Hélicoptère du Samu 02, il ne vole pas de nuit

samedi 23 avril 2011

Une réglementation européenne prévoit que les pilotes d’hélicoptère du Samu s’entraînent à voler de nuit. Problème : un récent décret français limite le trafic de ces appareils sur les zones à forte densité de population. Deux textes en totale opposition : les pilotes de Samu peuvent voler de nuit avec un malade ou un blessé, mais ne peuvent s’entraîner à le faire pour mener leur mission en toute sécurité.
Une sortie de l'hélicoptère est facturée, au patient, 30 euros la minute de vol, pris en charge par l'Assurance-maladie.À Laon, le problème ne se pose pas, puisque l’hélicoptère du Samu 02 ne prend son envol que de 8 à 22 heures. Qu’est-ce qui justifie cette absence de vol nocturne ? « Le coût, répond le directeur du Samu 02, le Dr Frédéric Degrootte. Une garde de nuit coûte plus cher qu’une garde de jour. » Jean-Nicolas Collignon, responsable de NHV Hélicoptère, complète : « Pour un service qui tourne 24 heures sur 24, il faut cinq pilotes, alors que pour une durée de douze ou quatorze heures, nous n’avons besoin que de trois pilotes. »
Enfin, dans l’Aisne, aucune des hélistations présentes sur chaque centre hospitalier n’est équipée pour accueillir l’engin de nuit.
Au-delà des raisons financières, des raisons humaines pourraient justifier l’intervention de l’hélicoptère de nuit. Le Dr Degrootte rejette cet argument en affirmant que « les transferts interhospitaliers sont peu courants de nuit et les interventions primaires en pleine nuit restent rares. De plus, ce type d’interventions représente une faible proportion de notre travail ». Pour preuve, en 2010, l’hélicoptère du Samu 02 est sorti 65 fois en intervention primaire (accident de la route, infarctus…) contre 399 fois pour des transferts interhospitaliers.

Conditions de sortie
Pour savoir ce qui détermine le recours à l’hélicoptère, il y a bien évidemment le critère médical avec la gravité des blessures, mais aussi de distance et de disponibilité de l’hélico et des équipes, sans compter les conditions météorologiques : « Dans notre région, le brouillard et les plafonds bas sont relativement fréquents », indique Jean-Nicolas Collignon.
Enfin, le domaine d’intervention de l’appareil ne se limite pas à l’Aisne, il peut se rendre dans l’Oise où le Samu ne dispose pas de cet engin, mais aussi dans la Somme, en région parisienne, dans la Marne, les Ardennes ou encore la Seine-et-Marne.
En matière de textes, la France est le seul pays européen à avoir le droit de faire voler ses hélicoptères avec un seul pilote, contre deux au niveau européen. À Laon, là encore, on ne risque pas d’avoir de souci avec les textes : « Nous volons toujours à deux, le pilote a une personne qui l’aide à la navigation. Quand nous devons agir en intervention primaire, mieux vaut deux yeux de plus, car nous pouvons être amenés à atterrir n’importe où. » Aurélie Marcotte source

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