Bernuchon. Sur leur site biarrot, l'équipe de BHR autour de Pascal Bernuchon, au premier plan - Photo Sud Ouest Contacté ces derniers mois par des clients brésiliens, africains, européens qui ont passé commande de sept machines à la société, le Biarrot ne cache plus ses ambitions internationales. Dans quelques jours, après d’ultimes essais de vol stationnaire, l’hélicoptère orange biplace à la jolie ligne effilée devrait effectuer son premier vol officiel à Biarritz Parme. L’ouverture d’une aventure industrielle et commerciale.

Depuis janvier, Pascal Bernuchon et son équipe n’ont pas chômé. « Je suis du genre méticuleux et patient. Il n’est pas question de bâcler le travail. Le principal obstacle est venu de l’intégration du moteur d’origine australienne. Au départ, ça semblait la solution la plus économique. Mais il avait un défaut majeur, révélé par les essais statiques : un manque de puissance. Malgré de coûteuses modifications, nous avons fini par renoncer et à retenir un moteur américain Lycoming, éprouvé et certifié. Akira préparateur moto bayonnais, s’occupe désormais de jauger le potentiel du moteur australien ».

Moins de 400 kg
Ce choix ne remet nullement en cause le succès potentiel du Fandango, bien au contraire. Lycoming est le motoriste leader sur la planète pour les avions de tourisme et hélicoptères légers. Bénéficiant d’un réseau de service après-vente sur les cinq continents, ce moteur éprouvé et puissant (il développe 180 chevaux) est désormais intégré dans la structure modulaire ultralégère en composite carbone et kevlar du Fandango. « Nous avons encore gagné en poids grâce à des modifications sur l’arbre de transmission, le bâti moteur, le moteur lui-même qui a des pièces que nous avons fabriquées en composite ».

Sophistiqué car construit selon les dernières technologies développées pour la Formule 1, le Fandango a été conçu pour être simple et économique à l’usage, l’essence même du low-cost. « Il faut 7 heures pour démonter tout contre deux jours pour le principal concurrent, le Robin R22. Notre concurrent pèse 525 kg au total. Le Fandango accuse moins de 400 kg sur la balance. On vise les 190 km/h en croisière. Je pense qu’on peut même atteindre les 200 km/h. L’heure de vol sera très économique. Le Fandango devrait consommer 33 litres à l’heure, soit une autonomie de 3 heures (500 km environ) », souligne le chef pilote usine, Daniel Michau.

Une usine et dix emplois
Ce dernier a été enthousiasmé par la machine, en dépit de plus de trente ans de carrière à Alat puis sur les cinq continents. Breveté sur plus de vingt hélicoptères différents, Daniel Michau sera chargé de toute la communication en plus des essais et de la mise au point. Une version quatre places devrait suivre et un dérivé militaire est envisagé. « Le Fandango ferait un porteur très intéressant pour un drone d’observation et d’attaque, sur le modèle du Fire Scout américain », souligne le pilote d’essais.

Si l’entreprise biarrote a développé sur fonds propres ce projet en investissant plus de 1 million d’euros, de nouveaux investisseurs ont rejoint le tour de table, dont le transporteur Philippe Lapègue « En 2007, j’étais seul. Aujourd’hui nous sommes dix dans l’entreprise », explique Pascal Bernuchon, en dépliant les plans du futur siège de l’entreprise BHR. « Nous sommes en pourparlers avancés pour nous implanter à Bayonne sur la nouvelle zone Technocité. BHR restera le bureau d’études chargé de la conception des hélicoptères. Une société baptisée Helitechnica assurera la fabrication et la commercialisation des Fandango. Cette usine aura des parois vitrées, la transparence totale. »

Dernier détail, le Fandango devrait être commercialisé autour de 150 000 euros l’unité, contre 180 000 euros pour le principal concurrent américain. À titre comparatif, le premier modèle d’entrée de gamme d’Eurocopter ou de Bell et Boeing est vendu 1,3 million d’euros. Olivier Bonnefon source

BHR Aircraft Corporation. 50 rue du Chapelet, 64200 Biarritz. 09 53 58 79 14.
Cliquez pour visiter le site www.bhr-aircraft.com

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