PGHM de Savignac les Ormeaux : les professionnels du secours sur tous les fronts

lundi 24 août 2009

En été, l’affluence touristique augmente en zone de montagne et le nombre d’accidents croît en proportion.
Avec en moyenne deux à trois secours par jours, les gendarmes du peloton de secours de haute-montagne de Savignac les Ormeaux sont souvent sollicités.
Photo © AriegeNews TV 2009« Nous secourons près de 250 personnes par an et pour la plupart des randonneurs occasionnels », explique le maréchal des logis Pambrun, personnel de garde sur la base aérienne des Pujols à Pamiers.
« On oublie souvent les fondamentaux, poursuit le gendarme, car une randonnée mal préparée peut vite tourner au drame […] Pour cela on se renseigne sur les conditions météo, on se dote d’un matériel adapté, on prévoit de s’hydrater suffisamment, les randonneurs ne se séparent jamais, ils poursuivent ou ils renoncent ensemble […] des fondamentaux qu’il est bon de rappeler ».
Et pour faciliter les secours, un détachement saisonnier permet de réunir sur un même site l’hélicoptère, un médecin spécialisé et une équipe de secouristes professionnels du PGHM, parés à toute éventualité...
Dont notamment la possibilité d’intervenir avec le nouveau EC 145, un hélicoptère biturbine de la gendarmerie nationale qui intervient certes dans le secours en montagne mais également dans les autres missions de la gendarmerie : police administrative ou judiciaire, accidents de la route.
« Il y a deux jours nous avons évacué vers le CHU de Rangueil un motard grièvement blessé sur la route de l’Hospitalet » indique le gendarme Jean-Claude Casagrande, mécanicien de bord.
« Et d’ici nous sommes à 20 minutes de n’importe quel point du massif, poursuit le pilote, l’adjudant-chef Van Nimmen […] 60% des secours sont réalisés en hélicoptère, les montagnes ariégeoises ne sont pas très hautes mais elles sont très techniques, l’aérologie est turbulente et les vallées étroites ».
Photo © AriegeNews TV 2009Le renforcement de la capacité opérationnelle en saison estivale nécessite aussi une augmentation des astreintes.
C’est ainsi qu’en complément de l’équipe aéroportée en alerte aux Pujols, le PGHM assure la permanence d’une seconde équipe d’intervention à Savignac, à l’intersection de tous les massifs du département.
Créé en 1971 à Savignac les Ormeaux, le PGHM de l’Ariège fût un des premiers à être spécialisé en France, le Lieutenant Emmanuel Fauvet se rappelle : « les gendarmes faisaient le secours sur piste, on a décidé de regrouper les meilleurs montagnards pour constituer une seule unité spécialisée en secours en montagne ».
Cet enfant du pays a de qui tenir, avant lui, son père était à la tête de ce détachement et son frère Eric, passionné de montagne, brigadier-chef à la CRS 29 de Lannemezan a perdu la vie l’hiver dernier en réalisant une opération de mise en sécurité sur le massif de Néouville.
Le secours en montagne, c’est une vocation pour ce gradé qui est aujourd’hui à la tête d’un peloton constitué de 12 professionnels à qui il faut ajouter 6 gendarmes adjoints et des renforts mobiles l’été et l’hiver.
Photo © AriegeNews TV 2009Après avoir intégré la gendarmerie, réalisé une batterie de tests, des stages sur 3 ans sont proposés aux recrues qui doivent se former dans des spécialités : police judiciaire liée au domaine de montagne, secourisme, escalade, guide de haute montagne, moniteur de ski…
« Tous mes hommes sont des professionnels de haut niveau, mon objectif est de pousser les jeunes à passer un ou deux diplômes supplémentaires […] Le recrutement est ouvert, il faut avoir un déclic à un moment donné, une vocation, une passion pour la montagne qui n’est pas un domaine réservé à une élite. Il faut cependant être sportif, technique, avoir de la volonté et un sacré esprit d’équipe […] savoir prévenir et gérer l’imprévu ».
Les gendarmes du PGHM reprennent souvent cette citation de l’alpiniste britannique Edward Whymper (1840-1911) : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ».
Une citation à tempérer cependant pour les pratiquants néophytes car la montagne demeure dangereuse (plus de dix personnes trouvent la mort chaque année dans les Pyrénées ariégeoises).
« Un standard est ouvert en permanence de 8h à 19 pour renseigner les gens et pour répondre en cas d’alerte, indique le gendarme Hervé Carret. Dès que l’alerte est déclenchée il y a conférence à trois : la victime, le PGHM et le 112, cela afin d’évaluer rapidement l’état de santé de la victime, sa position et de procéder à l’intervention de secours.
Nous réalisons plusieurs exercices tous les mois et nous participons à des stages de recyclage annuels nationaux afin d’accroître nos capacités d’intervention
 ».
Photo © AriegeNews TV 2009A côté des secours et de la sécurité dans les zones de montagne, le PGHM est également chargé de la prévention : des formations, des conférences et autres assistances techniques destinées aux administrations (DDE, EDF…) et aux collectivités locales (Stations de ski…), des conseils prodigués aux particuliers dans le cadre des permanences téléphoniques, mais aussi une présence assidu dans le cadre d’opérations médiatiques (portes ouvertes à la réserve d’Orlu) ou encore la participation à la sécurité des courses de montagne et des épreuves sportives.
Dans le cadre de la loi de modernisation de la sécurité civile, tous les départements ont du repenser leur plan départemental de secours (il s’agit d’un dispositif spécifique du plan Orsec adapté au milieu montagnard), le PGHM assure le commandement opérationnel des opérations en relation avec les autres partenaires institutionnels (SDIS, SMUR…).
« Des avancées ont été réalisées en professionnalisant ainsi le secours en montagne, on a prouvé que l’on était capable de travailler ensemble, commente le Lt Fauvet, sans perdre notre objectif de vue, celui d’assister le mieux et le plus rapidement possible la victime qui doit rester au centre du dispositif ».
Dès qu’un secours est déclenché les gendarmes du PGHM sont habilités à faire une enquête visant à déterminer les responsabilités, en tant qu’officiers de police judiciaire ils peuvent aussi verbaliser.
« Cet été nous avons fait des rappels de règlements mais face à certains comportements à risques qui ne sont pas dignes de montagnards pourquoi ne pas envisager une participation aux frais ?
En France l’Etat se charge des secours, il y a pour cela un budget annuel mais cette enveloppe n’est pas extensible à l’infini […] sur les 5 dernières années, 1500 personnes ont été secourues en Ariège
 ».
Dans le cadre de la recrudescence de ses interventions estivales, le PGHM est partenaire d’une entreprise ariégeoise développant un nouveau produit de géo localisation (il est actuellement en phase de test, bien que des boîtiers soient déjà disponibles à l’OT des vallées d’Ax) permettant aux randonneurs d’être suivi par satellite y compris dans les zones blanches où les téléphones cellulaires ne passent pas.
En cas de difficulté, le PGHM pourra les localiser rapidement et les secourir tout aussi rapidement.
Les professionnels (guides, éleveurs) sont déjà intéressés par ce petit boîtier voué dans un second temps à évoluer vers un logiciel intégré sur téléphone portable, chargeable via Internet pour un abonnement journalier.
C’est aussi cela la mission du PGHM, faire progresser les secours… Laurence Cabrol source

