C’est la semaine de l’héliportage du matériel des bergers

jeudi 18 juin 2009

HAUT-BEARN. C’est la semaine de l’héliportage du matériel des bergers et vachers vers les cabanes
La ronde des bergers
Les héliportages ont commencé mardi, en Ossau, avec des conditions météo difficiles - Photo G. Bonnaud« Tu te rends compte : s’il fallait encore transporter tout ce bazar à dos de bourricot, on ne s’en sortirait plus. Impossible de se passer de l’héliportage aujourd’hui ». Figure de Lées-Athas, Louis Bouchoo, 76 ans, en pleine préparation des estives, avait la « banane », hier matin, sous le ciel bleu de la vallée d’Aspe. L’année dernière, il n’avait pas pu bénéficier du service. « Il a fallu grimper à pied à cause d’un gypaète qui avait fait son nid dans le secteur. C’est comme ça ».

Le grand père était donc soulagé cette fois. Il a pu s’envoyer en l’air au côté de son copain le pilote d’hélico, Jean Brosset. Avec une précision chirurgicale, celui-ci a déposé près de 2 tonnes de matériel devant la porte de la cabane du cap de la Baitch, à 1 689 mètres d’altitude, au-dessus de Lescun. Les Bouchoo occupent le site chaque été depuis trente ans. Sous la protection bienveillante du Soum-Couy.

600 brebis
Louis a rangé les sacs de sel à l’intérieur. Son fils Jean et le neveu Pierre-Jean se sont chargés du reste. Même les petits enfants, Paul (5 ans) et Mathilde (9 ans) ont donné un coup de main. Tout doit être prêt pour le 4 juillet : 600 brebis et 35 vaches y prendront leur quartier d’été.
« Je vais devoir refaire une partie du bardage du toit. Des randonneurs ont pris le bois pour faire du feu. C’est n’importe quoi », soupire Jean. Louis intervient en modérateur : « La montagne est parfois cruelle. Il existe des marcheurs qui cherchent la mort sans le savoir. Ils se font piéger par le froid. Et ils ont besoin de se réchauffer. C’est terrible. On en arrête souvent des gars qui ne savent pas où ils vont ».
Jean Brosset dépose un nouveau filet garni. Depuis mardi, il enfile ainsi les rotations comme des perles. Sa semaine est folle. Elle a commencé en vallée d’Ossau. « On a été freinés par une mauvaise météo. Avec le brouillard, on ne peut rien faire ».
Au sol, Didier Hervé, le directeur de l’Institution patrimoniale (IPHB), coordonne les rondes avec la rigueur du métronome. « Il ne faut pas perdre de temps ». Quelques curieux observent le manège de loin.
Jérôme Ouilhon, du Fonds écopastoral, est aussi là. « Cette année, c’est le trentième anniversaire de notre action et de la création de la prime de dérangement destinée à répondre à la présence de l’ours. Jusqu’à présent, les bergers victimes de dégâts bénéficiaient de charges gratuites. Ce n’est plus le cas avec le plan de soutien à l’économie de montagne ».
Le domaine pastoral des trois vallées béarnaises compte un total de 207 estives dont 90 ne sont accessibles qu’à pied avec une durée moyenne de marche d’environ une heure trente. Vive l’hélico. Patrice Sanchez source

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