Les gendarmes prennent de la hauteur

lundi 21 septembre 2009

Reportage embarqué dans l’hélicoptère de la gendarmerie, qui était mobilisé pour des contrôles routiers, hier, dans le département. L’opération se déroulait dans le cadre de la Semaine de la sécurité routière.
L’appareil est flambant neuf. Cela fait deux mois que la section aérienne de Bron (Rhône) l’a à sa disposition. Il sert la plupart du temps à des opérations de secours (recherche de disparus, sauvetage). A bord du tout nouveau EC 135 ; « Etre vus par des centaines d'automobilistes en aussi peu de temps, c'est un effet dissuasif indéniable » - Photo Philippe Vacher Mais est aussi utilisé pour des missions de filatures ou de surveillances (comme les matches à risques). Et pour des contrôles routiers.

C’est ce pourquoi il était mobilisé, hier après-midi. Encore de la répression ? « En partie, mais ce n’est pas l’objectif principal », rétorque le capitaine Vialat, chef de l’escadron départemental de la sécurité routière (EDSR). « Le but est surtout de se montrer pour que les gens lèvent le pied et fassent attention ».

Car la Semaine de la sécurité routière doit servir à ça : marteler que le combat contre l’insécurité routière est permanent. Et que malgré les efforts accomplis ces dernières années, il y a encore du chemin à faire.

Lorsque l’hélicoptère décolle de Saint-Etienne, le temps est maussade. Mais la pluie n’empêche pas les contrôles et, au sol, cinq équipes de motards sont prêtes à intercepter les conducteurs fautifs. On suit l’A 72 jusqu’à Balbigny mais il n’y a pas grand monde sur la route et, de fait, pas beaucoup de contrevenants.

Le capitaine Vialat, installé derrière le pilote et chargé de les repérer, n’en verra qu’un : le conducteur d’une BMW qui squatte la voie de gauche sans raison, à hauteur du péage de Feurs. Il prévient les motards au sol en donnant la description du véhicule. Mieux : le copilote de l’hélicoptère parvient à lui donner le numéro d’immatriculation, grâce à la caméra placée sous l’appareil. C’est dès lors un jeu d’enfant, pour les motards, de l’intercepter. Il repartira avec une contravention de 135 euros (mais pas de retrait de point).

On remonte ensuite jusqu’à Balbigny avant de faire demi-tour. On retrouve le soleil mais pas d’autre infraction au code de la route. Une heure plus tard, retour sur la terre ferme.

Le bilan est maigre : un PV à 135 euros. L’heure de vol a coûté environ vingt fois plus cher. Dès lors, quelle est l’utilité d’une telle opération ? «  Il ne faut pas voir les choses comme ça » déclare le capitaine Vialat. « Être vus par des centaines d’automobilistes en aussi peu de temps, c’est comme si on mettait 40 gendarmes sur le terrain pendant une semaine ». Bref, ne pas raisonner en terme de coût, mais en terme d’impact psychologique. La guerre contre l’insécurité routière, c’est aussi la guerre des images. Jean-Hugues Allard

Un hélicoptère qui vaut 6 millions d’euros
L’hélicoptère dans lequel nous avons embarqué est un Eurocopter EC 135, l’un des trois actuellement en service dans la gendarmerie. Il est destiné à remplacer les Alouette et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il relègue ses prédécesseurs à la Préhistoire.

Plus grand, plus silencieux, plus rapide (240 km/h), plus sûr (c’est un bimoteur), l’appareil offre surtout d’étonnantes capacités techniques. Comme cet écran tactile où s’affiche la carte du relief : « Il me suffit de désigner un point sur la carte pour que le pilotage automatique nous y conduise » déclare le pilote. D’ailleurs le tableau de bord ressemble à celui d’un avion de ligne, avec des cadrans et des lumières en pagaille.

Sous l’appareil, d’énormes mégaphones, un projecteur ultra-puissant (1 600 w), mais surtout une caméra qui permet de lire une plaque d’immatriculation à plusieurs centaines de mètres de distance. Caméra qui fonctionne aussi bien de jour que de nuit, grâce à sa capacité à déceler les sources de chaleur. Ce qui est très utile pour rechercher des personnes disparues (elle a été utilisée la semaine dernière à Saint-Etienne pour tenter de retrouver le septuagénaire atteint d’Alzheimer). Et dans quelque temps, cette caméra sera capable d’afficher la vitesse des véhicules ; les radars ne seront plus seulement sur le bord des routes, mais aussi dans les airs… Coût de ce concentré de technologie : 6 millions d’euros. J-H A. source

Vos commentaires

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.