Hélices à l’arrêt

vendredi 15 mai 2009

Jean-Pierre Clamens a dû se contenter d'un simulateur de vol, hier, à Auch. (photo philippe bataille)Il pensait pouvoir poursuivre à Auch sa formation de pilote professionnel après en avoir terminé avec le quota de 155 heures de vol imposées aux titulaires de la licence de pilote privé. En débarquant à l’école de pilotage d’Ixair hier, le Tarnais Jean-Pierre Clamens a malheureusement compris que ses ambitions professionnelles ne décolleraient pas de si tôt.

« Je souhaiterais accomplir les trente heures requises pour l’obtention du diplôme de pilote professionnel car je mûris de longue date le projet d’ouvrir un centre de formation avec ma sœur, explique-t-il, mais tout cela semble compromis pour l’instant au vu de ce que je découvre aujourd’hui. »

Sur place, en effet, le Tarnais a eu la mauvaise surprise de constater que le R44 à bord duquel il devait transformer l’essai allait rester cloué au sol. « Je suis déçu de ne pas avoir pu voler hier, déplore avec amertume Jean-Pierre Clamens. Il était pourtant prévu dans mon contrat ab initio que je suive sur place la phase de mûrissement et celle du professionnel. »

« Le R22 vendu »
Le Tarnais, employé dans le BTP, n’aurait jamais imaginé que le vent mauvais ne se lève aussi vite sur le centre de pilotage d’Auch : « Bien sûr que ce n’est pas la première fois que je suis échaudé, poursuit le pilote privé, il y a eu des précédents avec Ixair, des hélicos restés en maintenance plus longtemps que prévu, mais je n’aurais jamais crû que les hélicos restent au sol ou soient vendus comme le R22 sur lequel j’ai fait mes premières armes il y a trois mois. »

Dans l’attente de pouvoir voler à nouveau sur Auch - «  une secrétaire de l’école m’a dit qu’un appareil serait peut-être loué et mis à ma disposition le temps de finir ma formation » - Jean-Pierre Clamens doit provisoirement se contenter de sa licence de pilote privé. Une reconnaissance obtenue à force de persévérance et de « sacrifices » pour laquelle il a déjà investi 20 000 euros en fermant les yeux. « J’ai voulu mettre à profit un héritage pour réaliser un rêve de gosse avant de pouvoir réaliser ensuite mon projet professionnel, rapporte Jean-Pierre Clamens. Le pilotage, c’est la liberté. »

Cent fois, le Tarnais a failli abandonner. « Au début, l’apprentissage est difficile, confirme Jean-Pierre Clamens, pendant les dix premières heures de vol, on se dit qu’on ne va pas y arriver, qu’on n’est pas fait pour ça. On est souvent prêt à tout abandonner. » Soutenu par son instructeur, l’élève a trouvé la force de continuer. De passer au-delà des premières maladresses et des vraies frayeurs : « Je me suis fait peur au début, c’est vrai, se souvient Jean-Pierre Clamens. Une fois, alors qu’on était en train d’atterrir sur la piste, l’appareil a manqué se renverser sur le côté. Plus tard, c’est un trou d’air qui nous a déstabilisés à l’arrivée. » Rien de très grave. « À ce qu’on dit, pour être un bon pilote, il faut avoir mouillé sa liquette, relativise le pilote privé. Celui qui n’a jamais sué n’est pas vraiment un pilote à part entière. »

Cigale plutôt que fourmi, JeanPierre Clamens aura mis six mois à se séparer de son instructeur. Un temps nécessaire pour conquérir « cette confiance en soi » qui consacre les as du manche : « Le plus difficile, c’est de tenir le stationnaire, indique Jean-Pierre Clamens, une fois qu’on maîtrise, on peut partir seul. » Une victoire à laquelle il ne voudrait pas renoncer à présent que l’incertitude gronde... Emilie Delpeyrat source

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