Deux pilotes en phase d’atterrissage à Clermont éblouis par un pointeur laser

samedi 6 novembre 2010

La gendarmerie des transports aériens, installée à Aulnat, tente d’identifier les auteurs des tirs au laser qui ont gêné deux pilotes en septembre et en octobre dans la région.
Frédéric Virello se souvient bien de ce point vert dans la nuit noire. Ce mercredi 6 octobre, vers 19 h 50, alors que le soleil est couché depuis une demi-heure, le pilote d’hélicoptère de la Sécurité civile revient de Montluçon avec, à son bord, un patient. Il s’apprête à effectuer son dernier virage pour atterrir au CHU Estaing quand, soudain, une lumière venant d’un immeuble de trois à quatre étages, à une centaine de mètres de là, l’éblouit, l’espace de trois à quatre secondes. Le pilote parvient, tout de même, à poser son appareil.
« Ça a été gênant, car j’ai été pas mal ébloui, mais j’ai eu le temps de me reconcentrer, se souvient-il. Ça aurait pu être vraiment dangereux si on avait été "tiré" pendant l’atterrissage, à dix mètres de la plateforme, par exemple ». À 45 ans, c’est la première fois, en vingt-cinq ans de métier, que Frédéric Virello est ainsi tiré au laser. « S’il n’y avait pas eu de patient à bord, je serai allé au-dessus de l’immeuble et j’aurais tenté d’identifier la personne. » D’après la gendarmerie des transports aériens basée à Aulnat, le pilote d’un avion de ligne avait déjà été victime d’un tir au laser alors qu’il s’apprêtait à atterrir sur l’aéroport, quatre semaines plus tôt... le 11 septembre précisément. « C’est-à-dire le lendemain d’une communication faite sur le sujet au niveau national », dit-on chez les militaires.

Les auteurs des tirs pourraient être poursuivis
L’Auvergne a donc, pour l’instant, été touché deux fois par le phénomène du « jeu du laser ». Peu, comparé aux autres régions. « En région parisienne, c’est le jeu du moment. On sait qu’il ne faut pas regarder, mais on est attiré. Il y a certains faisceaux laser qui peuvent créer de graves problèmes de vue », renchérit Frédéric Virello. La gendarmerie des transports aériens est chargée de l’enquête dans les deux affaires. Pour le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Jean-Yves Coquillat, « compte tenu de l’imbécilité de ces gestes et des dangers représentés, il y aura une réponse immédiate et ferme. » Les auteurs pourraient notamment être poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui. Reste d’abord à les identifier.

Pour faire face à ce phénomène, le secrétaire d’État aux Transports, Dominique Bussereau, a d’ores et déjà « demandé à la gendarmerie des transports aériens (GTA), en lien avec la DGAC (Direction générale de l’aviation civile), de renforcer le dispositif visant à recenser les faits, les localiser, à identifier les auteurs, à les interpeller et à les présenter à la Justice ».

Depuis le début de l’année, plus de 400 événements laser ont été rapportés par des pilotes, selon la direction générale de l’aviation civile, à Paris. Le 31 août, à Créteil, un homme de 20 ans a été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour s’être amusé à braquer un laser sur le cockpit de trois avions de ligne au moment de leur atterrissage à l’aéroport d’Orly.Nicolas FAUCON source

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.