Pour ce samedi classé noir sur les routes, le peloton autoroutier de gendarmerie de Limas aux abords de Villefranche-sur-Saône était en alerte rouge. Récit d’un embarquement au cœur du dispositif.
L’hélico se pose en douceur à la hauteur du péage de l’A6 à Limas. A son bord, le pilote, l’adjudant Danthu et son mécanicien, l’adjudant Ganiou. La mission : participer à une opération de contrôles sur une portion de l’A6 allant de la limite territoriale de la Saône-et-Loire à ce fameux péage de Villefranche. Lequel, pour bien des vacanciers venus du nord et à destination des plages, est synonyme de mise en bouche pour la suite des événements, notamment à partir de Fourvière jusqu’après Orange avec ses serpentins de ralentissements de bouchons. Le dispositif voulu par le capitaine Gallier, commandant de l’EDSR qui regroupe, outre le peloton, quatre brigades motorisées sur le département (Villefranche, Tarare, Dardilly et Lyon), est clair : montrer une présence soutenue des forces de l’ordre avant l’entrée sur l’autoroute du soleil. Prévention mais aussi répression quand cela s’impose.
Dans le ciel, l’hélico domine la situation. A la hauteur de l’aire de Dracé, au sol, un équipage a installé les jumelles. Trois motards sont prêts à intervenir. En l’espace d’une demie heure, une Dacia grise roule ostensiblement sur la bande d’arrêt d’urgence pour griller la politesse à d’autres automobilistes, et sortir le plus rapidement possible à la sortie de Villefranche nord. Un autre véhicule a pris ses aises depuis Saint-Romain-des-Iles sur la voie centrale, sans prendre soin de se rabattre.
Plus grave, le pilote signale, à la patrouille, la circulation à vive allure sur la bande gauche d’une voiture de forte cylindrée. Bingo. Le contrevenant est flashé à 152 km/h et pris aussitôt en chasse par un motard. Sortie Belleville et direction le poste d’interception, appelé dans le jargon « l’accueil ». Le conducteur ne coupera pas à l’amende mais échappera au retrait de points. « Sept sur dix infractions à la vitesse sont commises par des conducteurs étrangers », soupire le Major Chardonneret. L’Europe est en marche mais sur ce chapitre visiblement en ordre dispersé. Retour sur le plancher des vaches. Au péage, la queue s’allonge et cette fois, c’est aux voitures en surcharge qu’on s’intéresse. Des voitures immatriculées pour la plupart en Allemagne ou des pays de l’Est avec, à leur bord, des familles entières à destination du Maghreb, mais avec un tonnage sur le toit à faire rendre l’âme aux plus puissantes cylindrées. Là, c’est la pesée, et le verdict est sans appel. Contravention et obligation de se séparer du surplus. L’hélico lui est rentré à Bron. Une pause logique après deux nuits à survoler de nuit le chaudron de Firminy. Michel Girod source