Mission : sauver des vies

vendredi 29 octobre 2010

Patrick Claquin, pilote instructeur et chef de la base d’hélicoptère de la Sécurité Civile à Pau, dirige une petite équipe de huit pilotes et mécaniciens opérateurs de bord, prêts à intervenir de jour comme de nuit sur des secours.
Ancien pilote de combat, Patrick Claquin se « rachète » aujourd'hui en sauvant des vies en montagne et en plaine. Naissance en 1956 à Autun en Saône-et-Loire. Armée de l'Air puis intègre le 5e RHC de Pau après avoir échoué à son examen de pilote. Pilote instructeur d'hélicoptère de 1983 à 1988 dans le Var puis en Allemagne, et quittera l'armée pour entrer à l'école de police en 1989. Affecté à la base de la Sécurité Civile à Pau en octobre 1992, il dirige l'équipe depuis 1997. Plusieurs fois récompensé pour des secours périlleux, il s'est vu dernièrement décerner le grade de Chevalier dans l'Ordre National du Mérite - Photo © Laurence FleuryPassionné par l’aéronautique, Patrick Claquin rêvait de voler. À 16 ans, il passait son brevet de pilote privé, avant même de pouvoir conduire. Aujourd’hui, il dirige la base de la Sécurité Civile à Pau, et passe une grande partie de son temps aux commandes du fameux hélicoptère rouge et jaune EC 145, celui qui sauve des vies.

« Des bases d’hélicoptère de la Sécurité Civile, on en compte 24 en France, explique Patrick Claquin. Nos missions de sauvetage sont réalisées en plaine comme en montagne. »

Il s’agit, en plaine, de secours à la personne, en cas d’accident de la route, domestique, agricole ou encore du travail. Le rôle de l’équipage consiste à acheminer l’équipe médicale sur le lieu de l’accident, puis de transporter le blessé vers un centre hospitalier, parfois jusqu’à Toulouse ou Bordeaux, selon le degré de gravité.

« Ne pas tomber dans le sauvetage à tout prix »
En montagne, les missions sont plus spécialisées, réalisées avec une équipe de deux secouristes du GSMSP (Groupe Secouriste Montagne des Sapeurs Pompiers) ou du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne), qui se relaient une semaine sur deux. « Selon la gravité du secours, un médecin du Samu nous accompagne, poursuit Patrick. Le souci, c’est que le Samu ne peut pas nous confier un médecin de garde en permanence, et que parfois, nous serions plus rassurés de l’avoir à nos côtés. »

De plus, les missions en montagne peuvent parfois être périlleuses : récupérer un blessé dans une voie, une victime d’avalanche, des gens perdus ou coincés quelque part. « En milieu hostile, il s’agit de ne pas tomber dans le sauvetage à tout prix, au risque de mettre la machine et l’équipage en péril, poursuit-il. On a trop tendance, au début, à jouer les saints Bernard, et vouloir sauver tout le monde. » Cet été, Patrick a préféré renoncer à porter secours aux quatre grimpeurs coincés dans l’Ossau à 11 heures du soir. « Il faisait nuit noire, la machine était déjà très près de la paroi, et il était risqué d’essayer de s’en approcher davantage. Il n’y avait pas de blessé, j’ai préféré poursuivre le secours le lendemain matin, en plein jour. »

Ce qui motive Patrick Claquin, c’est le service public. Cette façon de porter secours et de rendre service à la société, sans rien demander en retour. Un travail au service des autres. « Un peu comme un purgatoire », confie-t-il. Parce qu’après avoir oeuvré des années au combat, aujourd’hui, il sauve des vies.

Ancien militaire
En effet, le pilote n’a pas toujours travaillé à la Sécurité Civile. Comme la plupart de ses collègues, il a derrière lui une longue carrière militaire. Après un rapide passage dans l’Armée de l’Air où il échoue à son examen de pilote, il intègre l’Aviation Légère de l’Armée de Terre, où il restera quinze ans. D’abord affecté au cinquième RHC (Régiment Hélicoptère de Combat) à Pau, il passe instructeur et part comme pilote de combat sur quelques missions à l’étranger, au Tchad et en Centre Afrique. « Je n’en garde pas de mauvais souvenirs, confie-t-il. Mon plaisir était de piloter et d’appliquer les techniques de pilotage permettant d’assurer une mission, quelle qu’elle soit. »

Mais s’il a appris à se servir d’un hélicoptère comme arme de guerre, aujourd’hui, il se « rachète » en sauvant des vies. En 1989, il quitte l’armée dans l’espoir d’intégrer la Sécurité Civile. Le parcours est semé d’embûches : retour à l’école de police, où il se retrouve à faire la circulation, et à partager son dortoir avec des gamins de 20 ans. Mais il sera finalement retenu et intégrera la base de Pau en 1992.

Le travail d’équipe, les prises de décisions communes, le stress et l’adrénaline au moment du secours, c’est un peu tout cela qu’il aime dans son métier. Et peut-être est-ce cela le plus gratifiant.

Après plus de 9 000 heures de vol, 1 500 secours à son actif, et presque autant de vies sauvées, Patrick a largement « racheté ses années au combat », plaisante-t-il. Peut-être est-ce lui que vous verrez passer, la prochaine fois que vous apercevrez l’hélicoptère rouge survoler la région. Laurence FLEURY source

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