À l’instar du jet, l’image de l’hélicoptère privé a été écornée et associée à la jet-set et à d’extravagants milliardaires. En réalité, le segment VIP est marginal et ne concerne que quelques machines par an. Pour Eurocopter, leader mondial sur le marché civil et le segment affaires, le luxe représente surtout un vecteur d’image et de prestige. Voici deux ans, la société s’est associée avec Hermès pour développer un hélicoptère qui démontre leur savoir-faire respectif. Résultat : « L’hélicoptère par Hermès », un petit bijou de technologie, de luxe, d’élégance et de confort dont le prix démarre à 6 millions d’euros. Il a été vendu à 3 exemplaires à une compagnie spécialisée d’Abu Dhabi, à un homme d’affaires japonais et à un client resté anonyme. « Nous avons des contacts avec dix autres clients qui sont intéressés », précise Dominique Orbec, vice-président « market development » d’Eurocopter.

« Complément naturel du jet »

En revanche, le marché de l’hélicoptère d’affaires est important. « Il est le complément naturel du jet. Il permet à des sociétés dynamiques d’aller partout où ne peut pas aller l’avion de ligne et le jet. C’est un outil de travail », explique Dominique Orbec.

Le marché a crû fortement en Europe ces dernières années car le Vieux Continent était en retard sur les États-Unis. Mais la crise a cassé cette belle dynamique. Les stocks ont gonflé sur le marché de l’occasion jusqu’à représenter 100 à 150 hélicoptères, soit entre 10 et 15 % du parc mondial. Ces machines se négociaient entre - 10 à - 20 % de leur valeur normale. Cette année, Eurocopter ne table que sur 30 à 40 livraisons d’hélicoptères d’affaires, contre 150 en 2008 et 170 en 2007.

Pour autant, la société reste prudemment optimiste. « On observe quelques signaux encourageants : le marché n’est pas moribond, il reste actif. Les stocks se résorbent et les prix se stabilisent. Ce n’est pas encore la reprise mais de nombreuses ­entreprises nous disent qu’elles veulent acheter des hélicoptères dès que l’économie repartira », explique Dominique Orbec. À l’instar de cette chaîne de hard discount qui entretient une flotte d’hélicoptères pour que ses cadres soient les plus mobiles possible entre ses différents points de vente. « La capacité d’intervention rapide participe à la compétitivité de leurs produits », note le vice-président. Eurocopter compte rebondir grâce, notamment, à la version affaires de l’EC-145 baptisée « Stylence », et de l’EC-175, l’hélicoptère issu d’un partenariat avec la Chine qui est présenté pour la première fois en Europe au Bourget. source