La gendarmerie compte environ 260 militaires (10 officiers et 250 sous-officiers de gendarmerie) spécialistes « montagne » répartis dans 20 unités :
 15 pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) :
Chamonix, Briançon, Grenoble, Bourg St Maurice, Modane, Annecy, Jausiers, St-Sauveur-sur-Tinée, Pierrefite Nestalas, Bagnères-de-Luchon, Oloron-Ste-Marie, Savignac-les-Ormeaux, Osseja, Corte, St-Denis-de-La-Réunion.

 5 pelotons de gendarmerie de montagne (PGM) :
 Xonrupt, Munster, Les Rousses, Murat, Le Mont Dore.

L’écusson de ces professionnels a été dessiné par le peintre ariégeois Ryton Cazenave dans les années 70 et il a été depuis adopté par tous les PGHM qui arborent peut-être sans le savoir sur leurs vêtements et leurs véhicules les Pyrénées ariégeoises.

Reportage © AriegeNews TV 2009

Durée : 8mn 36 - résolution : 430x323

Vos commentaires

  • Le 13 août 2014 à 11:40, par Bonin Nelly En réponse à : PGHM de Savignac les Ormeaux : les professionnels du secours sur tous les fronts

    Le 7 août 2014, la cheville part de travers et triple fractures de la maléole !
    Merci d’être venus me chercher aux cascades d’Ars.
    Je suis encore très gênée d’avoir mobilisé une équipe et un hélico.
    Votre dévouement est sans contestation !
    J’aurai aimé vous remercier de vive voix mais sachez que ces quelques lignes sont tout aussi sincères.
    Merci
    Cordialement.
    Nelly Bonin.

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