Le sourire des sergents

lundi 21 février 2011

La première promotion ayant effectué sa formation sur l’hélicoptère de nouvelle génération EC120 était à l’honneur, vendredi.
« Le maréchal des logis Pérez. Brevet remis par le lieutenant Feron. » Les 17 sous-officiers de l'EALAT de Dax avant la remise de leur brevet de pilote militaire d'hélicoptère - Photo Philippe SALVATL’instant est solennel. Malgré la présence de nombreuses familles venues assister à la cérémonie, le silence règne sur le tarmac de l’École d’application de l’aviation légère de l’armée de terre de Dax (EALAT). À 22 ans, Antoine Pérez - salut militaire impeccable - vient de recevoir ses insignes de brevet de pilote militaire d’hélicoptère. À ses côtés, les seize autres élèves de la promotion attendent, avec une discipline toute militaire, l’appel de leur nom. Après deux années de préparation, ces sous-officiers sont impatients de recevoir ce précieux sésame qui va leur permettre de suivre une spécialisation à l’EALAT du Luc-en-Provence, dans le Var. « Ils ne sont pas encore arrivés au bout de leurs efforts », reconnaît le lieutenant-colonel Vidaud, commandant de la base. « Devenir pilote d’hélicoptère demande beaucoup de travail, de rigueur et d’humilité. »

Le général Legrand, commandant de l’École nationale des sous-officiers de Saint-Maixent, a assisté à cette cérémonie un peu spéciale. La raison est simple. « Il s’agit des derniers sous-officiers de l’Armée de terre que nous formons au pilotage d’hélicoptère. Depuis un an et demi, nous n’intégrons plus que des officiers », explique le lieutenant-colonel Ternynck, directeur de la formation initiale.

Autre particularité notable. Ce sont les tout premiers stagiaires à avoir suivi un cycle de formation complet sur l’hélicoptère de nouvelle génération l’EC120. Depuis quelques mois, ces appareils rouge et blanc remplacent peu à peu les Gazelles par le biais d’un contrat d’externalisation conclu entre le ministère de la Défense et la société Hélidax (lire notre édition du 10 février).

Manœuvre ou attaque ?
Antoine Pérez a déjà fait le choix de sa spécialisation. Ça sera l’hélicoptère de manœuvre et d’assaut. « À mes yeux, il offre un panel de missions plus important. Il me permettra d’intervenir au plus près des opérations sanitaires et humanitaires mais aussi sur le transport des troupes. » Le sergent Marion Bartholmot, seule femme issue de cette promotion, a choisi l’option inverse. En mars prochain, elle optera pour l’hélicoptère de combat, l’autre formation dispensée sur la base de Luc-en-Provence. « Maintenant, je vais être transformée, c’est-à-dire qualifiée sur un appareil de type Gazelle. Puis, j’apprendrai le pilotage tactique. C’est une étape primordiale pour être opérationnelle et accéder au terrain. »

« Mes grands frères »
Tous deux ont suivi un cursus commun. Des tests d’aptitude physique et psychologique pour mesurer leur capacité de résistance, tout d’abord. Puis, une formation théorique de cinq mois, suivie d’une formation pratique qui s’étale sur huit mois où sont effectuées 135 heures de vol dont 22 heures en simulateur.

La bonne cohésion du groupe a été soulignée à plusieurs reprises par les officiers supérieurs au cours de la cérémonie. « Je vais garder un très bon souvenir. Cette école est vraiment sympa. Tout est mis à notre disposition pour que l’on réussisse », confie Marion. À 23 ans, la jeune femme, originaire d’Avignon, assure n’avoir connu aucun problème d’intégration dans cet univers majoritairement masculin. Elle considère même les seize autres élèves de sa promotion comme ses grands frères. « Je ne pense pas avoir bénéficié d’un traitement de faveur. Il m’arrive parfois d’être plus sensible que les garçons. C’est une de mes faiblesses mais mes collègues en ont aussi. » source

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