Grandes marées : le littoral sous surveillance

vendredi 10 septembre 2010

En période de grandes marées, l’hélicoptère de la Sécurité Civile de la Manche patrouille d’Agon-Coutainville à la baie du Mont-Saint-Michel, pour repérer les éventuels promeneurs et pêcheurs piégés.
De gauche à droite : Fabrice Costes, mécanicien-treuilliste ; Yvan Taillebois et Arnaud Maurouard, pompiers, et Bernard Larrive, pilote et chef de la base de la Sécurité civile à Donville-les-Bains.Il est 17 h 30 jeudi. L’hélicoptère de la Sécurité Civile Dragon 50 décolle de sa base de Donville-les-Bains, près de Granville, pour un vol d’une heure au-dessus du littoral manchois. À son bord, quatre hommes : le pilote, un mécanicien-treuilliste, assistés de deux sauveteurs-côtiers en combinaison de plongée. Leur mission ? Repérer les éventuels promeneurs en difficulté sur la grève et les récupérer. Une surveillance quotidienne assurée dès lors que les coefficients de marée dépassent 95. Avec un coefficient de 115 jeudi après-midi et de 116 ce vendredi matin, il s’agit des plus fortes marées de l’année.

Première zone à risques : Saint-Martin-de-Bréhal, où des dizaines de pêcheurs à pied ont déjà commencé à remonter de la marée. Statistiquement, c’est l’endroit le plus dangereux. « C’est là qu’on récupère 80 % des personnes encerclées par la marée, ce qui s’explique par la configuration particulièrement piégeuse des bancs de sable », indique Bernard Larrive, le chef de la base.

La statistique ne tarde pas à être confirmée. À peine arrivé, le pilote repère un pêcheur qui semble en difficulté. De l’eau jusqu’à la taille, il peine à avancer. Aussitôt, les deux pompiers se tiennent prêts à intervenir pour l’hélitreuiller. L’imprudent parvient finalement à regagner le rivage par ses propres moyens. « Il l’a échappé belle, moins de cinq minutes après il était pris. »

Parfois, les promeneurs se retrouvent littéralement encerclés. « Le pire souvenir que j’ai ici ? Il y a quatre ou cinq ans avec un couple de touristes. Le père et la mère avaient de l’eau jusqu’au cou et tenaient leur bébé à bout de bras. À trois minutes près, il y avait trois morts », se souvient Bernard Larrive. Tous les ans, une quinzaine de personnes en difficulté sont hélitreuillées lors de ces vols de surveillance. Depuis le début de l’année, cinq ont été secourues.

Encerclés volontairement
Après un survol d’Agon-Coutainville jusqu’à Granville plutôt calme, l’hélico jaune et rouge, qui dispose d’une autonomie de deux heures trente, se dirige vers le Mont-Saint-Michel. « Il n’y a pas grand monde ici aujourd’hui, si ce n’est quelques phoques », constate l’équipage avec le sourire. Un peu trop vite... En contournant le rocher de Tombelaine, le pilote s’aperçoit qu’une trentaine de personnes y ont trouvé refuge. Il décide de se poser pour s’assurer de leur sécurité. Après vérification, il s’avère que le groupe, encadré par un guide, a décidé de se faire encercler volontairement et de repartir dans la nuit, à marée basse.

L’hélico se pose à Donville, prêt à assurer de nouvelles missions de sauvetage. Deux autres vols de surveillance du littoral sont prévus aujourd’hui et demain. Pour l’équipage de Dragon 50, ces missions n’ont pas de prix... Même si les personnes secourues en doutent : « Certains ne veulent pas monter dans l’hélico car ils ont peur de payer ! Mais nous, on les sauve gratuitement ! » Élisabeth PINEAU source

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