Monacair, l’autre compagnie de l’héliport de Fontvieille a changé de main. Skygroup, entreprise française présente à Paris et Genève, prend les rennes de la société monégasque avec comme clientèle-cible, le très haut de gamme. Un nouvel envol qui fait grincer les dents chez le concurrent Héli Air.

Monacair va reconstituer sa flotte d’appareils.
Bien que basé en Principauté, Monacair n’avait plus sa propre flotte depuis plus de deux ans. La compagnie, fondée par la famille Casiraghi, s’était recentrée sur les vols charter et les services au sol. Mais la donne va changer avec le rachat de l’entreprise par le français Skygroup. Le but, un service très haut de gamme pour une clientèle résolument VIP : « Cette opportunité s’est présentée et elle répondait parfaitement à la demande de notre clientèle la plus exigeante d’avoir une base au départ de Monaco et à notre volonté de développement. » précise Gilbert Schweitzer à la tête de Skygroup. La compagnie française installée à Paris et Genève pose donc ses pales en Principauté avec des ambitions. « Nous allons reconstituer une flotte, d’abord avec 3 ou 4 hélicoptères. Cela nous permettra d’être plus réactifs. Le personnel existant sera conservé et des embauches pourraient intervenir à l’avenir. Nous voulons offrir un service équivalent à ce que les personnes trouvent dans leur jet privé ».

« Une énième tentative ! »
Une nouvelle politique qui cependant ne réjouit pas tout le monde à commencer par l’autre compagnie, Héli Air qui ne voit pas arriver ce nouvel acteur d’un bon œil. « Monacair a été vendu à l’étranger et nos relations ne serons plus les mêmes. Il n’y aura plus d’accord sur notre ligne régulière, ni sur les vols charters, les agences ou les représentations à l’étranger. » affirme Jacques Crovetto. Le patron d’Héli Air n’apprécie pas que l’on vienne le concurrencer dans ses terres et il ne croit pas à cette nouvelle arrivée : « Ce n’est pas la première fois qu’une compagnie veut s’installer à Monaco. A chaque fois, cela s’est soldé par un échec. Ce sont encore des hurluberlus qui pensent qu’en remplaçant le cuir de leurs sièges par du velours, les clients seront prêt à débourser cinq fois plus pour un Monaco-Nice ! »
Côté trafic, la crise persiste et signe avec une baisse de 20 à 30% par rapport à l’an dernier selon Jacques Crovetto. Pas de quoi mettre du baume au cœur à la compagnie qui n’exclue pas de procéder à de nouveaux licenciements si le marché ne se redresse pas. Seule bonne nouvelle, les mini-bus qui assurent les transferts vers l’héliport : ils devraient prochainement retrouver le droit de circuler sur les voies de bus.
Concernant Monacair, l’avenir nous dira si le pari du groupe français d’offrir des services d’exception se révèlera…payant ! par Benoît Ulrich source