Hélicos palois pour les forces spéciales

mercredi 11 mai 2011

Le 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales basé à Pau est une unité d’élite méconnue mais unique en France.
Un Caracal du 4e RHFS engagé avec les commandos du commandement des opérations spéciales - Photo © D.R. « Nulle part sans nous », telle est la devise du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (4e RHFS) basé quartier de Rose, au nord de Pau. Devise qui fait ici sens : « Notre régiment a participé à toutes les opérations spéciales majeures menées par l’armée française depuis 1993 », note son commandant, le colonel Yann Poincignon.

Le 4e RHFS, employé par le commandement des opérations spéciales (COS), est un régiment d’élite unique dans l’armée française, et se retrouve régulièrement sous le feu. « C’est une unité à très haute valeur ajoutée, parfaitement équipée et entraînée, prête à intervenir pour les missions les plus difficiles et les plus sensibles », précise le colonel Poincignon. Les escadrilles paloises sont par exemple mobilisées pour aller sauver des ressortissants français retenus à l’étranger.

Mais le commandement reste - « par souci de sécurité » - très discret sur les missions menées, tout en ayant la volonté de présenter au grand public les spécificités d’un régiment peu connu en Béarn.

« Une unité d’élite »
Photo © D.R. Seule formation aéromobile entièrement dédiée aux forces spéciales françaises, le 4e RHFS dispose d’une quarantaine d’hélicoptères - Gazelle, Puma, Cougar, Caracal et Tigre - et intervient « en synergie » avec les commandos des armées de terre, de mer, de l’air, mais aussi avec les gendarmes du GIGN ou les policiers du Raid. « Il y a un entraînement spécifique, très technique, notamment pour acquérir des automatismes dans l’action », explique le colonel Yann Poincignon. « Nos soldats sont par exemple ceux qui font le plus d’heures de vol. Et ce sont des heures de qualité, avec les commandos du COS ».

Les militaires du 4e RHFS sont recrutés (et sélectionnés) essentiellement au sein de l’Armée de Terre : ils sont volontaires pour rejoindre cette unité d’élite, font l’objet d’une évaluation très pointue (psychologique et physique) et suivent ensuite des formations spécialisées et des entraînements spécifiques. À la fin de leur première année au sein du régiment. ils sont « projetables », c’est-à-dire aptes à partir en mission au bout du monde. « Nous mettons la barre très haut », reconnaît le colonel Poincignon. « Mais nos militaires restent plus longtemps au sein du 4e RHFS que dans les autres régiments ».

« En alerte permanente »
Photo © D.R. Quatre des six escadrilles du 4e RHFS sont basées à Pau, où le régiment emploie environ deux cents personnes. Le 5e RHC voisin assure la maintenance des hélicoptères : le 4e RHFS se concentre donc sur ses missions opérationnelles, reconnues au niveau international. « Nous sommes en alerte permanente », résume le colonel Poincignon. Dans les escadrilles, les paquetages sont prêts. Et entre 30 % et 50 % des équipages sont tout au long de l’année en intervention dans des pays étrangers.

Une des autres forces du 4e RHFS est sa capacité à innover. A Pau se définissent des processus d’intervention, mais aussi des équipements nouveaux. Le régiment est également à la pointe de l’« intérarmisation » - c’est-à-dire le travail commun des différentes armées françaises - dans la lutte contre le terrorisme, ou encore dans les missions de sécurité intérieure. Là encore en totale discrétion, bien sûr.

REPÈRES
Dix-huit ans d’histoire. C’est en 1993 qu’est créée à Pau la première escadrille des opérations spéciales avec une dizaine d’hélicoptères. Elle est engagée pour la première fois en ex-Yougoslavie. Elle devient en 1997 le détachement ALAT des opérations spéciales (DAOS). Lequel devient le 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales en 2009.

Photo © D.R. Opérations spéciales. Le 4e RHFS est une des unités de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Il est subordonné à la brigade des forces spéciales terre (BFST) elle aussi basée quartier de Rose, et dépend d’un point de vue opérationnel du commandement des opérations spéciales (COS)

A Pau et Villacoublay. Quatre escadrilles du 4e RHFS sont basées à Pau, quartier de Rose. Les deux autres sont basées à Villacoublay (groupement interarmées d’hélicoptères), dans les Yvelines. Au total, le régiment emploie environ 300 personnes, dont environ 200 militaires à Pau. Il s’agit essentiellement de militaires de l’armée de terre. Mais les effectifs comptent également une vingtaine de militaires de l’armée de l’air et neuf civils.

Une flotte d’hélicoptères unique en France, prête à intervenir en tout lieu
Un quatrième Tigre viendra compléter cet été l’arsenal composé d’une quarantaine d’hélicoptères.

Le quatrième Tigre viendra compléter l’arsenal aéromobile du 4e RHFS d’ici l’été. Au total, le régiment dispose aujourd’hui d’une quarantaine d’hélicoptères. « L’hélicoptère est essentiel aux forces spéciales pour la mobilité, le renseignement et l’appui-feu lors des missions » note le colonel Yann Poincignon. « Et il apporte une liberté d’action et une puissance de feu efficaces lors des opérations « coup de poing »... ».

Photo © D.R. Le 4e RHFS dispose de cinq types d’hélicoptères complémentaires : 14 Gazelle, 7 Puma, 7 Cougar (évolution du Puma), 9 Caracal (dernière évolution du Cougar) et donc bientôt quatre Tigre. « Chacun de ces engins a des qualités propres », précise le colonel Poincignon. « Le Caracal, par exemple, est l’outil le plus moderne pour l’infiltration et le transport. Le Tigre est quant à lui une révolution : c’est le premier hélicoptère construit autour d’un système d’armes. Mais la grande force de notre régiment est de pouvoir travailler en modules complémentaires : les chefs d’escadrille peuvent mêler les différents types d’hélicoptères pour une mission ».

Dans les grands hangars du quartier de Rose, les hommes du 4e RHFS innovent, en ajoutant par exemple des armements spécifiques à leurs hélicoptères. Caméras thermiques, guidage de missiles, vision nocturne, augmentation des puissances feu... : nous trouvons ici toutes les dernières technologies militaires. A noter, enfin : c’est à Pau, au sein du 4e RHFS, que sont formés tous les pilotes de Caracal de l’armée de terre. Bruno Robaly source

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