FU-RIEUX. Et ce n’est rien de l’écrire. En ouvrant notre quotidien, hier matin, Jacques Crovetto, pdg de Heli Air Monaco, a piqué une grosse colère. Furieux, donc, d’apprendre l’arrivée d’un repreneur chez Monacair. Rappelons, comme nous l’annoncions hier, que cette dernière société vient d’être rachetée par la holding SkyGroup, présidée par Gilbert Schweitzer.
Dans nos colonnes, celui-ci affirmait hier « vouloir se positionner sur le transport des VIP ». Et de préciser : « Nous ne sommes pas en concurrence avec Heli Air. Nous ne sommes pas là pour faire du dumping ».
Pour Jacques Crovetto, tout est faux. « Le repreneur de Monacair vient essayer de nous prendre des clients. Je ne comprends pas que le gouvernement cautionne l’arrivée d’une compagnie étrangère. Il n’y a aucune raison d’installer un transporteur étranger alors que le marché est en régression. C’est d’ailleurs pour cela que Monacair a été vendue, parce que le marché chute. C’est encore un concurrent qui lorgne que le marché de la principauté de Monaco, marché construit par tous les acteurs de l’activité économique ».
La concurrence dans le secteur fait déjà rage et les uns et les autres se connaissent. « La compagnie qui vient s’installer ici a déjà tenté de faire la même chose à Saint-Tropez ».
Jacques Crovetto tempête également après le positionnement de SkyGroup. « Ils prétendent se placer sur le service VIP. Nous le faisons déjà et cela représente 5 % de notre activité. Ces 5 %, je ne compte pas les laisser à SkyGroup. Ils pensent qu’en remplaçant le cuir de leurs sièges par du velours, les clients seront prêt à débourser cinq fois plus pour un Monaco-Nice ! C’est le huitième concurrent qui nous arrive de cette manière. Il s’agit d’une analyse et d’une approche stupides. Il suffirait alors d’acheter un Airbus pour aller prendre des parts de marché à Air France. Vous croyez que l’état français ne dirait rien ? ».
Et le pdg d’Heli Air Monaco de rappeler que sa société a été créée en 1976, grâce à l’appui du prince Rainier III. « On ne peut pas mettre en péril une compagnie comme la mienne avec l’arrivée d’une concurrence stérile. Nous sommes structurés comme une compagnie beaucoup plus importante que d’autres, avec 120 salariés ».
Jacques Crovetto, décidément très remonté, affirme qu’il « ne compte pas rester les bras croisés. Ca va être chaud ! ». Grégory Leclerc source