Avec les marins du Dupleix, l’ange-gardien du Charles-de-Gaulle

mercredi 13 avril 2011

Mardi soir, la beauté du rayon vert au terme d’un coucher de soleil d’anthologie sur la Méditerranée a fait oublier quelques instants aux marins du pétrolier-ravitailleur français La Meuse que la guerre n’est pas loin. La guerre, leurs camarades du Dupleix -une frégate également intégrée au groupe aéronaval du Charles-de-Gaulle- l’ont approchée : cette nuit, leur bâtiment était positionné tout près de Syrte, à quelques kilomètres des côtes libyennes.

La préparation de l'hélicoptère Lynx sur le DupleixLe Dupleix, un navire de 139 mètres âgé d’une trentaine d’années mais puissamment armé et doté d’importants moyens de surveillance et de détection, a patrouillé ces derniers jours dans les eaux internationales le long des côtes libyennes. Sa mission : la localisation et l’identification de bateaux civils suspects. Depuis quelque temps en effet, les loyalistes tentent de faire passer matériel et munitions par voie maritime.

En vertu de la résolution de l’ONU imposant l’embargo sur les armes, les forces de l’OTAN font une chasse systématique aux bâtiments de ce type, les remorqueurs étant semble-t-il particulièrement utilisés par les forces de Kadhafi pour transporter du matériel. Parallèlement, elles tentent de faciliter la sortie de petits bâtiments des ONG qui parviennent au compte-gouttes à sortir de Misrata assiégée avec, à leur bord, de nombreuses personnes blessées.

Ce mercredi matin, le Dupleix n’est plus dans la zone la plus proche des côtes libyennes : il est remonté quelque part au nord pour rejoindre son poste d’escorte du Charles-de-Gaulle. Et depuis la passerelle du navire, on distingue nettement au loin la silhouette caractéristique du porte-avions. « La vocation première de cette frégate, c’est de protéger le porte-avions contre la menace sous-marine », explique le capitaine de frégate Antoine Goulley, commandant en second du Dupleix.

Pour ce faire, le navire dispose notamment d’un hélicoptère Lynx, tirant différents types de torpilles. Selon les militaires français, Kadhafi ne dispose que d’un sous-marin de conception russe, dont on ignore s’il est capable de prendre la mer ; le second submersible, inutilisable, est aux mains des insurgés à Benghazi.
Le Dupleix, vu du Charles de Gaulle10 heures. Le Lynx du Dupleix décolle avec une mission précise : surveiller et transmettre des données radar dans la zone contrôlée par la flotte française. Pendant ce temps, la frégate assure son rôle d’ange-gardien du porte-avions : elle est capable de détecter toute « menace missile » et de mettre en place des contre-mesures pour éviter aux navires français évoluant dans la zone d’être attaqués. Reste l’éventualité d’un « baroud d’honneur de Kadhafi », comme nous l’expliquait il y a quelques jours l’amiral Coindreau, le patron de la Task Force. Le capitaine de vaisseau Bernard Velly, qui commande le Dupleix, refuse d’ailleurs de prendre à la légère la possibilité d’une attaque opérée par un petit bateau suicide : il a fait renforcer les capacités d’autodéfense de la frégate. D’ailleurs, l’officier marinier supérieur a délégation pour ouvrir le feu immédiatement en cas de menace immédiate. Un signe supplémentaire de la tension qui règne dans toute la zone. Denis Masliah source

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