Le ciel sous haute protection

lundi 14 mars 2011

L’armée de l’air perfectionne son escadron de pilotes d’hélicos au-dessus de la région
Feux éteints, en toute discrétion, deux hélicoptères Fennec de l’escadron Parisis décollent à la nuit tombée de la base militaire de Vélizy-Villacoublay (Yvelines). A bord, des pilotes et des tireurs d’élite qui s’entraînent dans des conditions quasi réelles au-dessus des têtes des Franciliens. En cette soirée de mars, le scénario est très simple. Un des deux hélicoptères est pris en chasse. La mission de l’autre équipage est de le retrouver dans la nuit noire, à l’aide d’une caméra thermique et de rentrer en contact radio avec lui. Puis le chassé devient chasseur. Comme dans un jeu vidéo. Mais l’enjeu est bien plus sérieux qu’une partie de manettes : il s’agit d’assurer quotidiennement la protection du ciel de la capitale dans un rayon d’une centaine de kilomètres.

Un avion volé maîtrisé
Cette unité, unique en Europe, fonctionne selon une chaîne de commandement courte, ce qui lui permet d’être extrêmement réactive. Si un avion ou tout objet volant est suspect, les hélicoptères peuvent l’intercepter en sept minutes le jour et quinze la nuit. « Et le détruire, si on en reçoit l’ordre », souligne Eric Melchiori, le commandant de l’escadron. Attaque terroriste, évasion d’une prison par les airs, non-respect des couloirs aériens, avion de touristes en perdition… « On est appelé une dizaine de fois par an. Heureusement, jamais encore pour une attaque », précise le commandant. La plupart du temps, il s’agit de petits « coucous » qui ne respectent pas les règles de la navigation aérienne. Comme cet avion, une nuit d’octobre 2004, qui a décollé de l’aéro-club de Coulommiers. A bord d’un monomoteur volé, pendant près d’une heure, l’homme a survolé la région. « On est rentré en contact avec lui par radio, puis l’avons intercepté et amené à se poser à Roissy », se souvient Philippe, qui pilotait à l’époque l’hélicoptère. Depuis le 11 septembre, l’armée a pris conscience que tout engin volant, même civil, pouvait constituer une menace », explique un pilote. « Nous intervenons sur les aéronefs qui volent à moins de 180 km/h, précise le lieutenant-colonel Jérôme Fleith. Au-delà, des avions de chasse, basés à Creil (Oise), prennent le relais. » Avec plus de 240 heures de vol par an, l’escadron Parisis est constamment entraîné. Si bien, que d’autres pays s’intéressent à l’unité. Comme les Anglais qui souhaitent s’inspirer de ce modèle lors des JO de 2012. Ou encore les Indiens et les Israéliens, venus récemment visiter la base militaire pour perfectionner leurs armées. William Molinié et Alexandre Sulzer source

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